Moins d'aide, plus d'investissements
Le renforcement des capacités est un autre défi auquel fait face le continent, selon Seyoum Mesfin, ambassadeur éthiopien en Chine. « Les ressources humaines de l'Afrique doivent être transformés en capital humain, parce que nous devons avancer dans l'éducation, la science et la technologie afin d'être en mesure de développer et d'utiliser pleinement les ressources naturelles pour assurer le développement du continent », a-t-il dit.
Cela passe par le renforcement des capacités et l'intégration, sans compter sur l'aide étrangère mais en attirant les investissements étrangers. La Chine est un investisseur majeur en Afrique. En Éthiopie par exemple, plus de 400 compagnies chinoises ont mis en place des entreprises et la Chine y a installé une zone économique spéciale.
Outre les investissements dans les domaines traditionnels comme celui de l'extraction, Dessalegn suggère que les investissements chinois en Afrique s'étendent à d'autres secteurs, comme l'industrie manufacturière, créent plus d'emplois, développent les compétences et assurent le transfert de technologie.
Liens culturels
M. Dessalegn a également assisté à l'inauguration du Centre de recherche de BFSU dédié aux langues et aux cultures africaines. Il estime que l'apprentissage des langues et les échanges culturels jouent un rôle vital dans l'amélioration des relations entre la Chine et l'Afrique.
Parmi les 58 langues étrangères enseignées à BFSU, trois sont des langues africaines: l'haoussa, le swahili et le zoulou. Les langues les plus utilisées en Afrique, tels que l'anglais, le français, l'arabe et le portugais y sont également enseignées. L'amharique, la langue de travail de l'Éthiopie, sera enseignée à partir de septembre, selon le professeur Han Zhen, président de BFSU.
BFSU envisage également de coopérer avec les universités éthiopiennes dans l'enseignement des langues et les échanges culturels, et invitera des experts de la langue amharique à venir enseigner à l'université.
« L'Afrique compte près de 1 milliard d'habitants et la Chine 1,3 milliard. Nous gardons l'équilibre de la planète. Un partenariat entre l'Afrique et la Chine permettra de mieux nous comprendre et nous pourrons augmenter notre influence politique et économique mondiale », a déclaré Dessalegn.
Lors de sa rencontre avec Dessalegn, le Premier ministre chinois Li Keqiang a déclaré que la Chine était également prête à renforcer les échanges culturels avec les pays d'Afrique, dont l'Éthiopie, en matière d'éducation, de culture et de tourisme.
Au vu de la coopération future, Dessalegn est convaincu qu'un nouveau partenariat stratégique entre la Chine et l'Afrique serait non seulement mutuellement bénéfique, mais également essentiel pour l'équité et la primauté du droit dans l'ordre international actuel.
« L'Afrique et la Chine doivent harmoniser leurs efforts dans les domaines de la réforme de l'ONU, du changement climatique et de la sécurité dans toute l'Afrique, afin de trouver des solutions durables à nos problèmes et affronter les défis ensemble », a déclaré Dessalegn. |