Phyllis Mwang'ombe, 79 ans, habitant à Nairobi, souffrait par le passé d'une maladie des reins. Elle fait partie des nombreux Kenyans qui ont reçu un traitement par des médecins chinois au cours des dernières années. Une haute pression artérielle avait endommagé un de ses reins et l'a incitée à demander une greffe réalisée localement, par un médecin chinois.
« Je ne pouvais pas payer plus de 300 000 shillings (3 482 dollars) [pour l'opération à l'étranger], ce qui qui m'a forcé à tourner vers des membres de ma famille élargie et mes amis pour leur demander de l'argent. J'ai visité un médecin chinois [au Kenya] qui ne m'a pas laissé tomber », dit-elle.
« Les médecins chinois sont compétents. Ils vous donnent non seulement de bons soins médicaux, mais ils sont aussi sympathiques, parlent bien et ils ne font pas preuve de discrimination à votre égard, contrairement à certains médecins locaux. En fait, on m'a donné un rabais de 35 % pour mon traitement. J'étais mieux respectée que je ne pouvais l'être dans n'importe quelle autre hôpital du Kenya », confie-t-elle.
Mwang'ombe explique que pendant les sept ans précédant la greffe, elle avait deux séances de dialyse par semaine, pour un coût de 100 dollars par session. Après la greffe, ses dépenses de santé ont nettement baissé.
« Je reçois encore des médicaments qui permettent à mon nouveau rein de fonctionner. Je suis heureuse que les médicaments marchent bien. Je les achète auprès d'une pharmacie chinoise à Nairobi. Les services chinois, notamment les services médicaux, sont très bons au Kenya. Certaines personnes ont une attitude négative à l'égard des produits et des services chinois, mais pas moi. »
La Chine reste le plus grand investisseur en Afrique, majoritairement dans les infrastructures. Maintenant, les experts estiment que les soins médicaux dépasseront les infrastructures en tant que premier poste des investissements chinois, notamment au Kenya.
Un nombre croissant de Kenyans préfèrent les médecins chinois, parce que le système médical de la Chine est perçu par de nombreux Kenyans comme l'un des plus avancés dans le monde. En fait, un certain nombre de Kenyans vont en Chine pour obtenir un traitement car la période d'attente pour être traité par un médecin chinois sur place peut être très longue.
« On peut attendre très longtemps pour se faire soigner par un médecin chinois. Les professionnels [au Kenya] sont peu nombreux, mais en croissance. Les services sont bons et réellement abordables. Les médecins servent habituellement les patients sur une base du premier arrivé, premier servi », explique Maina.
Il ajoute qu'il y a plus de 200 000 Kenyans en attente d'une greffe de rein. Une greffe de rein provenant d'un hôpital privé au Kenya coûte actuellement 400 000 shillings (5 000 dollars) et le coût ne cesse d'augmenter, alors que la demande croît chaque année. Une greffe similaire auprès d'un médecin privé chinois travaillant au Kenya coûte environ 200 000 shillings (2 500 dollars), mais la liste d'attente est longue. La demande pour une greffe augmente de 2 % chaque année, selon les chiffres du gouvernement kenyan.
Les investissements chinois en soins de santé au Kenya pourraient même doubler alors que le pays se tourne vers l'Asie pour le commerce. La Chine reste l'investisseur principal dans le pays à ce jour, avec un taux de croissance des investissements de 5 % par année, selon le Bureau des statistiques du Kenya.
Le Kenya verra probablement les investissements atteindre jusqu'à 15 milliards de dollars en 2020, selon Germano Mwabu, un professeur d'économie à l'Université de Nairobi.
(Reportage réalisé au Kenya) |