Mésinterprétation de l'étranger
La déclaration de la Chine a soulevé l'inquiétude de la communauté internationale, des États-Unis particulièrement. Le gouvernement étatsunien a essayé de comprendre le contenu spécifique par le S&ED et par les échanges militaires avec la Chine. D'un point de vue positif, écouter les inquiétudes légitimes de chacun est un pas pour empêcher les mauvais calculs qui pourraient mener à un conflit.
Toutefois, des médias, des groupes de réflexion et des officiers militaires ont mésinterprété les paroles du gouvernement chinois comme un revirement des mesures régionales et une démonstration de force. Leurs reportages inappropriés ont indubitablement influencé Washington.
En juillet 2010, les médias japonais et étatsuniens citaient un expert anonyme des États-Unis disant que la Chine avait inclus la mer du Sud de Chine dans les intérêts nationaux fondamentaux du pays, ajoutant que les États-Unis, le Japon et l'Inde devaient joindre leurs efforts pour endiguer la Chine sur ce point.
Toutefois, dans aucun document ni aucune déclaration chinoise, intérieure ou extérieure, la Chine n'a réclamé l'entièreté de la mer du Sud de Chine. Elle avait à peine affirmé sa souveraineté sur certains ilots et iles de la mer du Sud, et déclaré qu'elle entreprendrait des négociations et dialogues si la dispute commençait. La Chine s'est engagée par la Déclaration sur le Code de conduite dans la mer du Sud de Chine, et elle respecte et sauvegardera les voies de navigation commerciales ouvertes dans cette mer.
Toute discussion des intérêts fondamentaux de la Chine, sans exception, est dans le cadre du développement pacifique. La résolution par le dialogue est toujours le premier choix, tandis que l'approche militaire vient en dernier ressort.
Dans son discours du 30 juillet, le Président Xi a aussi mis en valeur la construction de la puissance maritime chinoise par la coopération mutuellement favorable avec d'autres pays. La Chine utilisera des moyens non violents de négociation pour régler les disputes en cherchant à sauvegarder la paix et la stabilité.
De fausses rumeurs répandues par les États-Unis, le Japon, et quelques pays du Sud-Est asiatique veulent que la Chine réclame la totalité de la mer du Sud de Chine et s'engage stratégiquement dans cette région. Ces rumeurs visent l'escalade des disputes maritimes entre la Chine et ses voisins autour de la mer du Sud de Chine, créant une tension qui justifierait les États-Unis comme « pivot de l'Asie ».
Actuellement, les relations sino-japonaises sont dans un bourbier de tension suivant ce que le Japon appelait la « nationalisation » des iles Diaoyu en septembre dernier. Pour protéger sa souveraineté, le gouvernement chinois a renforcé la patrouille maritime et l'application de la loi dans les eaux entourant ces iles. Le New York Times a publié le 11 mai dernier que l'inclusion par la Chine des iles Diaoyu dans ses intérêts nationaux fondamentaux constituait une menace implicite et un défi aux États-Unis et à leurs alliés régionaux.
Le 7 mars 2010, lors d'une conférence de presse, le ministre des Affaires étrangères de Chine d'alors, Yang Jiechi, a dit : « Nous adhérons à nos principes, mais cela ne veut aucunement dire agression. Il a toujours été dans la politique diplomatique de la Chine de défendre ses intérêts de souveraineté, sécurité et développement, tout en mettant en valeur la paix mondiale et le développement. Il est injuste d'interpréter des actions entreprises pour sauvegarder les intérêts fondamentaux de quelqu'un comme un acte d'agression. »
Ces pays, ambivalents face à la déclaration de la Chine, devraient tenir compte des remarques de Yang. L'interprétation à sens unique et la diabolisation de la politique étrangère de la Chine est peu judicieuse, car ces actes n'aident pas à résoudre de façon appropriée les points sensibles de la sécurité dans la région Asie-Pacifique.
(L'auteur est un chroniqueur de Beijing Review)
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