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Pour mesurer et contrôler la pollution de l'air, le Plan d'action du Conseil des affaires d'état se concentre sur 10 mesures nationales |
Le 12 septembre 2013, le Conseil des affaires d'État a publié un Plan d'action pour la prévention et le contrôle de la pollution de l'air, soit huit mois après l'épisode largement diffusé de la pollution qui a gravement affecté, l'hiver dernier, un-sixième du territoire chinois.
Déjà en juin, dix mesures avaient été annoncées dans une déclaration d'urgence du Conseil des affaires d'État pour prévenir et maitriser la pollution de l'air, document appelé « Dix mesures nationales ». Le Plan d'action est l'application détaillée des Dix mesures, et comprend 35 sous-sections de ces mesures.
Récemment, Chai Fahe, vice-président de l'Académie de recherche en sciences de l'environnement de Chine, a expliqué le Plan d'action en détail.
Le Plan trace la voie de l'effort antipollution des cinq prochaines années en Chine, mettant l'accent sur trois régions importantes : Beijing, Tianjin et la province du Hebei (BTH) ; le delta du Changjiang ; et le delta du Zhujiang (rivière des Perles). Pour ces trois régions principales, la concentration annuelle moyenne de PM2,5 devra être réduite de 25 %, 20 % et 15 % respectivement d'ici 2017. Pourquoi les objectifs sont-ils différents ?
Selon notre recherche, plus la concentration de PM2,5 (fines particules d'un diamètre inférieur à 2,5 microns) est basse, plus le contrôle est difficile. Actuellement, la concentration moyenne annuelle à Beijing est d'environ 90ug/m3, mais elle est de 50ug/m3 à Shanghai et de 45-50ug/m3 dans les villes du delta du Zhujiang.
Nous devons tenir compte de deux aspects. D'abord, pour les villes du nord de la Chine, les PM2,5 viennent du charbon consommé pour le chauffage en hiver. Donc, si nous remplaçons le charbon par le gaz naturel, nous réduirons largement la concentration au nord. Au sud du pays il en va différemment car on ne chauffe pas l'hiver.
Ensuite, on a établi des objectifs basés sur une concentration et un niveau de pollution différents dans des régions différentes. Mais une chose est certaine : toutes les régions ont fait de grands efforts pour atteindre ces objectifs. Pour Beijing, l'exigence de réduction est de 33 %, du niveau 90ug/m3 à 60ug/m3 en 2017. La tâche est ardue, mais tant que des mesures sont en place, on peut atteindre l'objectif pour BTH.
Il semble que la pollution de l'air ait empiré ces dernières années. Quel est le plus grand défi du combat contre la pollution en Chine ?
Actuellement, nous faisons face à un problème particulier représenté par le PM2,5 et l'ozone. D'une part, au cours des ans, l'énorme croissance du PIB et le mode de développement économique étendu ont mené à une consommation accrue des ressources et de l'énergie. Si nous ne changeons pas le modèle actuel, si nous n'optimisons pas la structure industrielle, la pollution de l'air continuera. D'autre part, nous avons réduit les émissions d'anhydride sulfureux de 14,3 % pendant le XIe Plan quinquennal (2006-11). Mais les sources de PM2,5 sont complexes et plusieurs facteurs contribuent à la pollution. La pollution comme la poussière, l'anhydride sulfureux, le dioxyde d'azote et les composés organiques volatils sont un sous-produit de la production industrielle et mènent à de nouveaux polluants, comme le PM2,5, par les réactions chimiques. Malgré nos efforts pour réduire l'anhydride sulfureux et le dioxyde d'azote, nous n'avons pas contrôlé et traité les composés organiques volatils, ni l'augmentation de la poussière provenant des chantiers de construction. Donc, ces polluants augmentent rapidement et jouent sur le PM2,5.
Selon vous, quels sont les valeurs principales du Plan d'action ?
Premièrement, on a mis l'accent sur l'amélioration de la qualité de l'environnement au lieu de ne songer qu'à réduire le taux de pollution. Je pense que c'est un changement de stratégie valable.
Deuxièmement, les Dix mesures nationales ne se limitent pas à la protection d'une région limitée, mais sont étroitement liées au développement social et économique du pays. Le Plan d'action nous incite à changer notre mode de développement économique, et à rendre la structure industrielle de notre énergie plus efficace. Ces mesures ne sont pas des propositions spécialisées, mais des programmes nationaux de contrôle et traitement de la pollution de l'air.
Troisièmement, le Plan d'action insiste sur la solution des problèmes au moyen des mécanismes du marché, et il comprend une vingtaine de mesures environnementales appropriées. Par exemple, ceux qui polluent seront responsables du contrôle et du traitement de la pollution ; ceux qui réduisent les émissions seront récompensés, tandis que ceux qui ne le font pas seront pénalisés. Cette fois, nous recourons à une approche globale incluant des moyens légaux, administratifs, et le mécanisme du marché pour résoudre le problème.
Quatrièmement, nous avons spécialement coordonné le contrôle de multiples polluants plutôt que de réduire l'émission d'un ou deux types de polluants.
Cinquièmement, le Plan met l'accent à la fois sur la protection de l'environnement à long terme et le contrôle et le traitement de la pollution à court terme, comme la réduction de la fréquence des cas, du degré de contamination et de la durée de la pollution.
Sixièmement, le Plan d'action insiste sur l'application de mesures. Par exemple, des objectifs détaillés sont établis pour la réduction des tonnes de charbon de BTH. Tous les chiffres et les mesures spéciales sont quantitatifs. Certaines régions ont établi des mécanismes efficaces et stricts pour assurer l'application du Plan. Nous encourageons les agences gouvernementales, les départements de supervisions et les organisations de protection environnementale à travailler ensemble pour réaliser ces mesures. |