Comment pouvons-nous développer les relations économiques et commerciales sino-africaines de manière plus durable ?
» He Wenping, Directrice du département de recherche sur l'Afrique à l'IWAAS de l'Académie chinoise des Sciences sociales
Certains chercheurs africains ont fait part de leur préoccupation au sujet du déséquilibre commercial entre la Chine et l'Afrique. Actuellement, la plupart des pays africains dépendent de l'agriculture et n'ont pas leur propre système industriel, donc la structure des échanges est restée telle qu'elle est aujourd'hui. D'une part, nous avons fait des efforts pour aider les Africains à établir leur propre système industriel, mais ce processus prend du temps. Par exemple, nous avons aidé le Soudan à développer son industrie du raffinage du pétrole. D'autre part, la Chine aide les entreprises africaines à pénétrer sur le marché chinois en organisant des expositions consacrées aux matières premières de l'Afrique et en établissant des centres d'exposition de produits africains. En outre, je pense que les pays africains doivent s'efforcer de créer un meilleur climat d'investissement pour attirer les investisseurs étrangers.
» Liu Guijin : Nous n'avons jamais nié les problèmes liés à notre coopération, mais faisons tous les efforts possibles pour les résoudre. Pour mieux répondre aux besoins et stratégies de développement de l'Afrique, je pense que les entreprises chinoises devraient investir davantage dans des domaines qui permettront d'améliorer les moyens de subsistance du peuple africain. Cela comprend le transfert de technologies aux pays africains de manière plus efficace, de manière à accroître la création d'emplois et la capacité de développement, faire bénéficier les peuples de notre coopération, et mettre davantage l'accent sur la croissance verte et le développement durable.
» Shu Zhan : Nous devons ajuster notre politique et trouver de nouvelles approches de coopération en fonction des besoins actuels de nos partenaires africains, afin que notre partenariat soit viable à long terme. Depuis le milieu des années 1990, les économies africaines connaissent une croissance rapide, et leurs besoins ont évolué en conséquence. Actuellement, l'Afrique a besoin de s'industrialiser, car c'est la meilleure solution lorsque l'on a une population jeune et nombreuse. Les investissements chinois peuvent aider les pays africains à renforcer leurs industries à forte demande de main-d'œuvre, et à promouvoir la création d'emplois et l'industrialisation.
Quel rôle peuvent jouer les think tanks dans le renforcement des relations sino-africaines ?
» Liu Guijin : Les think tanks chinois et africains peuvent jouer un rôle important dans la promotion du développement durable des relations sino-africaines. Nous pouvons mener des recherches conjointes pour résoudre les problèmes liés à notre coopération et travailler ensemble pour formuler des recommandations pratiques. Grâce à nos échanges et à notre communication, nous pourrons éliminer les malentendus et promouvoir la compréhension mutuelle entre nos peuples.
» He Wenping : Tout d'abord, comme les think tanks ne sont pas affiliés à une industrie ou une organisation, leurs chercheurs peuvent offrir des points de vue plus objectifs et analyser les questions microéconomiques à partir d'un point de vue macroscopique, de sorte que nos résultats de recherche soient plus utiles aux organismes gouvernementaux et aux entreprises chinoises. Deuxièmement, les chercheurs chinois peuvent étudier l'opinion africaine sur certaines questions, à travers des échanges et des discussions avec les chercheurs africains. Troisièmement, les échanges entre les think tanks couvrent des domaines variés, c'est pourquoi les chercheurs peuvent observer certains problèmes dans nos relations selon une perspective plus globale.
» Shu Zhan : Je pense que les think tanks pourraient mener plus d'études de cas sur les performances des entreprises chinoises en Afrique, par exemple China Road and Bridge Corp au Rwanda, Huawei Technologies Co. en Afrique du Sud, ou encore ZTE Corp en Éthiopie. Comment peuvent-elles améliorer leur travail ? Quelles leçons d'autres entreprises chinoises peuvent tirer de leurs expériences ? Ce type de recherche sera plus bénéfique et utile aux entreprises chinoises opérant en Afrique. |