Les grandes lignes
Les haut dirigeants chinois ont été catégoriques face à la réforme et ont maintes fois réclamé un approfondissement global de la réforme.
Depuis le XVIIIe Congrès national du PCC en novembre 2012, durant lequel Xi Jinping et Li Keqiang ont été choisis comme dirigeants du Parti, tous deux ont fait dix-sept tournées d'inspection à travers le pays, qui toutes ont mis en lumière l'urgence d'approfondir la réforme.
En juillet 2013, lors d'une visite dans la province centrale du Hubei, le président Xi a parlé de la méthode d'intensification globale de la réforme. La réforme, a-t-il alors expliqué, est un équilibre entre la créativité et la réalité, entre la réalisation de percées urgentes et la polyvalence, entre l'équipe de direction et le peuple, entre le courage et le l'attention, entre la réforme, le développement et la stabilité.
À cette fin, la Chine établira une équipe centrale de direction de la réforme, laquelle aura pour tâche de programmer la réforme sur une base holistique ; de planifier, coordonner et faire avancer les réformes comme un tout ; de superviser l'application des plans de réforme, dit le communiqué.
Selon les analystes, l'accent mis sur « équipe de haut niveau » et « programmation à haut niveau » montre une volonté de réforme plus décisive de la part des nouveaux dirigeants.
Wang Yukai, professeur à l'Académie de gouvernance de Chine, a dit qu'une telle équipe est essentielle pour une réforme globale qui doit aller bien au-delà des changements économiques.
Wang a dit que la Chine fait actuellement face à quatre risques importants : le ralentissement de l'économie, l'écart grandissant du revenu, une crise de confiance, et la corruption.
« Seul un approfondissement de la réforme peut résoudre ces problèmes », a dit Wang. Les réformes en Chine ont atteint un point tournant qui requiert des efforts concertés dans tous les domaines : économique, politique, social, culturel et écologique. Il est absolument nécessaire d'avoir une équipe pour les projets institutionnels et la coordination générale de haut niveau. Avec une telle équipe, les réformes dans tous les domaines seront menées dans la coordination, contrairement à la simple réforme économique du passé.
Un autre point important de la session plénière est le plus grand rôle promis au marché au moment où l'économie chinoise commence à montrer un ralentissement après plus de trois décennies d'expansion à toute allure.
Pendant un certain temps après 1949, l'idée de marché était associée au capitalisme. Même après le lancement de la réforme et de l'ouverture en 1978, la Chine a lutté pour définir le marché, et quelques dogmatiques se demandaient encore si le socialisme pouvait accepter l'idée de marché. Ce n'est qu'en 1992, lors du XIVe Congrès national du PCC, que l'économie de marché socialiste fit consensus. Le Parti reconnut que le marché, sous le contrôle macroéconomique de l'État, pouvait être le moyen fondamental de répartir les ressources.
La troisième session plénière du XVIIIe Comité central du PCC a montré un changement d'attitude face au marché, auquel elle reconnait le rôle « décisif » d'allouer les ressources.
Selon des experts, il ne s'agit pas d'un simple changement de mots mais d'une percée dans la réforme du marché en Chine, et cela met en évidence l'importance de la puissance du marché.
Xie Chuntao, professeur à l'école du Parti du Comité central du PCC, dit que la nouvelle définition du marché montre la compréhension profonde du Parti de la nature de l'économie de marché et du rôle qui revient au gouvernement.
« Le gouvernement a fait du bon travail, mais parfois il est trop intervenu, ce qui a mené à de hauts coûts d'administration, à une basse efficacité, et à la corruption », dit Xie. Et d'ajouter : « Je pense que les dirigeants comprennent où sont les problèmes. »
Le noyau de la réforme économique consiste dans la relation équilibrée entre le gouvernement et le marché, selon le communiqué. Le Parti s'est engagé à ouvrir le marché à l'investissement privé et étranger et à tester la dérégulation dans des zones commerciales libres. C'est une des mesures proposées par la nouvelle équipe de dirigeants.
Le nouveau gouvernement central formé en mars a poussé la réforme institutionnelle à diminuer la bureaucratie et à déléguer des pouvoirs aux gouvernements locaux. Jusqu'ici, il a aboli ou transféré 221 sujets d'approbation administrative aux gouvernements locaux.
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