
Des bénévoles soignent des cigognes blanches orientales et les remettent en liberté

Migration d'oiseaux dans le delta du Yangtsé à Dongying, dans la province du Shandong
Avec la plupart de son territoire situé dans les zones tempérées nordiques, la Chine voit des millions d'oiseaux migrateurs voler vers le sud à travers son immense étendue en automne et revenir vers le nord au printemps. Parmi les huit grands corridors de migration du monde, trois traversent la Chine.
Cependant, le nombre des oiseaux migrateurs traversant la Chine a connu une forte baisse au cours de ces dernières années pour différentes raisons, comme la chasse illégale et le problème d'environnement.
« Il est illégal de chasser les oiseaux migrateurs en Chine et le gouvernement a pris des mesures musclées pour lutter contre. Mais beaucoup prennent toujours des risques pour les chasser », a dit Deng Fei, directeur du département du journalisme de Phoenix Weekly, hebdomadaire basé à Hong Kong, et militant pour la promotion du bien-être public et de la justice environnementale.
Arrêter la chasse illégale
Selon Deng, plus d'individus et d'organisations sociales doivent se joindre aux efforts du gouvernement pour lutter contre la chasse illégale.
« Je suis né à côté du lac Dongting dans la province du Hunan. Chaque hiver, des milliers d'oiseaux migrateurs volaient vers le lac. Ils étaient mes amis d'enfance. Je souffre de penser que des gens les chassent », a expliqué Deng à CHINAFRIQUE.
En octobre 2012, Deng a vu des photos en ligne montrant des habitants au Hunan qui vendaient des oiseaux migrateurs dans les foires locales.
« J'ai été surtout choqué quand j'ai vu l'image d'un marchand portant un cygne et un canard sauvage avec une barre sur ses épaules. Ces oiseaux avaient volé du nord au Hunan dans l'attente d'échapper à un hiver rigoureux, malheureusement ils ont échoué », a dit Deng.
Deng a donc décidé d'aider les oiseaux. Fin 2012, il a joint ses efforts à la Fondation d'Assistance sociale de Chine (CSAF) et a lancé le premier programme d'intérêt public en Chine pour porter attention aux oiseaux migrateurs, appelé « Que les oiseaux migrateurs volent ». Depuis, 50 journaux locaux ont répondu à son appel.
« Grâce à la participation des médias et au réseau national, nous pouvons transmettre notre appel à la protection des oiseaux migrateurs partout en Chine », a expliqué Deng.
Ce programme collecte des fonds via Internet et apporte un soutien financier aux volontaires travaillant dans des zones où les oiseaux migrateurs se regroupent tous les ans, telles que le lac Dongting au Hunan, le lac Poyang au Jiangxi et le golfe de Bohai. Le groupe de travail de Deng persuade les gens de ne pas manger d'oiseaux en diffusant des informations et appelle la police s'ils voient des gens chasser ces oiseaux.
Passer à l'acte
En fait, avant de lancer le programme « Que les oiseaux migrateurs volent », Deng est devenu un militant populaire pour le bien-être public. Aujourd'hui, son nom est lié à sept programmes nationaux d'intérêt public, dont cinq concernent l'aide aux enfants et deux sont relatifs à la protection de la nature.
« En établissant ces organisations d'intérêt public, je suis passé de théoricien à praticien », a-t-il expliqué. « C'est ce que je désire. Pour changer quelque chose, il faut que l'on passe à l'acte au lieu de prononcer seulement des paroles. »
Né en 1978 à Yuanjiang au Hunan, il a travaillé en tant que journaliste d'investigation de 2001 à 2011, initialement pour Women Today Weekly, hebdomadaire basé au Hunan, puis pour Phoenix Weekly. Au cours de ces dix ans, il a rédigé plus de 160 reportages d'enquête.
À travers ses investigations, il a découvert de nombreux problèmes sociaux. « Certains de ces problèmes m'ont vraiment troublé. Mais en tant que journaliste, je ne pouvais que les noter et appeler les gens à les suivre et à les résoudre », a déclaré Deng.
Peu après, il a réalisé que parler de ces problèmes seul n'était pas suffisant et s'est donc tourné vers les programmes d'intérêt public.
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