Liang Zi au Soudan du Sud
En Erythrée, Liang Zi apaise la douleur d'une patiente en la massant
Elle est une femme aux multiples talents : soldate, correspondante de guerre, aventurière, voyageuse, écrivaine, productrice de documentaires et photographe.
Mais ce qui l'a mise sous le feu des projecteurs sont ses voyages en Afrique depuis 2000, dans les villages ruraux, pour découvrir les populations locales en prenant des photos et des notes méticuleuses de ses aventures.
Liang Qiaohui, qui a publié à ce jour cinq livres et tourné deux documentaires sur l'Afrique, est connue en Afrique sous le nom de Liang Zi.
« En Afrique depuis de nombreuses années, je suis tombée progressivement amoureuse de ce continent et de ses habitants. Les Africains sont comme des membres de ma famille, mes frères et sœurs et mes meilleurs amis », dit Liang Zi, 53 ans, à CHINAFRIQUE. « Grâce à moi, la Chine n'est plus un pays lointain et mystérieux aux yeux de certains villageois en Afrique. »
La poursuite d'un rêve
La passion de Liang pour l'Afrique date de 40 ans, quand elle était à l'école primaire, lorsqu'elle a lu un livre sur le désert du Sahara écrit par une célèbre écrivaine chinoise.
« J'ai été profondément impressionné par les personnes bienveillantes, les différents modes de vie, le vaste désert et les forêts tropicales. À cette époque, j'espérais qu'un jour je pourrais aller en Afrique pour voir cela de mes propres yeux », déclare Liang.
En 1977, à l'âge de 16 ans, elle rejoint l'armée et devient ensuite photographe dans son peloton. En 1985-1986, elle se retrouve dans les conflits frontaliers sino-vietnamiens, pour photographier les événements pendant deux années.
« Mon expérience dans l'armée m'a renforcée spirituellement et physiquement. Grâce à cela, j'ai une grande volonté, qui m'a beaucoup aidée lors de mes voyages, seule en Afrique », explique Liang.
En 1989, elle prend sa retraite de l'armée et devient photographe de magazine à Beijing. Mais son rêve d'Afrique reste fort et elle commence alors à s'organiser pour le réaliser.
Premier voyage
Liang n'est pas une personne qui aime une vie calme. En 2000, elle démissionne de son poste et s'envole pour Thabang, un petit village dans le nord du Lesotho.
L'un de ses amis connaissait le chef du village. « J'ai immédiatement réalisé que c'était une bonne occasion de commencer mon premier voyage en Afrique », déclare Liang. « Je ne voulais pas rater cette occasion de réaliser mon rêve. »
Aidé par le chef du village, Liang s'y installe et vit ensuite un moment avec les villageois.
Selon Liang, lors de son séjour de quatre mois là-bas, elle a constaté que le mode de vie des Africains dans son village était totalement différent de ce qu'elle avait lu ou vu à la télévision.
« Ils étaient vraiment gentils avec moi et prêts à m'aider à tout moment », se souvient-elle. « Sans leur aide, je ne pense pas que j'aurais pu y rester si longtemps. Ils m'ont traitée comme un membre de leur famille. »
Quatre mois plus tard, elle revient en Chine, chargée de films et de cahiers remplis. En septembre 2001, elle publie le livre A Chinese Woman Photographer's Life in a Village in Lesotho. Ce fut le premier livre en chinois spécialisé sur le Lesotho à l'époque, selon Zhang Xianyi, ancien ambassadeur de Chine au Lesotho.
Découvertes
Suite à cette réussite, Liang est revenue en Afrique huit fois, y compris en Sierra Leone, en Afrique de l'Ouest, en Erythrée par la mer Rouge et au Burundi en Afrique centrale et orientale. Elle a écrit des livres ou des documentaires lors de ses voyages. « Plus je vais en Afrique, moins j'en sais sur ce continent mystérieux, » dit-elle. Ses images présentent au public chinois les paysages du continent, le temps ensoleillé, les animaux errants et les visages souriants.
Liang dit qu'elle a été profondément impressionnée par les pêcheurs de la mer Rouge. Bien qu'ils n'aient pas beaucoup d'argent, ils sont de nature optimiste et heureux avec leur vie, détachés des questions triviales, ce dont beaucoup devraient s'inspirer, selon elle.
« L'Afrique est en retard dans le développement matériel par rapport à certains autres endroits du monde, mais la population a toujours le sourire et profite de la vie », déclare Liang.
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