Développement équilibré
Pour supprimer la restriction imposée à la population, la réforme du système d'enregistrement des ménages a été réalisée dans un groupe de provinces et de petites villes, le but étant « l'élimination progressive » du système de hukou. Cependant, le gouvernement central est prudent en ce qui concerne les grandes villes.
Actuellement, plus de 85 % des migrants sont concentrés à Beijing, Shanghai et quelques provinces côtières. 18 % de la population totale est par ailleurs répartie au sein de trois pôles représentant seulement 2,8 % du territoire, à savoir, la région de Beijing-Tianjin-Hebei, le Delta du fleuve Yangtze et le Delta de la rivière des Perles. Par ailleurs, ces zones produisent à elles seules 36 % du PIB national.
Selon le nouveau plan, le gouvernement va resserrer davantage le contrôle sur les nouveaux arrivants dans les villes de plus de cinq millions d'habitants afin d'alléger la pression sur le trafic et l'environnement. L'accent sera mis sur l'accroissement du nombre de petites et moyennes villes dans les régions centrale et occidentale de la Chine affichant un taux d'urbanisation de 13 à 17 % inférieur à celui de la région est.
Par ailleurs, pour répondre à l'augmentation du nombre de migrants, le gouvernement a promis de multiplier les logements sociaux et d'améliorer les conditions de vie de 100 millions de personnes défavorisées. En même temps, les chemins de fer relieront toutes les villes de plus de 200 000 habitants d'ici 2020, et le train à grande vitesse reliera les villes de 500 000 habitants. Environ 90 % de la population aura accès à un aéroport à proximité.
Selon la Banque de développement de Chine, des dépenses gouvernementales considérables – au moins 50 000 milliards de yuans (8 000 milliards de dollars) – seront nécessaires. D'après le ministère des Finances (MOF), l'obtention de capitaux pour l'urbanisation permettra d'améliorer le système d'obligations adopté actuellement par les gouvernements locaux et de favoriser la mise en place d'un modèle coopératif de gouvernance et de capital social.
Pour éviter les risques de dette pour les pouvoirs locaux, le ministère des Finances va renforcer la gestion des sociétés de financement des autorités locales et réglementer les emprunts à cet échelon tout en orientant les attentes du marché, a déclaré le vice-ministre de Finances Liu Kun, le 19 mars à la conférence de presse.
Corriger le passé
La Chine connaît une expansion urbaine sans précédent. De 1978 à 2013, le nombre de résidents urbains permanents est passé de 170 à 730 millions et le nombre de villes de 193 à 658. Cette expansion rapide a été le moteur fondamental de son développement.
Cependant, hors de la boîte de Pandore jaillit « la maladie urbaine ». Alors que la plupart des grandes villes luttent contre l'encombrement et la forte pollution, de nombreux gouvernements locaux s'efforcent de construire des logements que les migrants ne peuvent pas s'offrir.
Une situation alarmante est visible dans la ville d'Ordos. Appelée la « ville fantôme » par les médias à cause de ses innombrables maisons inoccupées, cette ville chinoise de Mongolie intérieure s'est presque effondrée sous le poids d'une dette estimée à plus de 200 milliards de yuans (32 milliards de dollars) en 2013.
Fruit d'une mauvaise compréhension du concept d'urbanisation, cette approche a donné lieu à d'innombrables quartiers inoccupés tout en entraînant une sur-occupation des terres cultivables.
Xu Xianping, vice-ministre de la Commission nationale du développement et de la réforme, expliquait lors d'une conférence de presse le 19 mars que le travail d'urbanisation avait atteint un stade critique. La première approche d'expansion n'est plus appropriée. « Nous devons trouver un nouveau moyen » a-t-il dit.
Il a ajouté que le nouveau plan permettrait d'améliorer la sécurité de l'eau et la qualité de l'air. Des modèles scientifiques et rationnels de développement urbain seront adoptés.
« La population urbaine chinoise a atteint environ 700 millions d'habitants et la voie d'urbanisation choisie par la Chine aura un impact profond sur le monde », a déclaré Li Tie, le Directeur général du Centre chinois pour le développement urbain.
zhengyang@chinafrica.cn
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