Domination étrangère
Comme plusieurs autres pays, la Chine compte beaucoup sur l'internet. Mais elle ne fait que suivre les règles ; elle n'établit pas de règles, selon Shen Yi, un expert du domaine à l'université Fudan.
Ce sont les États-Unis avec quelques autres pays qui dominent les ressources de l'internet. Des treize plus grands fournisseurs de services, dix sont situés aux États-Unis. Bien que deuxième plus grande économie du monde, la Chine ne compte aucun fournisseur important.
« L'internet est devenu une nouvelle tribune de compétition pour divers pays, et aucun pays ne peut rester en dehors », a dit Shen.
Manquant des ressources nécessaires, la Chine est aussi souvent attaquée par des pirates. Les statistiques du Centre de coordination des réponses d'urgence du réseau informatique national montrent que durant les deux premiers mois de 2013, plus de 6 700 contrôleurs de chevaux de Troie et de programmes malveillants avaient la main sur plus de 1,9 million d'ordinateurs hôtes en Chine. Aussi, plus de 5 320 ordinateurs hôtes d'outremer contrôlaient 11 420 sites en Chine par des portes cachées.
« Cela a gravement miné la sécurité de l'internet en Chine », a dit Qian Xiaoqian, sous-ministre du Bureau d'information du Conseil des affaires d'État au VIe Forum États-Unis-Chine de l'industrie informatique.
Développer une technologie informatique nationale
« Devant ces problèmes, le Groupe pour la sécurité de l'Internet et l'informatisation nouvellement établi dirigera et clarifiera la voie à suivre pour réaliser à stratégie chinoise de sécurité », a dit Shen.
Pour Sun Pishu, président du Conseil de direction de Inspur Cie Ltée, une multinationale de technologie d'informatique à Jinan, dans la province du Shandong, la sécurité de l'internet en Chine est présentement « nue » et doit être améliorée dans l'utilisation, l'inspection et la supervision de l'équipement.
Selon Sun, près de la moitié de l'équipement informatique utilisé en Chine dans les domaines de la finance, des télécommunications, de l'énergie et des transports est de fabrication étrangère.
« Le système de révision des produits impliqués est un autre domaine qui requiert une amélioration », a dit Sun. Il a illustré sa pensée d'un exemple étatsunien. Pendant plusieurs années, les États-Unis avaient un système de révision strict en ce qui concerne l'utilisation des produits IT étrangers, et ce afin de sauvegarder la sécurité nationale. Mais la Chine n'a pas de tel système. Dans plusieurs cas d'acquisition, on accorde même la priorité aux produits étrangers. « Ce faisant, la Chine doit placer ses secrets sous les yeux des autres pays », dit Sun.
Toujours selon Sun, pour résoudre le problème, la Chine doit tout d'abord développer ses propres technologies informatiques indépendantes et contrôlables, et remplacer peu à peu son équipement d'origine étrangère par des produits nationaux.
« La Chine a parfaitement compris l'importance de protéger la sécurité de l'internet. Mais nous avons encore un long chemin à parcourir avant d'avoir un pare-feu vraiment solide », affirme Sun.
Shen a fait remarquer que pour devenir une cyber puissance, la Chine doit mettre en action ce plan : sauvegarder la sécurité nationale et la sécurité de l'internet, développer et appliquer une stratégie de l'internet conforme aux conditions nationales, et enfin, acquérir la capacité de participer à la formulation et la modification des règles de l'espace cybernétique. Il a précisé que suivant l'établissement du nouveau groupe de dirigeants, la Chine ajustera ses mesures et lois liées à l'internet et repensera la direction de son investissement et ses stratégies départementales.
« Mais pour une stratégie à long terme, la Chine devrait améliorer sa capacité de développer des systèmes d'opération et des infrastructures de fabrication », a conclu Shen.
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