 |
Les sacs en plastique contribuent grandement à la pollution environnementale |
La Chine a un grave problème de déchets. Au point que si tous les déchets de la nation la plus peuplée du monde étaient empilés, ils attendraient la hauteur d'un gratte-ciel à 500 étages. Et loin d'être immobile, ce problème grossit à un rythme de 8 à 10 % chaque année, presque aussi rapidement que le PIB du pays.
Au cours de la dernière décennie, la Chine a encouragé l'urbanisation à une échelle sans précédent, et le nouveau mode de vie urbain produit à son tour bien plus de déchets qu'avant. Selon un rapport de la Banque mondiale, la Chine a désormais dépassé les États-Unis pour devenir le premier pays producteur de déchets au monde.
L'invasion des déchets
La croissance rapide des déchets a dépassé la capacité de traitement de nombreuses villes, créant dans un tiers d'entre elles un dilemme d'« invasion de déchets ». Pour résoudre ce problème, le gouvernement central a prévu d'investir 263 milliards de yuans (42 milliards de dollars) au cours du 12e Plan quinquennal (2011-2015) pour la construction d'usines de traitement à travers le pays. Cela devrait permettre d'élever le taux d'élimination non polluante à 95 % en 2015.
« La priorité devrait être donnée à l'incinération pour traiter les déchets des villes au développement avancé, aux ressources terrestres limitées et à densité de population élevée », estime Zhang Yi, directeur de l'Institut de design en ingénierie sanitaire environnementale de Shanghai. « C'est une technique reconnue internationalement pour la gestion des déchets. »
Les incinérateurs ne prennent que 5 % de l'espace nécessaire aux décharges, qui étaient encore utilisées pour gérer 70 % des déchets en Chine en 2012. L'incinération demande seulement deux heures pour éliminer des déchets qui prendraient normalement plusieurs décennies à se décomposer dans le sol. Plus important encore, l'incinération ne produit que 2 % de la pollution émise par les décharges.
Les objections à l'incinération
Selon Zhang, la Chine comptera plus de 300 incinérateurs de déchets d'une capacité quotidienne de traitement de 300 000 tonnes d'ici à la fin de l'année 2015.
Cela sonne comme une réussite, mais ce n'est qu'un pan de l'histoire. En réalité, les opposants à la construction d'incinérateurs ont largement entravé le bon déroulement des opérations. La routine « décision de construction – protestations liées à l'environnement – abandon du projet » a été observée régulièrement pour des dizaines d'initiatives à Beijing, Guangzhou, Shenzhen et d'autres villes au cours des dernières années. Le 12 mai, les protestations de milliers de citoyens à Hangzhou, capitale de la province du Zhejiang, ont encore fait échouer la construction d'un incinérateur de déchets dans la ville.
La plupart des manifestants pensaient que l'incinérateur était l'incarnation du mal, qu'il produirait des gaz dangereux et endommagerait leurs conditions de vie et leur santé, tout en diminuant la valeur de leurs biens immobiliers.
Le gouvernement s'efforce d'améliorer l'image négative des incinérateurs. Le 16 mai, la Chine a adopté une nouvelle norme de sécurité environnementale, qui réduit les émissions de dioxine tolérées à un dixième du niveau précédent, s'alignant ainsi avec la norme adoptée par l'Union européenne en 2000.
|