La formation professionnelle est source d'opportunités pour les jeunes
La formation professionnelle est source d'opportunités pour les jeunes
Vingt-quatre ans, c'est l'âge où la plupart des jeunes tirent avantage de leurs études et planifient leur carrière rêvée. Mais pour Li Qiang, l'âge de 24 ans marque un tournant dans sa carrière. Li est mécanicien d'automobile depuis cinq ans à Shijiazhuang, dans la province du Hebei (nord). Récemment, il a été promu au poste de chef d'une équipe de dix mécaniciens dans un atelier de réparation.
« J'ai raté l'examen d'admission à l'école secondaire du deuxième cycle et j'ai dû m'inscrire à une école de métiers. Je n'aurais jamais cru que ce choix me conduirait vers la carrière de mon choix », a dit Li à CHINAFRIQUE.
L'expérience de Li relève d'une tendance à fournir aux jeunes des choix viables dans le marché plutôt que d'aller s'entasser dans une université.
Acquérir des compétences
Environ 80 millions d'étudiants ont terminé l'école de métiers depuis 2006, soit 60 % de la nouvelle main-d'œuvre ajoutée, a dit en juin dernier Lu Xin, la vice-ministre de l'Éducation lors d'une conférence de presse sur le développement de l'éducation professionnelle en Chine, ajoutant que ces diplômés « augmentent et ont augmenté le nombre de techniciens supérieurs dans plusieurs métiers. »
Selon Li, il y avait 29,34 millions d'étudiants dans 13 600 écoles de métiers et instituts polytechniques en 2013. Près de 46 % des diplômés des deux cycles du secondaire ont choisi cette route pour poursuivre leur éducation.
Le succès est fort redevable à l'appui financier, surtout de l'État, à la formation professionnelle. Des statistiques du ministère de l'Éducation montrent que la Chine a investi 1 230 milliards de yuans (199 milliards de dollars) dans la formation aux métiers entre 2005 et 2013, avec une augmentation annuelle de 25 %. Et depuis 2007, la Chine a aboli les frais d'études pour les étudiants des régions rurales s'ils fréquentent des écoles techniques, et elle offre une bourse d'études de 1 500 yuans (243 dollars) par année à 20 % des élèves qui reçoivent ce type de formation.
Le choix semble une sage réponse au marché de l'emploi restreint, comme le montre un sondage mené par l'Institut d'éducation économique relevant de la faculté d'éducation de l'Université de Pékin. Menée en juin 2013 dans 21 provinces, l'étude a montré que le taux d'emploi des diplômés d'écoles de métiers indiquait 3 points de pourcentage de plus que celui des diplômés des grandes universités, ce qui n'a pas manqué d'étonner.
Les diplômés d'université qui occupent des postes de col blanc ne gagnent pas nécessairement plus que les techniciens. « L'entreprise souscrit à l'assurance et la pension pour moi et me verse un salaire de 7 000 yuans (1 134 dollars) par mois », a dit Li. Né dans une famille rurale, ce dernier est satisfait car son salaire lui permet d'aider sa famille. En 2014, le salaire moyen des diplômés universitaires du pays était inférieur à 4 000 yuans (650,4 dollars), selon zhaopin.com, un des sites chinois de recherche d'emploi.
Le plan 2020
On apprend avec plaisir que le gouvernement renforcera son appui à l'enseignement professionnel afin que davantage de jeunes comme Li jouissent d'un avenir assuré. Le 22 juin, le Conseil des affaires d'État a rendu publique une mesure en vue d'accélérer le développement d'un système moderne d'enseignement professionnel et technique, prometteur en agriculture moderne, fabrication de pointe, services commerciaux modernes, nouvelles industries stratégiques, administration publique, et études écologiques. D'ici 2020, un système de formation technique et professionnelle devrait être établi selon des critères de rang mondial mais qui conviennent parfaitement à la réalité chinoise, et qui pourra alors desservir 38,8 millions d'étudiants.
L'urbanisation est une autre facette vitale du développement économique du pays, dans lequel on doit tenir compte de l'emploi des travailleurs migrants. Les experts croient que le développement de compétences pratiques amènera le surplus de main-d'œuvre des vastes régions rurales de la Chine à développer des capacités de niveau moyen ou supérieur, et qu'ainsi ces ouvriers pourront bénéficier de l'urbanisation et répondre à la demande d'ouvriers qualifiés dans une économie rehaussée.
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