Les responsables du district de Zhao'an dans la province du Fujian prennent l'initiative de solliciter l'opinion publique en vue de créer un gouvernement axé sur le service par Liu Jian
En milieu urbain chinois, le traditionnel rituel funéraire a été largement simplifié. Par contre, dans les zones rurales, les obsèques d'un membre de la famille restent un grand événement, car ses enfants veulent en profiter pour lui rendre un dernier hommage.
Avant avril 2013, les habitants de Lintou – village relevant de la commune de Sidu, elle-même rattachée au district de Zhao'an dans la province du Fujian – ont été vexés de l'absence d'un endroit propice à ce genre de funérailles. Selon eux, la tenue d'une telle cérémonie en espace ouvert porterait atteinte aux habitants vivant à proximité, si l'on croit à la superstition selon laquelle des obsèques tenues devant leurs maisons généreraient des conséquences négatives.
« Non seulement les funérailles nécessitent une large main-d'œuvre et des ressources matérielles, mais elles suscitent aussi des disputes entre voisins », indique le villageois Li Shundong à CHINAFRIQUE.
À la veille de la fête des Morts en 2013, M. Li et quelques autres villageois ont fait appel au Centre de pétition du village pour revendiquer l'arrangement d'un lieu de ce genre. Leur demande a été enregistrée. Ils ont été invités à une réunion de responsables du village. Deux semaines plus tard, ils ont reçu une réponse de la part du Centre de pétition. Au cours des cinq mois suivants, d'anciennes constructions abandonnées au centre du village ont été détruites et remplacées par deux nouvelles maisons, réservées aux funérailles.
La décision des autorités locales a été favorablement accueillie par les villageois, explique M. Li, en notant que depuis septembre 2013, plus de vingt obsèques ont eu lieu dans ces deux constructions, sans aucune dispute enregistrée à ce sujet.
À l'écoute du peuple
En vue d'améliorer la gestion du gouvernement local, les autorités du district de Zhao'an sont tenues de rester en contact avec leurs habitants, d'écouter leurs opinions et de résoudre leurs problèmes.
La commune de Nanzhao, le chef-lieu du district de Zhao'an, est divisée en treize communautés et deux villages, et dispose d'une population de 71 000 habitants. Selon Xu Shuyi, vice-maire de la commune et directrice de son Centre de pétition, les responsables de la commune viennent tour à tour au Centre pour recevoir des pétitions.
« Maintenant, les habitants locaux ont plus de canaux pour faire entendre leurs besoins », explique-t-elle.
Les membres du Centre de pétition de la commune sont tenus de recevoir les pétitionnaires ou leurs appels, d'écouter avec patience leurs requêtes et de leur donner une réponse dans les plus brefs délais, note Mme Xu. Pour les demandes dépassant les compétences du gouvernement municipal, les pétitionnaires doivent être informés des démarches à suivre. En cas de solution insatisfaisante, il est possible de réclamer une nouvelle pétition.
Une procédure standard assure l'efficacité dans le traitement des pétitions, indique Mme Xu. Tout au long du processus de traitement, certains départements sont tenus responsables, de façon à ce que les problèmes signalés par le public puissent être résolus.
Selon Mme Xu, les gouvernements à l'échelon communal et du district tiennent régulièrement des réunions dans le but d'examiner des pétitions et de chercher des solutions. Ce genre d'événement a lieu au moins une fois par mois à l'échelon du district, tous les quinze jours au niveau communal et tous les dix jours au village.
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