Shuai Shuia is having a detox test (WEI YAO)
Répercussions sévères
Face à ce grave défi, le gouvernement chinois a renforcé ses efforts de lutte contre l'abus de drogues, en particulier chez les jeunes. Le 7 juillet, le Conseil des affaires d'État a fait de la lutte anti-drogue une stratégie de sécurité nationale. Selon le document, une série de mesures seront prises pour réduire l'augmentation du nombre de nouveaux toxicomanes d'ici 2020. Une vaste campagne contre la toxicomanie, des politiques de désintoxication et de réhabilitation des drogués dans un environnement communautaire, et le démantèlement des réseaux de drogue sont notamment mentionnés.
Les usagers de drogues sont également confrontés à une punition sévère. Selon la loi sur les sanctions de l'Administration de la Sécurité publique, ceux qui fournissent des narcotiques à un tiers, ingèrent ou consomment des stupéfiants par voie d'injection doivent être détenus pendant 10 à 15 jours. Ils peuvent par ailleurs être condamnés à verser une amende n'excédant pas 2 000 yuans (325 dollars). Le Code pénal chinois stipule également que quiconque offre un abri à un consommateur de stupéfiants doit être condamné à l'emprisonnement pour une durée déterminée de trois ans maximum. Les dealers de drogue peuvent être condamnés à la prison à vie ou à mort.
Sur la base des lois et règlements du pays, Ko a été détenu pendant 14 jours à Beijing, tandis que Chan est susceptible d'être emprisonné pendant trois ans. En plus d'avoir fait usage de drogues pendant huit ans, il a en effet fourni de la drogue à d'autres personnes.
Désintoxication mentale
« Il est bon de voir toutes ces mesures prises par le gouvernement », souligne Mme Xiao. Selon elle, la désintoxication physique n'est qu'une très petite étape dans le processus de réhabilitation des toxicomanes. « La désintoxication mentale est encore plus importante », affirme-t-elle.
La désintoxication mentale désigne le processus selon lequel les gens qui ont connu une désintoxication physique apprennent à vivre une vie normale après leur retour dans la société, grâce à une assistance psychologique.
Situé dans la banlieue sud du district Daxing de Beijing, le centre de désintoxication et de réhabilitation de Tiantanghe a été créé en 2007. D'abord considéré comme un département du centre de désintoxication obligatoire de Tiantanghe, il s'est transformé en unité indépendante en 2013. Contrairement à l'image austère que les gens peuvent avoir des centres de désintoxication, ce centre ressemble à un grand jardin avec de nombreux arbres et des fontaines. À l'entrée de chaque chambre se trouve un tableau sur lequel les toxicomanes peuvent écrire des messages d'encouragement pour eux-mêmes et pour les autres. Les officiers de police qui y travaillent ne portent pas d'uniformes, et la plupart sont des psychologues certifiés.
« Nous ne forçons pas les toxicomanes à venir ici. Ils sont ici volontairement, dans l'espoir de vaincre totalement leur dépendance grâce à nos services psychologiques », dit Mme Xiao.
Outre les installations de désintoxication mentale, le centre dispose également d'une salle de sport, et les membres de la famille peuvent vivre avec les toxicomanes pendant tout le processus. « Tout cela peut les aider à retrouver confiance dans leur capacité à faire face à ce qu'ils ont vécu dans le passé », ajoute Xiao.
En outre, le centre a établi des bureaux dans certaines communautés, afin d'aider les toxicomanes à se soigner à domicile et former les fonctionnaires des administrations locales aux procédures de désintoxication. Il collabore également avec les écoles de Beijing et donne régulièrement des conférences de sensibilisation aux étudiants.
« Dans l'avenir, nous allons renforcer cette coopération afin que les jeunes puissent se renseigner sur les méfaits de l'utilisation de drogues quand ils sont à l'école », dit Xiao.
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