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L'utilisation de moissonneuses réduit considérablement les coûts et permet d'accroitre la production |
Lu Liping, un agriculteur âgé de 55 ans qui vit dans la banlieue de Shihezi, dans la région autonome ouïgoure du Xinjiang du nord-ouest de la Chine, exploite sa cour familiale depuis plus de vingt ans. Le revenu net annuel de la famille s'élève à environ 100 000 yuans (16 350 dollars).
« Les terres agricoles de ma famille mesurent seulement 0,53 hectare, et outre le temps que nous y consacrons, augmenter la production et rendre les fruits plus nutritifs sont essentiels », a déclaré M. Lu.
En hiver, lorsque le travail des champs est impossible à l'air glacial, les agriculteurs bénéficient souvent de cours agricoles.
Aujourd'hui, les dattes, les arachides noires, le maïs pourpre et les pommes de terre violettes, des aliments naturels et sains appréciés des citadins, contribuent considérablement aux revenus de Lu Liping. Certains de ses produits sont vendus non seulement à Urumqi, la capitale régionale, mais aussi dans les grandes villes comme Beijing et Shanghai. En septembre, il a commencé à exploiter une entreprise d'agrotourisme dans sa cour, avec des champs de cultures, ce qui lui fournit une autre source de revenus.
Au milieu des années 1990, le revenu de la famille était de seulement 50 000 yuans (8 170 dollars) par an, contre 100 000 yuans (16 350 dollars aujourd'hui). « J'espère que grâce à nos efforts, nous atteindrons bientôt 150 000 yuans (23 800 dollars) », déclare M. Lu.
La vie de M. Lu n'est pas extraordinaire dans le Corps de production et de construction du Xinjiang (CPCX).
En octobre 1954, une organisation sociale spéciale associant le Parti, l'armée, le gouvernement et les entreprises, a été mise en place dans le Xinjiang en vue de développer les régions frontalières et de consolider la défense des frontières.
Au lendemain de la fondation de la République populaire de Chine en 1949, les séparatistes du Xinjiang, de connivence avec des forces étrangères, provoquaient fréquemment des émeutes qui ont gravement mis en péril la stabilité de la région. Dans ce contexte, le gouvernement central nouvellement établi a pris la décision d'établir le CPCX. En 1954, un groupe militaire dirigé par le général Wang Zhen (1908-1993) a été séparé des forces nationales de défense, avec pour mission d'assurer des tâches de production et de milice, afin de développer et de sécuriser les zones frontalières.
La décision a été inspirée du système traditionnel chinois du tuntian, qui consiste à stationner des troupes pour cultiver et garder une région. Cette stratégie découle de plusieurs milliers d'années d'histoire de développement et de sauvegarde des frontières en Chine.
Le CPCX a déployé des efforts considérables pour remplir les responsabilités que l'État lui avait confiées. En vertu du principe qui veut qu'il n'y ait jamais de concurrence avec les habitants locaux, le Corps a trouvé des terres fertiles pour les populations locales et a traversé des terrains difficiles, notamment les déserts de la région.
Malgré un environnement naturel rigoureux, le Corps a fait renaître une oasis écologique dans le désert de Gobi, a initié la modernisation du Xinjiang, a bâti à grande échelle des entreprises agricoles, industrielles et minières, et a établi de nouveaux villages et villes. Le Corps a aidé le Xinjiang à établir un système industriel moderne relativement complet et a joué un rôle pionnier dans le développement de l'agriculture, du commerce et des transports dans la région.
Aujourd'hui, le CPCX s'efforce de développer de nouveaux types d'agriculture comme la plantation de forêts et la micro-irrigation, tout en renforçant la solidarité nationale et en protégeant les zones frontalières.
Une vie meilleure
Dans les années 1950, lorsque le Corps défrichait des terrains et plantait des cultures vivrières, ses membres devaient utiliser des outils primitifs comme des bêches, des houes et des sillons tirés par des hommes plutôt que par du bétail. Au cours des six dernières décennies, le Corps a essayé d'adopter les techniques les plus avancées disponibles pour sa production agricole et industrielle, ainsi que pour lutter contre l'avancée du désert.
L'entreprise d'équipement agricole moderne Yinfeng du Xinjiang, administrée par la Ferme de la Ligue de la Jeunesse communiste sous la juridiction de la sixième division du CPCX de Wujiaqu, possède des machines agricoles modernes, dont des tracteurs, des charrues, des semoirs et des moissonneuses, garées sur son parking.
Selon Hu Xiaojiang, le commissaire politique de la ferme, le taux de mécanisation agricole global du Corps atteint désormais 93 %, ou 26 points de pourcentage de plus que la moyenne nationale. Outre les machines utilisées pour le travail des champs, 32 avions servent à semer des graines et à pulvériser des pesticides.
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