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Des étudiants étrangers et des élus chantent lors du sommet sur le changement climatique à Lima au Pérou le 5 décembre |
La conférence annuelle des Nations unies a finalement pris fin à Lima, quand le ministre péruvien de l'Environnement a sonné la fin des négociations qui avaient débordé de 32 heures du calendrier prévu, le 14 décembre 2014. La 20e session de la Conférence des parties de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC) a réuni les représentants de plus de 190 pays et organisations pendant deux semaines. Elle s'est conclue par un nouvel accord sur le changement climatique, qui devrait être adopté fin 2015 à Paris et entrer en vigueur en 2020.
L'accord que les négociateurs ont conclu à Lima contient un grand nombre d'options pour le prochain pacte de Paris. Il vise à contenir une hausse de la température moyenne mondiale dans la limite de 2 degrés Celsius par rapport aux niveaux préindustriels. Chaque pays participant a reçu pour instruction de soumettre avant la fin du premier semestre 2015 ses plans pour atténuer le réchauffement climatique.
« Les pays en développement ont fait preuve de la plus grande sincérité et ont exploré toutes les possibilités pour parvenir à des résultats positifs et équilibrés lors de la conférence. Des progrès limités ont cependant été réalisés par les pays développés dans le cadre des objectifs d'émissions fixés par l'amendement du Protocole de Kyoto (l'accord de 1997 selon lequel les principaux pays industrialisés réduiraient leurs émissions entre 2008 et 2012) », déclare Xie Zhenhua, responsable de la délégation chinoise et vice-ministre de la Commission nationale du développement et de la réforme (CNDR). Il note par ailleurs que les négociations de Paris s'annoncent difficiles et doivent être menées d'une manière à la fois déterminée et ambitieuse tout en faisant preuve de flexibilité.
« Le résultat n'est pas parfait, mais dans l'intérêt de toutes les parties, il faut s'assurer que tous feront davantage pour faire face au changement climatique », souligne José Antonio Marcondes de Carvalho, le négociateur en chef du Brésil, qui s'attendait à un résultat plus ambitieux.
Le commissaire à l'énergie et au climat de l'Union européenne, Miguel Arias Canete, estime pour sa part que l'avant-projet de Lima a jeté des bases solides pour parvenir à un accord à Paris en déterminant les éléments qui doivent y être inclus.
Divisions et contradictions
« C'est presque une habitude dans les négociations sur le changement climatique que de repousser à plus tard », a affirmé Xie Zhenhua avant le début de la Conférence de Lima. Les divisions de longue date entre pays développés et pays en développement les ont de nouveau empêchés de parvenir à un accord dans les temps impartis.
Le principe de responsabilité commune mais différenciée (la reconnaissance du fait que pays développés et pays en développement contribuent de manière différente aux problèmes environnementaux et diffèrent dans leur capacité économique et technique à résoudre ces problèmes) est au centre de leurs divergences. Ce principe n'apparaissait pas dans l'avant-projet préliminaire, qui n'a pas été approuvé par toutes les parties. Sous l'impulsion du ministre péruvien de l'Environnement, qui a coordonné et effectué un travail de médiateur dans l'intérêt de tous les pays, les négociateurs ont décidé d'inclure le principe dans l'accord en citant les termes du communiqué conjoint sino-américain sur le changement climatique du 12 novembre 2014. Le document souligne en effet que la Chine et les États-Unis « s'engagent à parvenir à un accord ambitieux en 2015 qui reflète le principe de responsabilité commune mais différenciée et les capacités respectives au regard des conditions nationales différentes ». De plus, d'autres éléments extrêmement préoccupants ont refait leur apparition sur la table des négociations, comme le mécanisme de pertes et de dégâts dus au changement climatique demandé par l'Alliance des petits États insulaires (il s'agit d'un mécanisme qui permet d'assurer les communautés vulnérables contre les pertes et les dégâts quand les mesures d'atténuation et d'adaptation échouent).
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