Han Hong
Tapez le nom de Han Hong sur n'importe quel moteur de recherche et les résultats vous prouveront qu'il s'agit de l'une des plus célèbres chanteuses en Chine. Mais ce n'est pas tout. Votre recherche relèvera également ses efforts incessants pour aider les personnes dans le besoin.
Née au Tibet en septembre 1971, la chanteuse consacre maintenant plus de la moitié de son temps au travail philanthropique et préfère son rôle de bénévole à celui de superstar.
Depuis ses débuts comme chanteuse professionnelle en 1995, elle captive des millions de Chinois par sa voix cristalline et puissante. Mais, outre son exceptionnel talent de chanteuse-compositeur, Han est aussi appréciée pour son caractère direct. « Je n'aime pas être appelée une superstar, je n'aime pas ce titre, affirme-t-elle. Mais j'accepte de profiter des avantages que cela m'offre. Je peux donner plus aux gens grâce à ma célébrité. »
Si la chanteuse ne masque pas son dédain pour les événements sociaux, elle a cependant un agenda chargé. Elle chante en effet lors d'événements commerciaux ou de riches soirées privées pour financer son association, Han Hong Love Charity Foundation, qu'elle a créée en 2012 : une manière pour elle de « prendre l'argent des riches pour le reverser aux pauvres ».
L'engagement humanitaire de Han date de 1999. Son tube de l'année, Daybreak, était basé sur une histoire vraie, un tragique accident de tramway dans la province du Guizhou, lors duquel un père avait consacré ses dernières forces à sauver son fils avant de mourir. « C'était très émouvant de montrer la force de l'amour d'un père pour son fils », raconte Han, qui a elle-même perdu son père à l'âge de 5 ans.
Cette chanson a été un grand succès et a marqué un tournant dans sa carrière musicale. Mais ce qu'on sait moins, c'est qu'elle a soutenu financièrement l'orphelin de l'accident. « Mon instinct me disait que ce garçon avait besoin d'aide, et ma conscience me disait que je devais m'en charger », explique-t-elle.
Elle s'est alors concentrée sur l'humanitaire. Son séjour avec le garçon a accru sa détermination d'aider d'autres enfants dans le besoin. Dans la décennie qui a suivi, Han, toujours célibataire, a aidé au moins 300 enfants. « Je n'ai pas moi-même d'enfant, mais je considère tous ces enfants comme les miens », dit-elle.
Pour mieux aider les personnes dans le besoin, elle a établi une équipe de secours. Active depuis 2008, cette équipe a mené un travail de secours dans tous les séismes majeurs en Chine, apportant des médicaments, de la nourriture et de l'eau aux victimes du Sichuan, du Qinghai, du Gansu et du Yunnan, et aidant à reconstruire les écoles détruites par les catastrophes.
Han a aussi mené des campagnes pour aider la population des zones pauvres et reculées du Tibet, du Xinjiang et de la Mongolie intérieure. En août dernier, elle a fait, avec 100 volontaires, un voyage vers la province du Qinghai au nord-ouest du pays pour apporter des services médicaux à la population.
« J'étais contente de voir des célébrités se joindre à nous. Je crois que l'humanitaire en Chine a besoin du soutien des personnes célèbres. »
Han admet que la population chinoise est très sceptique quant aux actions philanthropiques, notamment en raison de scandales de corruption qui ont secoué, ces dernières années, plusieurs importantes organisations humanitaires. Elle en a elle-même fait l'expérience et a donc décidé de créer une organisation en son nom, qu'elle pourrait entièrement contrôler.
Il est rare en Chine de voir une célébrité prendre ce risque. Comme toujours, Han est franche : « Si l'un de mes collègues est corrompu, c'est moi qui irai en prison, mais j'ose prendre le risque. »
Son souhait est que les organisations humanitaires chinoises regagnent la confiance de la population. Il reste du chemin à faire, mais elle se dit prête pour le challenge.
Dans les premiers jours de sa carrière, Han rêvait de mourir en chanteuse, de chanter jusqu'à son dernier souffle. Maintenant, à 40 ans, elle voit les choses différemment. « Je voudrais mourir en accomplissant mon œuvre humanitaire », dit-elle. |