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Ma Jun prend des photos d'une rivière polluée |
Une révision de la Loi sur la protection de l'environnement a en effet été approuvée en avril dernier et est entrée en vigueur le 1er janvier. Suite à cet amendement, le premier en 25 ans, la nouvelle loi comprend 70 articles contre 47 auparavant. Il s'agit d'une véritable déclaration de guerre contre la pollution.
Mais selon Ma, une loi stricte règle seulement une moitié du problème. « Dans certains cas, les agences de protection de l'environnement sont soumises aux gouvernements locaux qui ont tendance à protéger les entreprises polluantes », explique-t-il. « Dans de telles structures administratives, il est très difficile pour les autorités environnementales de faire respecter la loi. »
Par conséquent, Ma estime que la supervision par le public pourrait être une alternative. Si la participation publique dans la protection environnementale était augmentée, elle pourrait faire pression sur les autorités locales et forcer les entreprises à rectifier leurs pratiques. « La transparence des informations est une condition essentielle pour la participation du public », ajoute-t-il.
L'ère numérique offre de grandes opportunités à Ma et aux autres défenseurs de l'environnement, qui peuvent utiliser le levier d'internet et des applications mobiles pour attirer l'attention du public.
« Nous ne nous attendons pas à ce que les problèmes disparaissent en un jour, mais chacun doit y participer et donner du sien », dit-il.
La carotte et le bâton
L'une des composantes importantes de la carte de la pollution en Chine est la liste des « chaînes de distribution vertes », qui classe les entreprises en fonction de leurs performances environnementales. Les consommateurs sont encouragés à prendre ces données en considération lorsqu'ils font des achats. L'application contient également une « liste noire » des entreprises très polluantes.
Certaines entreprises n'apprécient pas les actions de Ma, car elles sont mises en difficulté auprès de leurs investisseurs après avoir été classées dans la liste noire pour violations environnementales. Cependant, certaines entreprises réagissent positivement.
Selon Ma, depuis le lancement de l'application, plus de 250 entreprises ont expliqué leurs violations et ont accepté de prendre des mesures pour rectifier leurs pratiques sous le contrôle de l'IPE. Certaines ont obtenu d'excellents résultats. Ainsi, un producteur de verre dans la province du Shandong a réduit ses émissions d'oxyde de nitrogène de 80 %, selon un rapport envoyé à l'IPE.
Que ce soit par la carotte ou le bâton, Ma est bien déterminé à pousser les entreprises à prendre leurs responsabilités, dans un pays où 60 % du brouillard de pollution provient des industries.
zhengyang@chinafrica.cn |