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Les habitudes de lecture en Chine ont diminué de manière alarmante |
L'intervention du gouvernement
Lors de l'élaboration de la loi nationale, la province du Hubei a pris l'initiative de répondre à l'appel en lançant la première régulation provinciale en faveur de la lecture populaire. Cette nouvelle régulation, effective depuis le 1er mars, a établi un système d'évaluation quantitative, qui apprécie les efforts du gouvernement local pour assurer à tous les habitants – notamment les enfants, les gens vivant avec un handicap, les personnes âgées et les travailleurs migrants – un accès égal aux matériels de lecture.
On peut facilement présumer que d'autres provinces suivront l'exemple et lanceront des campagnes similaires. Pourtant, le problème des bibliothèques sous-utilisées – seulement 0,47 % des Chinois disposent d'une carte de bibliothèque – semble plus épineux, car il montre que les Chinois sont peu enclins à utiliser les installations fournies par le gouvernement.
« Les efforts gouvernementaux seuls ne peuvent résoudre effectivement le problème », explique Li Shujuan, éditrice expérimentée chez la maison d'édition New World Press. « Ce problème ne peut pas être résolu d'un seul coup. [Ce dont nous avons besoin], c'est un environnement social sans légèreté ni utilitarisme. »
La lecture numérique
Si Mme Li cherche en ligne, elle trouvera beaucoup de gens partageant son point de vue. L'opinion publique considère l'utilitarisme qui se développe avec l'industrialisation et l'urbanisation comme le plus grand défi auquel la société chinoise fait face. C'est aussi la raison pour laquelle le gouvernement s'efforce de restaurer les habitudes de lecture et la poursuite des choses spirituelles.
Ce sera une tâche longue pénible, qui exige des soutiens de tous les côtés, et notamment de la part de l'industrie de l'édition. Les chiffres indiquent qu'en 2012, la production annuelle de livres par la Chine était déjà environ le double des États-Unis. Aujourd'hui, elle est devenue le pays doté du plus large inventaire de livres du monde. Avec tellement de livres non désirés, le marché a vu un déclin dans sa qualité et comme l'indique Mme Li, « les bon livres méritant d'être lus deviennent rares. »
Tandis que les maisons d'édition traditionnelles tendent de trouver une solution, le monde numérique prend la tête. China Mobile, une grande entreprise publique de télécommunications, projette de délivrer des coupons gratuits pour les livres électroniques sur sa plate-forme de lecture numérique. La Bibliothèque nationale de Chine a lancé son programme de bibliothèque en métro, qui permet aux passagers de lire gratuitement 10 livres électroniques sur leurs smartphones en scannant des codes-barres affichés dans les wagons.
En conséquence, s'il est possible que Tian Kun ne finisse jamais le livre posé sur sa table de chevet, il lui reste d'autres moyens de se réjouir de l'intelligence de Gabriel Garcia Márquez à travers la lecture fragmentée, en vivant avec son temps.
zhengyang@chinafrica.cn |