
le portrait de Zhang Daqian

les pivoines
Aux yeux des visiteurs s'offre une peinture traditionnelle chinoise, montrant des pivoines rouges et leurs feuilles s'épanouissant ; à côté, un tableau occidental, le portrait de Mona Lisa, avec son sourire paisible et mystérieux. Plus loin, un cheval blanc qui court dans le vent…Mais regardons de plus près : ces dessins ne sont pas peints sur le papier ou la toile, mais brodés sur le tissu avec des fils de soie de toutes les couleurs !
Ces œuvres splendides ont été créées par la main adroite de Madame Yao Huifen, grand maître de la broderie de Suzhou. La broderie de Suzhou, qui fait partie du patrimoine culturel immatériel de la Chine, est l'un des quatre types de broderie traditionnelle les plus célèbres en Chine. Elle est particulièrement répandue aux environs de la ville de Suzhou, à l'est de la Chine, d'où son nom. Yao Huifen, née dans une famille de brodeurs, a commencé à broder très jeune en suivant un grand maître local. Elle maîtrise non seulement toutes les techniques de la broderie, mais perçoit également la véritable signification de cet art. Au cours de plus de trente années de broderie, elle a créé beaucoup de chefs-d'œuvre qui sont collectionnés dans des musées chinois ou étrangers.
Une succession difficile
Mais comment protéger cet art, mélange de créativité et de technique ? Comment le transmettre aux générations futures, afin que nos descendants aient également la chance d'admirer ce grand art ? Et comment faire pour que les étrangers du monde entier puissent apprécier le charme du patrimoine culturel immatériel de la Chine ?
« Apprendre la broderie demande de la patience et une grande capacité de réflexion », affirme Madame Yao. Huit à dix ans d'exercice sont nécessaires afin de maîtriser les techniques, puis on peut commencer à créer ses propres œuvres. Mais cela ne suffit pas : pour créer une œuvre, il est nécessaire de mener une réflexion sur cet art, par exemple sur la manière de choisir et de coordonner la couleur des fils. C'est un art qui exige du temps et des efforts à la fois manuels et cérébraux.
Pour cette raison, « il existe un déséquilibre d'âge chez les brodeuses. On compte très peu de jeunes, la plupart ont entre 35 et 55 ans », dit-elle. Actuellement, les jeunes filles choisissent plutôt d'aller à l'université. Même si elles continuent à broder, elles abandonnent cet art une fois mariées et vont trouver un travail en ville. « Les jeunes de notre époque peuvent s'asseoir devant l'ordinateur toute la journée, mais broder chez eux durant quelques heures, pas question. C'est un problème commun à tous les travaux manuels », affirme-t-elle.
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