DES officiels, des chefs d'entreprise et des experts chinois et étrangers se sont rencontrés en Mongolie intérieure, une région autonome dans le nord de la Chine, pour discuter de la manière d'empêcher la dégradation des sols, d'améliorer les conditions de vie locales et de promouvoir le développement économique, lors du cinquième Forum international Hobq sur le désert qui est devenu une plate-forme annuelle depuis sa création en 2007.

Le désert de Hobq est le septième plus grand désert de Chine et s'étend sur 18 600 km2 en Mongolie intérieure.

Wang Wenbiao, 56 ans, a toujours été très au fait des problèmes de désertification, étant né dans une région désertique. « Je dis toujours aux gens que là où il y a un désert, il y a de la pauvreté, et là où il y a de la pauvreté, il y a un désert », raconte-t-il. En 1988, Wang a pris la direction du groupe Elion Resources, l'une des plus grandes entreprises privées de Chine, et a commencé à se spécialiser dans l'économie verte dans le désert, la construction d'infrastructures écologiques et l'écotourisme. Depuis lors, Elion a pris en charge des projets basés sur le « modèle Hobq ».

Le modèle Hobq comprend le reboisement du désert, le développement de l'industrie du sable et l'utilisation des ressources du désert grâce à l'innovation technologique, afin d'améliorer les conditions de vie de la population.

Rien que dans la zone de Hobq, les conditions de vie de plus de 100 000 fermiers et éleveurs ont été améliorées, et les sols dégradés ont été réhabilités.

Elion a diversifié ses activités à Hobq, développant non seulement un secteur des herbes médicinales, mais aussi des biomasses et de l'énergie solaire et éolienne.

Ceinture verte du développement

Après que le Président chinois Xi Jinping a annoncé le lancement de la Ceinture économique de la Route de la Soie en 2013 pour intégrer le commerce et l'investissement en Asie, Europe et Afrique, Elion a lancé un programme en partenariat pour boiser la Route de la Soie. L'objectif est d'avoir planté 1,3 milliard d'arbres le long de la Route de la Soie d'ici 10 ans.

Lors du Forum, Wan Gang, le ministre chinois des Sciences et Technologies, a répété que le développement durable et la protection environnementale étaient cruciaux et qu'une approche plus durable du développement économique était nécessaire pour éviter de répéter les erreurs du passé.

Reproduire le miracle de Hobq

Lors de son allocution, Monique Barbut, secrétaire exécutive de la Convention des Nations Unies pour combattre la désertification (UNCCD) a soulevé la question de reproduire le modèle de Hobq à une plus grande échelle. « Nous avons besoin d'une vision, de projets phares qui nous inspirent et nous engagent », a-t-elle dit.

Mohamed Moussa, chercheur à l'Institut des régions arides en Tunisie, a dit que l'éducation était essentielle pour combattre la désertification. « Nous devons augmenter la prise de conscience de ces questions dès le plus jeune âge », affirme-t-il.

Kristina Toderich, scientifique au Centre international pour l'agriculture biosaline à Tashkent, en Ouzbékistan, a insisté sur une approche pratique sur le terrain, pour aider les fermiers dans les zones désertiques. « C'est la raison pour laquelle le secteur privé est si important », a-t-elle ajouté.

David Gallacher, professeur assistant à l'Université Zayed de Dubai, a évoqué la « merveille d'avoir un désert vert » à Hobq. Cependant, il a aussi questionné sa durabilité et exprimé des doutes quant à la possibilité de répliquer ce modèle.

Maximilian Abouleish-Boes, qui travaille pour SEKEM en Égypte, une initiative pour le développement durable qui a remporté la Récompense Land for Life de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification (CLD) en 2015, a fait écho à Gallacher. « Il existe des spécificités, par exemple la pluie », a-t-il expliqué.

Alors que le désert continue d'avancer, Hobq a donné un nouvel élan à une approche durable du reboisement qui devrait se répandre dans des écosystèmes similaires en Chine et le long de la Route de la Soie.