Moins d'un mois après les deux explosions survenues le 12 août dans un entrepôt de la Zone nouvelle de Binhai à Tianjin, une municipalité dans le nord de la Chine, les écoles de cette région ont été rouvertes le 1er septembre.
Peu après les explosions, dont le bilan au 14 septembre s'est élevé à 165 victimes et 8 personnes portées disparues, le gouvernement local et les équipes de secours ont fait en sorte que les plus de 300 écoles de la région, y compris les nouvelles écoles primaires et maternelles, puissent rouvrir leurs portes à la rentrée scolaire de septembre.
L'entrepôt contenait des produits chimiques dangereux, notamment du cyanure de sodium. Les explosions ont gravement endommagé les immeubles d'habitation voisins et ont touché des centaines d'écoles primaires et secondaires.
Retour à l'école
L'École primaire No.2 a servi d'abri temporaire aux sans-abri suite à cet accident. Le 20 août, ils ont été relogés et le gouvernement local a remis en état les immeubles endommagés et a nettoyé la zone environnante.
Un panneau d'affichage a été mis en place à l'entrée de l'école, détaillant la restauration, le nettoyage et la surveillance de l'environnement en cours.
Un homme, qui a fourni seulement son nom de famille, Wang, a lu attentivement l'avis et l'a expliqué à sa fille, une élève de deuxième année dans cette école.
« Ils mettront à jour les résultats de la surveillance de l'environnement tous les jours », indique-t-il. « Cela permet d'apaiser les préoccupations des parents liées aux éventuels effets négatifs des explosions sur leurs enfants. »
L'École internationale de la feuille d'érable de Tianjin (Tianjin TEDA Maple Leaf International School) n'est qu'à 2,7 km de l'entrepôt. Au moment où se produisaient les explosions, il y avait 800 internes à l'école. Tous ont été terrifiés.
« J'ai eu vraiment peur cette nuit-là, et je n'arrive plus à bien dormir depuis », affirme Yu Ying, l'une des internes. « Je me suis sentie mieux lorsque nous avons joué ensemble après les cours [le 1er septembre]. C'était bien d'être dans un grand groupe. »
Selon Liu Changyong, un responsable chargé de la gestion de l'école, comme la consultation psychologique est nécessaire aux élèves, plus de cours de ce genre seront organisés.
Cinquante psychologues issus des universités et hôpitaux de Tianjin ont été envoyés dans sept écoles touchées pour leur venir en aide.
Revenir à la normale
L'approvisionnement en eau à Tianjin a été immédiatement coupé après les explosions pour assurer la sécurité des habitants.
« Les niveaux de cyanure dans les échantillons d'eau extraits des rivières et des bords de mer sont en-dessous du niveau de toxicité », affirme Deng Xiaowen, chef du centre de surveillance de l'environnement de Tianjin. « La qualité de l'air dans les zones adjacentes était également conforme aux normes nationales. »
Bien que le cyanure ait été détecté au sol près du site des explosions, sa concentration se situe dans les limites prescrites par les directives nationales, a indiqué Tian Weiyong, chef du centre de réponse d'urgence relevant du ministère de la Protection de l'environnement, le 22 août.
Selon M. Tian, parmi les 73 points établis dans une zone de 5 km² pour détecter la contamination du sol, on a trouvé que 16 contenaient du cyanure mais aucun n'a dépassé le seuil fixé par les normes nationales.
Assurer la sécurité
D'après Zhang Yong, chef du gouvernement du district de Binhai, Tianjin a conduit des audits de sécurité dans 275 entreprises depuis les explosions. Des problèmes de sécurité ont été détectés dans 70 entreprises et leurs opérations ont été suspendues.
La gare de la région a été détruite. Mais les services ont été rétablis en septembre.
Cinq promoteurs immobiliers publics de la ville portuaire ont récemment annoncé qu'ils avaient formé une union pour racheter les logements endommagés par les explosions aux propriétaires qui le souhaiteraient pour leur revendre après la restauration. Plus de 17 000 familles ont été touchées à divers degrés.
« Les environs de ces logements touchés seront renouvelés avec de la verdure. En plus, il n'y aura pas d'aire de stockage ni de produits chimiques sur le site des explosions une fois qu'il sera couvert en vert », indique Di Da, président du Tianjin Real Estate Group, l'un des cinq promoteurs.
Le Conseil des affaires d'État a désigné cinq équipes pour enquêter sur les causes, la responsabilité et les lacunes institutionnelles qui ont conduit aux explosions. Les résultats seront publiés dès que tous les éléments de preuve seront soumis au Conseil.
Le 27 août, le Parquet populaire suprême de Chine (PPS) a annoncé qu'il avait ouvert une enquête sur les responsables et dirigeants du port dont la négligence a été accusée d'avoir conduit aux explosions.
Les fonctionnaires poursuivis sont Wu Dai, responsable de la Commission municipale du Transport de Tianjin, et Zheng Qingyue, président de la Tianjin Port Holdings Co., Ltd. Wang Jinwen, un haut responsable du ministère du Transport, a aussi été soupçonné d'abus de pouvoir et a fait l'objet d'une enquête.
Le PPS a trouvé que Wang avait aidé l'entreprise Tianjin Dongjiang Port Ruihai International Logistics, propriétaire de l'entrepôt controversé, à passer illégalement les évaluations de sécurité et à obtenir un permis pour effectuer la manipulation de matières dangereuses.
Le 4 septembre, le gouvernement municipal de Tianjin a affirmé qu'un parc écologique serait construit sur le site des explosions. Ce parc de 24 hectares sera doté d'un monument commémoratif en mémoire aux victimes de cet accident.
Selon Zhang Yong, chef du gouvernement du district de Binhai, 365 entreprises se sont inscrites dans son district du 13 au 20 août, peu après les explosions. Parmi elles, 17 sont des entreprises aux capitaux étrangers.
« Cela montre que les entreprises nationales et internationales ont encore confiance en le développement de la Zone nouvelle de Binhai », indique M. Zhang.
On estime qu'environ 1 700 entreprises ont été touchées par les explosions. Le gouvernement les aidera à reprendre la production dès que possible, affirme-t-il.
