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Shi Weiliang, directeur général de Huawei Cameroun, et Jean-Pierre Biyiti Bi Essam, ministre camerounais des Postes et Télécommunications |
La société chinoise de télécommunication Huawei technologies CO., Ltd, installée au Cameroun depuis 2005, jouit à l'heure actuelle d'une météo très favorable dans les pays d'Afrique centrale. Dotée des dispositions technologiques d'un caractère particulier, cette firme asiatique est aussi considérée comme le partenaire stratégique de la Cameroun télécommunication (Camtel), la société camerounaise de télécom à capitaux publics, avec laquelle Huawei collabore étroitement, dans le but de moderniser le dispositif technologique de l'information et de la communication du Cameroun.
Pourvu d'une ingénierie de pointe dans le domaine de la télécommunication, Huawei apparaît comme l'adjudicateur favori, capable d'assurer avec efficience la transition du système analogique vers le numérique au Cameroun d'ici 2015. Une décision qui découle de l'Assemblée générale de Genève en 2006, stipulant que tous les pays devraient s'arrimer au système numérique à la date indiquée.
En définitive, les téléviseurs avec tube vont céder la place aux écrans plats sur les espaces commerciaux. Ainsi, certains pays ont déjà proscrit l'importation des écrans avec tubes sur leur territoire, notamment le Cameroun dont l'arrêté du premier ministre s'inscrit dans cette lignée. De ce fait, Huawei se positionne comme le potentiel installateur du système numérique au Cameroun, au regard de sa renommée internationale dans le champ des télécoms.
En effet, Huawei est un géant qui occupe le deuxième rang mondial du secteur des télécoms, de par la taille de ses activités liées aux prestations de télécommunication et à la fourniture des solutions dans le domaine des Technologies de l'Information et de la Communication (TIC) à travers la planète. Les revenus globaux de Huawei se chiffraient à plus de 32 milliards de dollars en 2011. C'est le fruit d'un travail assidu au quotidien assuré par un effectif de plus de 100 000 employés de 150 nationalités différentes, répartis dans 15 bureaux régionaux et effectuant des opérations dans plus de 140 pays du monde.
Au niveau de l'Afrique, la firme chinoise est représentée par 21 bureaux administratifs locaux, couvrant presque la totalité des pays du continent. Avec près de huit années d'activités au Cameroun, le géant chinois dispose d'un effectif de plus de 150 personnes dont près de 50 % sont d'origine camerounaise. Huawei technologies Co., Cameroun Ltd, enregistre un chiffre d'affaires qui gravite autour de 100 millions de dollars chaque année.
Une carte de visite impressionnante, qui a pu séduire les autorités camerounaises dont David Nkoto Emane, Directeur général de Camtel, lequel n'a pas hésité de faire de Huawei le partenaire privilégié pour accompagner Camtel dans les projets d'envergure destinés à la modernisation des infrastructures des télécoms au Cameroun. Dès lors, Huawei se positionne a priori, comme le cartel de télécommunication qui pourrait assurer le passage du système analogique au système digital au Cameroun.
Même si du côté de Huawei Cameroun, basé à Yaoundé, l'on reste très prudent sur la question, rien ne filtre de ce dossier lorsqu'il est abordé avec les responsables de la filiale Cameroun de Huawei. Cette discrétion entretenue par les dirigeants de Huawei laisse croire que la State administration of radio, film and television (Sarft), une autre firme chinoise de télécom pourrait être l'autre concurrent de Huawei.
Sur ce point, il faut noter qu'une délégation constituée d'une dizaine d'experts provenant de Chine et conduite par Madame Ma Li, Directeur de la Coopération internationale de la Sarft a séjournée au Cameroun en octobre 2012 dernier. Au cours de cette visite, Madame Ma Li a eu un tête-à-tête avec Issa Tchiroma Bakary, ministre camerounais de la Communication. L'entretien entre les deux personnalités était évidemment axé sur l'installation du système numérique au Cameroun. Ce qui laisse à penser que Huawei pourrait avoir pour seul rival la Sarft, pour être l'accompagnateur technique du Cameroun dans l'opération de mutation attendue. Et selon certaines indiscrétions, ces deux compagnies chinoises bénéficient également du soutien de Beijing.
Du coup, Huawei Cameroun, a commencé à multiplier ses stratégies de visibilité dans le but de capter une adhésion plus large. Un forum a été organisé du 7 au 8 décembre 2012 dernier à Yaoundé, sous le slogan : « Broader Way 2012 - Smarter Cameroun, better life. » Cette rencontre, auquel participait Jean-Pierre Biyiti Bi Essam, le ministre camerounais des Postes et télécommunications, s'est voulu une occasion pour le géant chinois des télécommunications de faire découvrir les innovations de l'entreprise aux amateurs des TIC. Une tâche pour laquelle, Huawei et Camtel en ont fait le serment afin de « garantir un accès haut débit aux administrations publiques, privées et à l'ensemble des populations, résidant sur toute l'étendue du territoire national du Cameroun ». Le leader chinois des télécom déploie par ailleurs ses compétences dans le projet e-Post destiné à moderniser le réseau de la Cameroun postal services (Campost), l'opérateur du service postal au Cameroun, avec 235 bureaux connectés par la fibre et le V-SAT au centre informatique. Des outils nécessaires pour le Cameroun qui envisage devenir un pays émergent à l'horizon 2035.
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