Diversité des investissements

Au Malawi, au Mozambique et en Zambie, le CADFund a investi, aux côtés de diverses entreprises chinoises, dans l'amélioration de l'industrie de transformation du coton afin d'aider 110 000 familles à augmenter leurs revenus. Le projet prévoit la construction d'une chaîne complète de l'industrie textile. China-Africa Cotton Malawi Ltd., la plus grande entreprise de transformation du coton au Malawi, emploie 1 500 personnes et fournit une aide financière et technologique aux familles de 100 000 agriculteurs.

Au Ghana, le CADFund s'est associé à Shenzhen Energy Investment Co. Ltd pour investir dans la centrale électrique du Ghana. La première phase de construction a permis de lancer l'exploitation commerciale avec une capacité de 200 000 kW. Maintenant, la centrale travaille sur la deuxième phase de construction pour accroître la capacité de 360 000 kW. Elle emploie plus de 200 habitants, génère plus d'un milliard de kilowatts-heures d'électricité par an et représente 15 % de l'offre totale d'électricité au Ghana.

Le CADFund est également l'un des investisseurs de la compagnie aérienne ghanéenne Africa World Airlines (AWA). Il s'agit du premier projet d'investissement de la Chine dans le domaine de l'aviation en Afrique. Depuis son lancement en septembre 2012, la compagnie a ouvert deux lignes domestiques et des vols régionaux vers le Nigeria et la Sierra Leone, avec un taux d'occupation supérieur à 70 %. La société envisage de relier le Ghana à d'autres villes d'Afrique de l'Ouest. Le Président ghanéen John Mahama a déclaré qu'en plus de faciliter les déplacements, la compagnie a aussi stimulé l'économie du Ghana, contribuant à l'amélioration de l'environnement local pour l'investissement et permettant le développement industriel des zones environnantes.

Le CADFund est aussi impliqué dans des projets d'exploitation des systèmes multi-médias et de la télévision numérique en Afrique. À ce jour, les programmes financés ont été diffusés dans 10 pays africains, à destination de 2,4 millions de familles réparties dans 45 villes.

Chi a dit que le CADFund continuerait de mettre l'accent sur l'amélioration des moyens de subsistance des Africains et la promotion du développement économique local, tout en explorant de nouvelles possibilités de coopération avec des entreprises chinoises et africaines.

Croissance et défis

Selon Chi, l'économie africaine a réussi à maintenir une rapide croissance au cours des 10 dernières années. Autrefois caractérisée par un modèle basé sur l'exportation des ressources, elle dépend aujourd'hui de la demande intérieure et internationale. La croissance et cette transition entraînent une forte demande en matière d'investissement.

Chi a déclaré que les investissements directs de la Chine en Afrique s'élevaient à environ 2-3 milliards de dollars chaque année, soit l'équivalent de 5 % du total annuel des IDE sur le continent. Alors que l'Afrique est dans la phase initiale de son industrialisation et de son urbanisation, les produits, la technologie, la production, et l'expérience de gestion de la Chine sont applicables. Chi affirme ainsi qu'il existe un grand potentiel de coopération Chine-Afrique.

À ce jour, le CADFund, qui espérait récolter jusqu'à 5 milliards de dollars, a levé 3 milliards en deux fois. Si une troisième levée de fonds est prévue, Chi a déclaré que même après avoir atteint cet objectif, il sera impossible de répondre à la demande du marché.

Alors que le CADFund se développe, la Chine fait face à de nombreux défis tels que la forte concurrence internationale en Afrique. Les pays occidentaux, le Japon, la Corée du Sud, l'Inde et bien d'autres souhaitent y accroître leurs investissements. La situation instable de certains pays africains ajoute également aux risques du marché. Enfin, le manque d'infrastructures et de transport ainsi que l'accès variable à l'eau et à l'électricité retardent souvent la réalisation de projets et augmentent les coûts.

Cependant, le plus grand défi vient probablement des entreprises chinoises elles-mêmes. En effet, le manque d'expérience professionnelle à l'étranger et la pénurie de gestionnaires compétents maîtrisant des langues étrangères et comprenant les lois locales ainsi que les environnements d'investissement sont une cause de préoccupation.