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Vol.1 mars 2011
Sur le chemin de l'égalité
Le cadre légal actuel devrait favoriser une amélioration du statut des femmes chinoises, mais sur le terrain, des défis restent encore à relever
Ni Yanshuo

NOUVELLE ÈRE : Xu Jinglei, consacrée meilleure réalisatrice au festival du film sino-américain d'Hollywood

 

L'un des films chinois les plus populaires en salle et ayant engrangé le plus de bénéfices en 2010 fut Go Lala Go, racontant l'histoire du succès d'une femme déterminée, Du Lala, devenue la directrice des ressources humaines respectée de l'une des 500 plus grandes sociétés du pays, après avoir commencé sa carrière comme simple employée de bureau. Le thème central du film visait à montrer que les femmes peuvent arriver à tout, si elles sont prêtes à travailler pour y parvenir.

« Je pense que je suis Du Lala dans la vraie vie », a confié Xu Jinglei, réalisatrice du film, lors d'une conférence de presse organisée avant la sortie du film. Xu, qui interprétait le rôle de Du Lala dans le film, a gagné la reconnaissance de la profession pour son talent de réalisatrice, remportant le prix du meilleur réalisateur lors de la 6ème édition du Festival du film sino-américain qui s'est déroulé à Hollywood le 28 octobre dernier.

Xu est l'une des femmes chinoises ayant le mieux réussi. Grâce à son travail acharné, elle est devenue non seulement une actrice, mais aussi une réalisatrice renommée. Elle est par ailleurs l'une des blogueuses les plus célèbres de Chine, avec plus de 600 000 visites par jour enregistrées sur son site. En 2007, elle a lancé un magazine de divertissement électronique bimensuel, baptisé Kaila, dont chaque numéro est téléchargé plus de cinq millions de fois.

« L'engouement pour le film de Xu, ainsi que son succès personnel révèle qu'un nombre croissant de Chinois ont accepté l'idée que les femmes puissent occuper une position beaucoup plus élevée dans la société », observe Tan Lin, directrice de l'Institut chinois des études sur les femmes, lors d'une interview accordée à CHINAFRIQUE. « Dans la Chine actuelle, chaque femme dispose des mêmes chances de réussite que les hommes. »

Trois étapes fondamentales

« Après la fondation de la République populaire de Chine en 1949, le statut des femmes s'est grandement amélioré dans divers domaines comme l'éducation, la santé, la participation économique et politique », explique Tan.

En 2005, le Bureau national des statistiques a mené un sondage auprès de 1 % de la population chinoise (1,3 milliard de personnes). Selon cette étude, la durée de vie moyenne des femmes est passée de moins de 38 ans en 1949 à 75,25 ans en 2005, le taux de mortalité maternelle a chuté de 1 500 morts maternelles pour 100 000 naissances à 411 pour 100 000, tandis que le taux d'illettrisme des femmes est passé de 90 % à 16,15 %.

« Ces chiffres reflètent en partie l'ascension des femmes dans la société. En fait, la Chine dispose d'un arsenal législatif complet pour assurer aux femmes les mêmes opportunités que les hommes », observe Tan.

Selon elle, la fondation de la République populaire de Chine fut la première étape en matière d'efforts entrepris pour améliorer le statut des femmes chinoises. La première loi promulguée par la Chine fut la Loi sur le mariage en 1950. « Cette loi a joué un rôle fondamental pour extraire les femmes de leur position subordonnée dans la société chinoise », rappelle Tan.

Avant cela, la plupart des femmes ne pouvaient pas choisir leur mari librement, tout était arrangé par les parents. Nombre d'entre elles n'étaient pas non plus autorisées à rencontrer leur mari avant le mariage. Ce n'est que lorsqu'il entrait dans la chambre nuptiale après le mariage, que le couple se découvrait. « Cela semble ironique, mais c'était la coutume à l'époque. Cette pratique a été abolie il y a longtemps, après la promulgation de la Loi sur le mariage, et les femmes chinoises sont désormais libres de choisir l'homme qu'elles veulent épouser », ajoute Tan.

La réforme et l'ouverture de la Chine au monde à la fin des années 70 sont consi-dérées comme la deuxième étape cruciale de l'évolution de la condition féminine. C'est à cette époque que la Chine a promulgué ou modifié plus de 100 lois et règlements, visant à améliorer le statut social des femmes et promouvoir l'égalité des sexes.

« À ce jour, un cadre légal complet protège les droits et intérêts des femmes avec au cœur du dispositif la Constitution, précisée par un certain nombre de lois et règlements comme la Loi sur le mariage », explique Tan.

La quatrième Conférence mondiale sur les femmes organisée à Beijing en 1995 est perçue comme la troisième étape fondamentale. D'autres initiatives ont été lancées pour aider au développement de la condition féminine. Jusqu'à maintenant, la Chine a conduit deux programmes sur le développement des femmes (1995-2000 et 2001-2010) et est en train de préparer le troisième pour la période allant de 2011 à 2020.

Une série de mécanismes visant à promouvoir l'égalité des sexes a été mise en place et progressivement améliorée. Le Comité national de travail sur les femmes et les enfants, placé sous l'autorité du Conseil des affaires d'État, créé en 1990, a été renforcé. Aujourd'hui, il compte 33 unités de membres dont le ministère des Ressources humaines et de la sécurité sociale, le ministère des Finances et le ministère de l'Éducation. En outre, certains gouvernements locaux ont créé leur propre organisation en la matière.

 

Assurance chômage Répartition par sexe et par secteur des travailleurs urbains couverts par l'assurance sociale en 2005

 

Source : Women of China, publié par la Fédération des femmes de toute la Chine

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