Statut familial
Bien que les statistiques montrent une nette amélioration du statut des femmes chinoises, nombre de femmes sont toujours instisfaites de leur sort au sein de la cellule familiale. Certaines pensent même être moins heureuses, malgré la progression de leur statut social.
« Il est vrai que la position sociale des femmes s'est améliorée et que nous jouissons de meilleures conditions de vie dans de nombreux domaines ; mais cela ne signifie pas que nous sommes plus heureuses », confie ainsi Wang Hongyi, directrice d'une société d'investissements à Beijing. Selon elle, les femmes doivent jongler entre leur vie de famille et leur travail après le mariage. « Elles ont alors grandement besoin du soutien et de la compréhension des membres de leur famille. Cela fait une grande différence en ce qui concerne le bonheur d'une femme », affirme Wang. « Si elle n'obtient pas le soutien de son mari, la femme ne peut être heureuse même si elle jouit d'une position sociale élevée et gagne un salaire important. »
Selon Wang, l'une des principales causes de ce scénario est la conception traditionnelle de « femme domestique et mari social », profondément ancrée dans l'esprit des Chinois. « Selon cette philosophie, les maris préfèrent voir leur femme rester à la maison, et s'occuper du foyer et de l'éducation des enfants. Nombreux sont ceux qui n'accepteront pas de voir leur femme gagner plus qu'eux », dit-elle. « Faire évoluer les mentalités sur le fait que l'homme est supérieur à la femme au sein d'une famille est une tâche ardue, mais que l'on doit nécessairement accomplir si l'on veut parvenir à l'égalité des sexes », affirme Tan. D'après elle, la pression sociale est aussi un facteur très important, dans la mesure où même si le mari acceptait la position sociale ou le salaire plus élevé de sa femme, d'autres personnes n'en critiqueraient pas moins cet état de fait.
Selon un sondage conduit par huanqiu.com et Huanqiu Polling and Research Center en décembre dernier, seulement 1,5 % des hommes chinois apprécient les femmes qui font carrière ; 28 % d'entre eux aiment les femmes qui « soutiennent leur mari, éduquent les enfants et sont assez modestes pour être des épouses dévouées et des mères attentives. » Plus de 46 % des hommes apprécient aussi les femmes « cultivées et indépendantes qui savent s'adapter à l'évolution de la société. » « L'équilibre entre le travail et la famille est vraiment une question très délicate. Mais le plus important est d'améliorer le statut des femmes au sein de la cellule familiale, afin que leur voix ait le même poids que celle de leur mari », conclut Wang. |