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PUVOIR D'ACHAT: Clients chinois à Carrefour |
Le volume du commerce bilatéral sino-africain a décuplé entre 2000 et 2008. En juillet 2010, les produits africains qui jouissent d'une exemption de droits de douane ont été portés à 4 700 produits imposables et sont censés couvrir 95 % du total des produits imposables mentionnés dans les règlements chinois relatifs aux droits à l'importation et à l'exportation. De 2005 à la fin juin 2010, la Chine a importé des produits africains non soumis aux droits de douane pour une valeur cumulée de 1,32 milliards de dollars, notamment des produits agricoles, du cuir, des matériaux en pierre, des textiles et des vêtements, des pièces de rechange de machine, des métaux de base et des produits en bois.
Aux yeux de Yumkella, originaire de la Sierra Leone, la Chine est admirée, et même enviée pour son développement rapide. « L'Afrique espère avec l'aide de la Chine devenir le prochain grand centre de fabrication dans le monde », explique-t-il dit, ajoutant que l'Afrique a l'espoir de vendre du «chocolat» comme la Chine ne se contente plus seulement de « cacao ». Ce sentiment signifie des changements dans le rôle de la Chine dans la division internationale du travail, surtout depuis son adhésion à l'OMC, qui se manifeste dans la modernisation de ses industries et l'expansion des chaînes industrielles.
« Je crois que l'Afrique peut et doit prendre exemple sur l'innovation de la Chine, en transformant le cacao en chocolat », confie Yumkella. « C'est notre rêve africain ».
La Chine est en train d'émerger pour devenir une force importante dans les investissements sortants mondiaux. En Chine, les investissements directs étrangers ont atteint 68,8 milliards de dollars en 2010, soit 5,2 % des flux mondiaux de capitaux de cette année-là. Entre temps, les entreprises chinoises opérant à l'étranger employaient près de 800 000 locaux et ont payé plus de 10 milliards de dollars en impôts chaque année.
En tant qu'une des premières entreprises chinoises sur le marché africain, China Non-Ferrous Metals Mining (CMCN) a mis en place la Zone Zambie-Chine de coopération économique et commerciale pour servir de plateforme de coopération transnationale, d'intégration de la production, de commerce et de service sur le continent africain. Cette entreprise a également développé la fonderie de cuivre Chambishi, la plus grande dans laquelle la Chine a investi à l'étranger.
Alors qu'elles agissent pour un meilleur rendement à l'étranger, les entreprises chinoises ont également honoré leurs responsabilités sociales. Par exemple, en Zambie, CMCN a créé plus de 11 500 emplois permanents pour la population locale, et payé plus de 85 millions de dollars en impôts. La société cherche également à améliorer la vie des habitants et a investi environ 100 millions de dollars pour développer les infrastructures.
« La croissance chinoise, tirée par les échanges commerciaux, a également eu un effet de ruissellement sur les autres pays en développement. La forte consommation intérieure a entraîné une augmentation significative de la demande en ressources naturelles, et a bénéficié en contrepartie aux pays en développement riches en ressources naturelles », déclare Yumkella.
Il ajoute que le système chinois de production a également conduit à la disponibilité mondiale d'une large gamme de biens de consommation à des prix abordables. Cela a conduit à une augmentation indirecte du pouvoir d'achat des consommateurs dans les pays en développement, et a eu un impact sur la réduction de la pauvreté.
La clé de la réussite
L'intégration approfondie de la Chine dans l'économie mondiale présente également des défis, qui sont susceptibles d'augmenter l'incertitude sur le futur développement économique.
La reprise économique mondiale après la crise financière a été assombrie par divers facteurs, tels que l'enlisement des négociations du Cycle de Doha, l'émergence du protectionnisme dans le commerce et les investissements, et la tendance à politiser les tensions commerciales.
Song Heping, commissaire du Bureau du commerce équitable pour les importations et les exportations du MOFCOM, a déclaré que l'envergure des frictions commerciales augmente à mesure que la Chine est plus profondément intégrée dans l'industrie manufacturière mondiale. Il est indéniable que l'adhésion de la Chine à l'OMC a généré d'énormes avantages pour la Chine, mais ces avantages ne vont pas sans risques.
En effet, alors que la crise financière a balayé la planète et que de nombreux pays ont été contraints de restreindre leurs importations, la Chine a déjà adouci certaines des pressions exercées sur l'économie mondiale en affichant une hausse de 2,8 % des importations, ce qui en fait le seul pays au monde à réaliser une telle augmentation.
Tout en admettant que la Chine fait face à des défis, tels que les problèmes environnementaux, les restrictions des ressources et la hausse du coût du travail, le ministre chinois du Commerce, M. Chen Deming, estime que la Chine conserve toujours des avantages de premier plan dans l'environnement d'investissement pour l'avenir proche.
« La Chine continuera à s'ouvrir au reste du monde », a ajouté M.Chen.
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