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Li Keqiang et son épouse Cheng Hong saluent les personnes présentes à leur arrivée à Addis Abeba en Éthiopie, le 4 mai |
Le légendaire poète libanais Khalil Gibran a écrit : « Vous oublierez peut-être les gens avec qui vous avez ri, mais jamais ceux avec qui vous avez pleuré. » Aux yeux du Premier ministre chinois Li Keqiang, la Chine et l'Afrique ont pleuré ensemble dans leur histoire commune, et connaissent aujourd'hui un processus de développement similaire. Les liens étroits déjà existants sont renforcés par les visites régulières de hauts dirigeants chinois sur le continent, et vice versa.
Du 4 au 11 mai, le Premier ministre Li s'est rendu en Éthiopie, au Nigeria, en Angola et au Kenya, ainsi qu'au siège de l'Union africaine (UA) à Addis Abeba. À l'issue de son voyage inaugural de huit jours en Afrique, il a défini une vision claire du nouveau cadre de coopération sino-africaine sur la base de l'approfondissement de l'amitié traditionnelle. Plusieurs accords ont été signés entre la Chine et les pays africains, notamment des accords intergouvernementaux, des projets entre les entreprises, mais aussi des accords de coopération bilatérale et régionale impliquant les quatre pays visités. Le Premier ministre Li a également participé au 24ème Forum économique mondial sur l'Afrique à Abuja, la capitale du Nigeria, le 8 mai.
Dans son discours prononcé au siège de l'UA le 5 mai, le Premier ministre a exposé quatre principes, défini six domaines et mis en valeur une plate-forme pour promouvoir la coopération sino-africaine (voir encadré).
« Cette visite a donné une image très claire des positions de la Chine et de ce que cela signifie en termes de développement dans l'énergie, les infrastructures et l'entrepreneuriat. Elle [la Chine] a pris la question des affaires au sérieux. Cela [la visite] consolide les relations entre le Kenya et la Chine et positionne la Chine comme l'un des premiers partenaires du Kenya », a déclaré à CHINAFRIQUE Peter Kagwanja, directeur général de l'Institut de politique d'Afrique basé à Nairobi.
Un point de vue cohérent
La visite du Premier ministre Li en Afrique a eu lieu au moment du 50ème anniversaire de la tournée africaine de l'ancien Premier ministre Zhou Enlai. Il avait visité 10 pays africains en 55 jours, établissant une base solide pour une amitié sino-africaine durable.
« À l'époque de la visite du Premier ministre Zhou en Afrique, l'aide gouvernementale dominait les relations bilatérales, principalement de la Chine vers les pays africains », a confié Liu Gujin à CHINAFRIQUE, l'ancien envoyé spécial du gouvernement chinois pour les affaires africaines. Il a par ailleurs expliqué que l'aide gratuite était nécessaire à ce moment-là puisque les relations Chine-Afrique en étaient à leurs débuts et qu'un grand nombre de pays luttaient pour l'indépendance. « Le soutien chinois aux pays africains dans leurs efforts d'indépendance était une considération importante de la Chine dans le développement des relations sino-africaines », a déclaré Liu.
Lors de sa visite, le Premier ministre Zhou a proposé cinq lignes directrices pour les relations entre la Chine et les pays arabes et africains. Il a par ailleurs énoncé huit principes concernant l'aide chinoise à l'étranger, parmi lesquels l'égalité et les bénéfices mutuels ainsi que le fait d'aider d'autres pays sans poser de conditions. Dans son discours au siège de l'UA, le Premier ministre Li a rappelé ces principes en promettant de les appliquer.
Depuis le début des années 1980, la Chine a mis davantage l'accent sur la coopération mutuellement bénéfique avec les pays étrangers. Selon Liu, elle a encouragé une plus grande coopération dans les deux sens. Si la Chine aide l'Afrique, le continent contribue en retour au développement chinois, posant les bases d'une coopération gagnant-gagnant, a-t-il dit.
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