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Vol.4 décembre 2014
Le prix à payer
VIH/sida : de profondes répercussions sur l'économie sud-africaine
Kira McDonald

Déjà plus de 25 ans que tous les 1er décembre se tient la Journée mondiale de lutte contre le sida, une campagne internationale sous l'égide de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) destinée à attirer l'attention sur l'épidémie de sida qui a fait au moins 36 millions de morts dans le monde depuis le début des années 1980. D'après l'OMS, le sida a fait près de 1,6 million de morts en 2012. Le bilan est disproportionné dans plus d'une cinquantaine de pays africains, qui représentent 75 % des décès. Environ 65 % des séropositifs et des sidéens vivent dans ces pays alors qu'ils ne représentent que 15 % de la population mondiale. L'Afrique du Sud est en 5ème place mondiale pour le taux de prévalence du VIH et du sida et le pays a enregistré à lui seul près de 15 % des décès dans le monde en 2012.

L'Afrique du Sud, deuxième économie africaine, mais sans aucun doute la plus développée du continent, est soumise à différentes contraintes internes et structurelles qui pèsent sur la croissance. On citera les mouvements sociaux prolongés, une crise continue au sommet de l'État, un taux de chômage trop élevé et un gaspillage des fonds publics. Avec une croissance léthargique du PIB de 1,4 % prévue pour 2014, quelle influence auront ces classements relatifs au VIH/sida sur l'économie de l'Afrique du Sud ?

En 2012, le nombre total des maladies induites par le VIH/sida avait déjà causé 6 millions de décès prématurés dans le pays. En 2013, le sida a été responsable de 31 % des décès. La bonne nouvelle, c'est que depuis que le pays a introduit le traitement antirétroviral (ARV) en 2004, le nombre des individus récemment infectés a chuté de plus de 50 % annuellement. En 1999, environ 1 772 personnes étaient infectées tous les jours par le VIH. En 2013, leur nombre a diminué pour passer à 880.

C'est principalement en raison de la hausse du nombre des personnes recevant un traitement ARV. La baisse du nombre des infections quotidiennes peut aussi être attribuée aux campagnes de sensibilisation appelant la population à se faire tester ainsi qu'à une pédagogie accrue sur le sida dans l'espoir d'avoir des citoyens mieux informés. La Campagne de conseil et de dépistage du VIH lancée en 2010 a permis de faire passer des tests de détection à plus de 27 millions de Sud-Africains.

Selon les Nations unies, plus de 6,4 millions de Sud-Africains étaient atteints du VIH/sida en 2013, ce qui signifie qu'environ un individu sur huit est infecté. Le taux de prévalence du VIH/sida chez les adultes est de 17,9 %. Les individus les plus susceptibles d'être infectés appartiennent à une classe d'âge comprise entre 15 et 49 ans, avec un taux de prévalence de 16,6 %. Il s'agit aussi de la classe d'âge des actifs, les plus productifs économiquement, ce qui a un impact direct sur l'activité économique. L'Afrique du Sud possède l'un des programmes de traitement du VIH les plus complets au monde, qui permet plus que tout autre pays la survie des séropositifs, mais les répercussions du VIH/sida sur l'économie sont considérables.

Un coût économique substantiel

Le coût induit par le VIH/sida sur l'économie sud-africaine est difficile à quantifier car les effets de la maladie se répercutent dans tous les domaines du quotidien. En 2000, dans ses estimations pour 2010, la Banque mondiale estimait qu'un PIB sud-africain « hors sida » serait environ supérieur de 17 % à un PIB « avec sida ». L'organisation avait aussi estimé que le coût macroéconomique annuel du sida réduirait le taux de croissance du PIB sud-africain d'environ 0,4 point de pourcentage. Avec un taux de croissance de 1,89 % en 2013, le PIB du pays a sans doute été affecté de manière significative par le HIV/sida.

Bien que l'Afrique du Sud compte environ 15,9 millions de contribuables inscrits, le fisc a publié des statistiques qui montrent que près de 10 % d'entre eux contribuent à hauteur de 56,9 % des recettes fiscales, alors que 75,6 % de la population active ne contribue qu'à hauteur de 4,9 % de l'impôt sur le revenu. Alors que le pays paye un tribut de plus en plus lourd au sida, notamment dans la population active, les fonds gouvernementaux diminuent en même temps que les recettes fiscales. Parallèlement, l'épidémie de HIV/sida contraint l'État à accroitre ses dépenses de santé.

Le budget sud-africain pour 2014-2015 prévoit d'allouer 13,02 milliards de dollars à la santé, soit 14 % du total. Sur cette somme, 1,13 milliard de dollars ira au VIH. Si le pays veut contenir le nombre de séropositifs dans la limite des 5 millions jusqu'en 2030, il en coûtera 102 milliards de dollars, soit 6 milliards par an, selon une estimation de l'OMS. Cette somme sera affectée au traitement ARV et aux campagnes de prévention. Des recherches semblent montrer que pour une hausse d'un pourcent de la couverture pour le traitement ARV, le risque de contracter le VIH baisse de 1,4 %. Sans le traitement ARV, le VIH/sida pourrait complétement paralyser l'économie sud-africaine en moins d'un siècle.

Des dépenses de santé considérables

En 2013, les soins aux séropositifs en Afrique du Sud ont coûté 1,4 milliards de dollars. 40 % des séropositifs du pays, soit 2,4 millions d'individus, suivent un traitement ARV dans le secteur public. Les chiffres dans le privé ne sont pas connus. L'hospitalisation, les soins de santé primaires et les traitements coûtent environ 568 dollars par patient qui suit un traitement ARV chaque année. Pour les séropositifs qui ne bénéficient pas du traitement ARV, le coût est bien plus élevé, soit 883 dollars par an. Les patients séropositifs séjournent généralement à l'hôpital quatre fois plus longtemps que les autres patients. On estime qu'ils ponctionnent environ 65 % du total des dépenses hospitalières en Afrique du Sud.

 

Répercussions sur les entreprises et le marché du travail

Les répercussions directes du VIH/sida sur le PIB d'Afrique du Sud sont difficiles à mesurer en raison de la relation entre offre et demande. Alors que le pays affiche un surplus de force de travail (le taux de chômage est de 25 %), les actifs qui ont succombé au sida peuvent, pour le dire froidement, être remplacés. Toutefois, ce surplus de force de travail dans le pays n'est pas illimité et le VIH/sida peut entraîner une diminution de l'offre de travail en raison de la maladie et des décès. La Banque mondiale a fait savoir, sans toutefois le quantifier, que la perte cumulée de PIB par habitant sera importante. Le personnel qualifié n'est pas facilement remplaçable sur le court terme et cela se répercutera sur la productivité. Le VIH/sida détruit le capital humain. En entraînant la mort de jeunes adultes, le mécanisme qui permet de transférer compétences et savoirs aux générations suivantes est cruellement touché.

Selon le rapport sur la compétitivité globale pour 2014-2015 du Forum économique mondial (FEM), l'impact du VIH/sida sur les entreprises est classé en 136ème place sur 144, en légère amélioration toutefois par rapport à 2013 (143ème place sur 148). Seuls respectivement la Namibie, le Tchad, le Botswana, la Bolivie, l'Ouganda, le Malawi et le Swaziland font pire. En 2005, le FEM a indiqué que les infections au VIH chez les employés pouvaient représenter jusqu'à 6 % des coûts salariaux annuels des entreprises.

Les recherches ont montré que les secteurs les plus durement touchés en Afrique du Sud sont les secteurs miniers, manufacturiers, financiers et des services. Près de 35 % des mineurs sont séropositifs. Les secteurs miniers et connexes contribuent au PIB du pays à hauteur de 20 % environ et les métaux et les minéraux représentent 60 % des recettes d'exportation. Près de 60 % des mineurs ont entre 40 et 60 ans. D'ici à 2030, leur nombre devrait baisser de 10 %, ce qui signifie que la plus grande partie de la force de travail dans le secteur minier sera soit très jeune et inexpérimentée soit trop âgée. C'est encore un autre défi pour le secteur qui a déjà été durement touché par les grèves ces dernières années.

Les familles paient le prix fort

Selon des chiffres de la Banque mondiale, si le taux d'infection actuel en Afrique du Sud reste stable, le revenu par habitant pourrait chuter de moitié d'ici à 2100. D'après des estimations, chaque salarié sud-africain est susceptible d'avoir une personne supplémentaire à charge dans les dix prochaines années en raison du sida. 

Les enfants chefs de famille, en raison du décès de l'un ou des deux parents sidéens, peuvent être contraints d'abandonner leurs études faute d'argent ou pour s'occuper des frères et sœurs. Les conséquences à long terme sont dévastatrices pour le niveau de compétences, sapant les fondements de la croissance économique à long terme. Les foyers les plus démunis qui prennent en charge un membre atteint du VIH/sida sont forcés de réduire leur consommation, notamment les biens de première nécessité comme la nourriture ou l'éducation, afin de s'acquitter des frais de traitement. Ces foyers s'enfoncent un peu plus dans la pauvreté, les soins aux séropositifs absorbant près de 30 % de leurs revenus.

Le HIV/sida continuera à avoir de graves répercussions sur l'économie sud-africaine, ce qui obligera les autorités à jongler avec une autre variable de taille pour guider l'Afrique du Sud vers la voie d'une croissance économique plus dynamique à l'avenir. 

 (L'auteur est analyste de Frontier Advisory) 

 

 

 

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