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Vol.7 octobre 2015
Gravé dans le marbre
L'anniversaire de la fin de la guerre nous permet de rendre hommage au héros méconnu de la Seconde Guerre mondiale
Kerry Brown

Kerry Brown

Des soldats chinois combattent les Japonais qui envahissent Shanghai le 13 août 1937 

Septembre marque le 70e anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale en Asie. Quelques mois après la fin des hostilités en Europe, la guerre contre le Japon s’est achevée par sa réédition après l’explosion des deux bombes atomiques à Nagasaki et à Hiroshima. La guerre avait commencé plus tôt qu’en Europe et fini plus tard. Elle avait été l’un des conflits les plus destructeurs de l’humanité en nombre de victimes : 20 millions de morts et 50 millions de sans-abri en Chine, selon des estimations modérées.

On oublie souvent que la Chine était l’un des principaux fronts dans la bataille contre le fascisme. Alors que le conflit en Europe a été documenté de manière exhaustive, la guerre qui s’est déroulée en Asie a été moins reconnue et comprise dans le monde anglophone. C’est dommage. La Chine, en particulier, a fait d’immenses sacrifices et sa population a beaucoup souffert.

Ce n’est que récemment, grâce aux travaux d’historiens comme Rana Mitter à Oxford, que cette histoire a été mieux comprise par le public anglophone. Cet historien a montré que si les armées chinoises n’avaient pas fait des efforts aussi colossaux, les forces impériales japonaises auraient pu offrir leur soutien à leur allié allemand.

Cela aurait eu des conséquences désastreuses. Le Japon n’a jamais réussi à pénétrer totalement dans les vastes zones rurales chinoises, et s’est vu forcé, du début à la fin de la guerre, de concentrer toute son attention au front chinois. Ses tentatives d’élargir le front au reste de la région du Pacifique et aux États-Unis n’ont pas abouti, notamment en raison de cette préoccupation.

 La Seconde Guerre mondiale, au moins en Chine, a vu une économie largement agricole et sous-développée combattre une économie moderne et industrielle. Depuis la Réforme de Meiji dans les années 1860, le Japon a importé la technologie occidentale et commencé un processus de modernisation qui lui a permis de mettre sur pied des ressources militaires très importantes dans les années 1930.

Ce sentiment de supériorité technologique, couplé à une arrogance et une ambition nationalistes, a encouragé le Japon à envahir l’Asie du Nord-Est et, après 1937, le reste de la région dans une guerre épouvantable.

La Chine, divisée politiquement et économiquement durant cette période, a été frappée de plein fouet par le conflit. La première phase de la guerre, après 1937, a consisté en provocations et puissantes attaques militaires par les forces japonaises depuis le nord-est de la Chine, ce qui a permis d’annexer un tiers du pays et de faire du reste une zone de guerre. Le Japon a utilisé les ressources économiques et humaines du pays pour alimenter ses propres ambitions dans le reste de l’Asie. Sa réponse à la contre-attaque chinoise a été brutale et sans pitié. Le Japon a poursuivi une tactique d’annihilation de communautés entières et a décimé des régions entières en Chine.

Les motivations japonaises

Avec le massacre de plus de 300 000 civils et combattants désarmés à Nanjing, la capitale chinoise en 1937, les armées japonaises ont commis l’un des actes de guerre les plus terribles des temps modernes. Les témoignages d’étrangers habitant dans la ville à cette époque racontent comment hommes, femmes et enfants ont été massacrés et violés et comment a souffert la population laissée à la merci des forces japonaises.

À ce jour, l’existence au Japon de personnes qui refusent d’accepter l’ampleur du massacre de Nanjing provoque beaucoup de colère en Chine. On peut le comprendre. Nier l’ampleur des événements de Nanjing aggrave encore les faits et constitue une injure à la mémoire de ceux qui sont morts et de leurs familles.

À Shanghai, les forces japonaises ont ouvert un front de bataille dans une région urbaine et densément peuplée. Des photos de l’époque montrent des enfants gravement brûlés et des parents blessés ou tués. D’autres montrent des prisonniers chinois se faire enterrer vivants dans des puits creusés dans le sol, tandis que des soldats japonais les regardaient mourir.

Les années 1937-1945 ont vu l’une des plus grandes batailles contre l’impérialisme japonais et ses méthodes brutales. Des millions de Chinois ont payé de leur vie dans cette bataille. Beaucoup ont été tués pendant la guerre, mais beaucoup aussi sont morts de mauvais traitements comme prisonniers ou comme esclaves des forces impériales. En témoigne la question tragique des « femmes de réconfort » (un euphémisme japonais pour désigner les 200 000 femmes forcées à des esclaves sexuelles pendant la guerre), qui fait toujours parler d’elle 70 ans après et reste l’une des pommes de discorde entre les deux pays. Qu’autant de femmes aient été victimes de cette cruauté étonnante, mais c’est pourtant ce qui s’est passé en Asie dans les années 1940.

Leçons du passé

Après l’invasion, la Chine a vécu un autre traumatisme avec la guerre civile, que la Seconde Guerre mondiale avait interrompue. Après 1949, le long processus de reconstruction a recommencé. La Chine d’aujourd’hui est totalement différente du pays dont la quasi-totalité des infrastructures de transport avaient été détruites après 1937. Le rêve d’une Chine modernisée, qui avait émergé vers la fin de la dynastie des Qing (1644-1911), a maintenant été partiellement réalisé. Des villes comme Shanghai et Beijing, qui avaient été des champs de bataille avant 1945, ont maintenant des gratte-ciel modernes et une classe moyenne émergente qui compte parmi les plus prospères d’Asie.

Il pourrait sembler que la Seconde Guerre mondiale n’est qu’un souvenir lointain pour les Chinois d’aujourd’hui. Seuls quelques-uns se souviennent de cette période. Les sites de certains événements les plus traumatiques, comme Nanjing, ont été totalement reconstruits. Les entreprises et les touristes japonais se rendent en Chine, les deux pays investissent l’un dans l’autre et ont des liens très forts.

Mais la Seconde Guerre mondiale tient encore une place importance dans la mémoire collective de la nation et reste un événement largement discuté par la population chinoise. Pour beaucoup, ces événements doivent être remémorés, afin que les vies humaines et les destructions physiques ne se répètent plus jamais. Peut-être plus profondément encore qu’en Europe, les Chinois ont vu leur pays attaqué de manière si virulente et brutale que beaucoup ont douté qu’il soit capable de survivre. Si les armées japonaises avaient vaincu, elles auraient amené sur le territoire chinois les politiques inhumaines qu’elles avaient partiellement mises en place avant leur défaite en Chine et ailleurs.

Pour cette raison, le 70e anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale en Asie devrait être célébré dans le monde, aussi bien qu’en Asie. Il marque la défaite de l’une des machines de guerre les plus sauvages que le monde ait produites, pas seulement pour les Chinois, mais pour l’ensemble de l’humanité. Les Chinois ont soutenu les forces alliées dans leur combat contre le fascisme et ont payé un prix aussi fort - peut-être plus fort - qu’eux. Cette contribution à la prospérité et à la stabilité du monde moderne ne devrait jamais être oubliée, et l’héroïsme et le sacrifice du peuple chinois devraient être célébrés et reconnus. 

(L'auteur est directeur exécutif du Centre d'études chinoises à l'Université de Sydney)

 

 

 

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