ZTE Corporation, une entreprise chinoise basée à Shenzhen, principal fournisseur mondial d'équipements de télécommunications et de solutions réseaux, avait été invitée à assister à la première Conférence ministérielle du Forum sur la Coopération sino-africaine (FCSA) en 2000. Quinze ans plus tard, Huang Dabin, vice-président de ZTE, explique à CHINAFRIQUE comment l'entreprise et ses partenaires africains ont coopéré dans le cadre du FCSA pour développer les télécommunications en Afrique et promouvoir la modernisation du continent.

CHINAFRIQUE : Comment évolue l'industrie des télécommunications en Afrique ? Quel rôle joue ZTE dans ce processus ?

Huang Dabin : L'Afrique constitue le continent où l'industrie des télécommunications se développe le plus rapidement, et ZTE en a été le témoin au cours des vingt dernières années. Depuis sa présence sur le marché africain dans les années 1990, ZTE fournit des réseaux de télécommunications de qualité aux gouvernements, entreprises et opérateurs de télécommunications africains, et les aide à parvenir à une administration axée sur l'information. Ses opérations en Afrique contribuent à promouvoir l'industrie des télécommunications locale et l'informatisation des départements gouvernementaux et des entreprises.

L'Éthiopie est un bon exemple. En 2007, Ethiopian Telecommunications Corporation, l'opérateur de télécommunications du pays, et ZTE ont signé un accord pour accroître les capacités du réseau à Addis-Abeba. Connu sous le nom de Programme du Millénaire, il devait être achevé en cinq mois, alors qu'en général, un tel engagement nécessite un à deux ans. Si ce défi a rebuté d'autres entreprises, ZTE l'a mené à bien à grand renfort de capitaux et de personnel.

Meles Zenawi, l'ancien Premier ministre éthiopien, s'est félicité de ce projet, en affirmant que si la Grande Muraille était le symbole de la Chine, le Programme du Millénaire réalisé par ZTE était le symbole de l'Éthiopie. Il a ouvert la voie à une coopération amicale entre l'Éthiopie et ZTE.

L'Afrique du Sud, un pays membre des BRICS, constitue l'un de nos marchés les plus importants. Présent sur le marché sud-africain depuis une décennie, ZTE a aidé à concevoir et à établir un réseau national de transmission optique de 1 900 km. Nos activités ont créé plus de 2 300 emplois, amélioré la compétitivité du secteur des télécommunications et réduit considérablement les frais de télécommunications. Grâce à l'informatisation, les enfants vivant dans des provinces éloignées comme le Kwa-Zulu-Natal et le Nord-Ouest peuvent désormais avoir accès à la formation à distance.

En Zambie, ZTE a aidé ZESCO, le plus grand fournisseur d'électricité du pays, à concevoir et à établir un réseau de transmission par fibre optique de 5 000 km qui dessert 80 % de la population. ZTE a également aidé l'Égypte, le Mozambique et le Nigéria à mettre en place des systèmes de formation à distance. Le projet en Égypte a permis de former 700 000 personnes et a été salué par les responsables des services de l'Éducation égyptiens.

Par ailleurs, ZTE a introduit les solutions réseaux pour la gouvernance électronique, la sécurité routière et les transactions en ligne en Afrique, ce qui a apporté des bénéfices socio-économiques aux peuples et aux gouvernements.

Avec le développement des relations commerciales entre la Chine et l'Afrique, les deux parties renforcent sans cesse leur coopération dans les secteurs tels que les télécommunications et l'énergie. Que pensez-vous de l'avenir de leur coopération en matière de télécommunications ?

Nous avons apporté un grand soutien aux opérateurs de télécommunications locaux de sorte qu'ils puissent construire leurs propres réseaux de télécommunications et briser le monopole des opérateurs occidentaux. Les téléphones portables sont ainsi abordables pour les gens ordinaires. Nous essayons aussi de rénover les services d'internet mobile. Nous fournissons des solutions de sécurité publique pour assurer la vie quotidienne des habitants. Par ailleurs, nous travaillons avec les entreprises chinoises qui investissent dans les chemins de fer, les autoroutes et les parcs industriels. Nous leur offrons les derniers équipements et les services adaptés aux technologies de l'information et de la communication (TIC) afin de faciliter la modernisation des pays africains. Des pays comme l'Afrique du Sud, l'Éthiopie, le Nigeria, la Guinée équatoriale et le Kenya ont lancé des projets pour développer leur secteur des TIC. Nous croyons que le territoire étendu, la culture diversifiée, l'économie émergente et l'environnement d'investissements favorable de l'Afrique assureront la prospérité à long terme de son marché.

Le marché africain possède ses particularités distinctives. Par conséquent, l'Afrique ne saurait copier les expériences européennes et américaines pour son propre développement. Par contre, la Chine et les pays africains sont des pays en voie de développement. Nos technologies, avec les droits de propriété intellectuelle indépendants et nos expériences en la matière, répondent à leurs besoins. Avec l'approfondissement des relations commerciales entre la Chine et l'Afrique ainsi que l'initiative « Une Ceinture, Une Route », ZTE poursuivra ses efforts pour soutenir la restructuration des économies africaines et travailler avec les opérateurs de télécommunications africains en vue de concevoir les futures infrastructures de communication. Nous fournirons également les solutions les plus avancées dans les TIC pour accompagner les efforts destinés à améliorer les infrastructures de transport en Afrique.

Nous travaillerons avec les gouvernements et les entreprises africains pour favoriser le développement des TIC aux caractéristiques africaines et contribuerons à bâtir une Afrique plus efficace et plus intelligente.

Comment avez-vous aidé les pays africains dans le renforcement de leurs capacités ?

ZTE a établi des centres de formation dans 16 pays et régions à travers le monde, et trois d'entre eux se trouvent en Afrique, à savoir en Afrique du Sud, en Algérie et en Éthiopie. Jusqu'à présent, ces trois centres ont formé plus de 50 000 techniciens locaux.

Plus précisément, notre succursale en Éthiopie a offert une formation à un millier de techniciens et fait don d'équipements de communication d'une valeur de 8 millions de dollars au centre de formation du pays. En Guinée équatoriale, ZTE a mis en place et a accompagné le fonctionnement de sa première école de formation aux techniques de communication. Nous espérons que ce projet deviendra une plate-forme de formation aux techniques de communication pour l'Afrique de l'Ouest et du Centre, voire même pour tout le continent, et contribuera davantage à améliorer les infrastructures de télécommunications et à réduire la fracture numérique sur le continent.

La succursale de ZTE en Éthiopie emploie plus de 600 personnes et 50 % d'entre eux sont recrutés localement. Quel est le rôle de la localisation sur le marché africain ?

ZTE a des succursales dans 48 pays africains. Entre 30 et 40 % de ses employés sont des embauches locales. Pour s'ancrer profondément sur un marché étranger et devenir des entreprises internationales, les sociétés chinoises installées à l'étranger doivent commencer par la localisation de leur personnel. Le développement des activités sur les marchés étrangers dépend de la qualification du personnel, notamment de la population locale qui connaît bien le marché, les lois et règlements locaux, ainsi que les besoins et les préférences des consommateurs. C'est seulement de cette manière que nous pourrons fournir de meilleurs produits et services.

ZTE a toujours mis l'accent sur la localisation depuis qu'elle cible les marchés internationaux. Pour une entreprise internationale, l'essentiel consiste en la localisation de ses activités.

En développant vos activités en Afrique, comment avez-vous promu la responsabilité sociale des entreprises ?

Nous tenons à respecter le Pacte mondial des Nations Unies (une initiative des Nations Unies visant à inciter les entreprises du monde entier à adopter des politiques durables et socialement responsables). ZTE se consacre à diverses causes de bienfaisance et au développement harmonieux de l'économie, de la société et de l'environnement.

Nous œuvrons pour le bien-être des femmes et des enfants. En 2013, nous avons consacré un million de dinars algériens (9 300 dollars) à SOS Village d'Enfants en Algérie. Au Soudan du Sud, nous avons offert un millier de cartables personnalisés aux enfants. En septembre 2014, nous avons construit des bibliothèques pour trois écoles à Addis-Abeba ainsi que des équipements sportifs. Nous avons également effectué des dons aux fondations en faveur des femmes et des enfants au Kenya. De plus, ZTE a alloué plus de 20 millions de dollars à ses projets de responsabilité sociale des entreprises en Éthiopie. Et ce ne sont que des exemples parmi d'autres.

Le cabinet-conseil en marketing Frost & Sullivan a décerné son prix d'excellence 2013 dans la catégorie « Leaders technologiques en Afrique » à ZTE pour ses produits et solutions respectueux de l'environnement qui contribuent à répondre aux problèmes de la carence en électricité et de la pollution sur le continent.