Li Anshan, directeur de l'Institut des Études afro-asiatiques et du Centre des Études africaines à l'Université de Pékin
Une locomotive électrique conçue spécialement par la société CSR Zhuzhou Electric Locomotive pour l'Afrique du Sud
Je suis sûr qu'à l'occasion du 2e Sommet du Forum sur la Coopération sino-africaine (FCSA), qui aura lieu en Afrique du Sud, la coopération Chine-Afrique franchira une nouvelle étape.
La Chine et les pays africains sont à des étapes différentes de développement et de productivité. Alors que certains matériaux, comme l'acier, le ciment, le verre et le caoutchouc, sont désormais en excédent en Chine, de nombreux pays africains en ont un besoin extrêmement important pour leur industrialisation. D'un côté, l'industrialisation dans les pays d'Afrique s'accélère et nécessite du capital, des machines, de la technologie et de l'expertise managériale ou professionnelle. Et de l'autre, la Chine doit moderniser son industrie et sa capacité excédentaire nécessite une restructuration. Cela peut générer de nouvelles opportunités pour l'intensification de la coopération sino-africaine.
Pour les gouvernements africains, comme pour tout gouvernement, il existe trois tâches cruciales : nourrir la population, lui fournir un emploi et contrôler la santé publique. À la suite du Sommet de Johannesburg et de cette nouvelle étape dans la coopération sino-africaine, la Chine est prête à aider l'Afrique à établir trois systèmes majeurs : un système industriel durable et autonome, un système de sécurité alimentaire et un système de santé publique pour la prévention et le contrôle des maladies. La Chine s'impliquera davantage pour aider l'Afrique à résoudre deux problèmes capitaux, qui freinent le développement du continent, à savoir l'insuffisance des infrastructures et le manque de professionnels qualifiés. Plus d'efforts seront fournis pour renforcer la coopération bilatérale dans les cinq domaines suivants : l'industrialisation, l'agriculture, la santé publique, les échanges culturels, ainsi que la paix et la sécurité.
Un autre point important de ce sommet est le renforcement des contacts interpersonnels. Alors que ceux-ci constituent la fondation de toute relation bilatérale, il subsiste des incompréhensions entre les Chinois et les Africains. Afin de consolider les relations bilatérales, il est essentiel de renforcer la compréhension mutuelle et d'élargir la connaissance que chacun a de l'autre. Le livre Chine-Afrique 500 : Faits sur la Chine, l'Afrique et les relations entre les deux publié récemment marque un effort positif dans la promotion de la connaissance et de la compréhension mutuelles entre les Chinois et les Africains. La jeunesse chinoise et africaine en bénéficieront toutes deux grandement. Sans la compréhension de la culture de l'autre, la relation bilatérale serait superficielle et ne se concentrerait que sur les aspects économiques ou matériels. Avec ce sommet, je suis sûr que la coopération sino-africaine dans les contacts interpersonnels et les aspects culturels sera renforcée, et qu'avec l'augmentation des voyages des jeunes Africains en Chine et des Chinois en Afrique, des contacts plus étroits entre les populations seront établis.
Le FCSA existe depuis 15 ans. Ses succès sont indéniables. Prenez la coopération entre l'Éthiopie et la Chine par exemple. Le pays a inauguré de nombreux projets ces dernières années : son premier périphérique, sa première autoroute, son premier tramway et son premier projet d'énergie éolienne ; tous financés par la Chine. Ces infrastructures ont créé un climat favorable pour les investissements étrangers en Ethiopie. Elles ont également favorisé les industries locales, ainsi que l'économie.
Cependant, le mécanisme du FCSA peut encore être amélioré. Tout d'abord, plus de mesures durables doivent être adoptées pour renforcer les relations bilatérales. Les deux parties ne peuvent pas mettre l'accent sur la diplomatie au sommet et négliger les contacts à la base. La Chine et l'Afrique doivent toutes deux contribuer à la consolidation du FCSA, d'un point de vue matériel mais aussi culturel.
Ensuite, les deux parties devraient impliquer plus d'interlocuteurs, afin d'élargir la base sociale du Forum. Par exemple, les entrepreneurs, qui ont contribué aux relations sino-africaines, devraient jouer un rôle plus actif, de même que d'autres composantes sociales, comme les femmes, les jeunes et les gens de tout milieu.
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