Zhang Zhongxiang, directeur exécutif du Centre d'Études africaines de l'Université normale de Shanghai
Lors du Sommet de Johannesburg du FCSA seront annoncées des mesures concrètes à prendre dans les trois prochaines années pour la coopération sino-africaine, ce qui permettra de porter cette coopération à un nouveau stade. Avec plus d'un demi-siècle de développement, et surtout sous l'impulsion de la création du FCSA en 2000, les domaines de la coopération sino-africaine se sont largement étendus pour couvrir aujourd'hui la politique, l'économie, la culture, les affaires internationales, etc. Dans les nouvelles circonstances, leur coopération dans les trois ans à venir s'articulera autour des axes suivants : la capacité de production, les soins de la santé, les échanges entre les peuples ainsi que la paix et la sécurité.
L'intégration de la capacité excédentaire chinoise et de l'industrialisation africaine constituera l'un des domaines les plus importants à développer. Au cours des quinze dernières années, le continent africain a connu une croissance annuelle moyenne de plus de 5 %, faisant de l'Afrique l'une des régions au taux de croissance le plus élevé. Pourtant, les structures économiques africaines n'ont pas connu de changement fondamental : la production industrielle ne représente que 10 % de son PIB, conduisant à un taux élevé de chômage, surtout chez les jeunes, dans beaucoup de pays africains. Par conséquent, ces pays ont pour la plupart un besoin pressent de réaliser l'industrialisation et la diversification de leur économie. Dans l'Agenda 2063, l'UA s'est fixé pour objectif de bâtir « une Afrique prospère fondée sur une croissance inclusive et un développement durable ». Pour le moment, situés encore à un stade précoce d'industrialisation, les pays africains ressentissent un besoin urgent de capitaux, de technologies et d'équipements étrangers. Le futur de la coopération sino-africaine en matière de capacité de production est donc prometteur.
La coopération médico-sanitaire entre la Chine et l'Afrique constitue également un domaine essentiel. L'année dernière, la Chine a aidé les pays d'Afrique de l'Ouest à lutter contre l'épidémie d'Ebola, obtenant de bons résultats et accumulant une expérience précieuse.
Le FCSA a grandement contribué à la coopération sino-africaine depuis sa création il y a 15 ans, prouvant qu'il s'agissait d'un mécanisme efficace pour la coopération multilatérale entre la Chine et les pays africains. Les conférences ministérielles du Forum se sont tenues tous les trois ans, et les déclarations ainsi que les plans d'action annoncés dans le cadre du Forum ont été mis en œuvre sans délai.
En outre, il faudrait mobiliser l'initiative des pays africains. Malgré la grande attention accordée par ces derniers au FCSA, dans la plupart des cas, c'est la Chine qui a assuré l'organisation et la coordination concrètes de chaque conférence ministérielle du Forum. Avec l'accélération de l'intégration africaine, le continent devrait y prendre une part plus active pour contribuer au développement durable du Forum.
Tout en respectant les principes fondamentaux comme l'égalité et les bénéfices mutuels, le FCSA devrait découvrir de nouveaux domaines de coopération tels que l'industrialisation, la modernisation agricole, les échanges entre les peuples, les changements climatiques, la paix et la sécurité, etc.
Le Sommet de Johannesburg du Forum prévu en décembre est destiné à renforcer l'intégration des stratégies de développement chinoises et africaines. À cette occasion, la Chine annoncera d'une manière complète et systématique ses politiques à l'égard de l'Afrique et une série de mesures phares en faveur d'une coopération sino-africaine mutuellement bénéfique. Le gouvernement chinois publiera la nouvelle édition de la Politique de la Chine à l'égard de l'Afrique, deuxième document de ce genre après la publication de son édition en 2006. Ce dossier servira de ligne directrice au développement des relations sino-africaines dans les cinq à dix ans à venir.
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