Wang Yi, Ministre des Affaires étrangères, République populaire de Chine
Les 4 et 5 décembre aura lieu le Sommet de Johannesburg du Forum sur la Coopération sino-africaine (FCSA), un événement historique qui marquera le 15e anniversaire de la fondation du FCSA. Ce Sommet sera le deuxième de son genre dans l'histoire des relations sino-africaines et le premier à se tenir sur le continent africain. Fortement attendu en Chine et en Afrique, il attire également l'attention de la communauté internationale.
La Chine et ses amis africains ont inauguré conjointement le FCSA en l'an 2000, pour renforcer l'unité et la coopération et faire face ensemble aux défis. Avec cette plateforme de dialogue collectif et son mécanisme de coopération pragmatique, la Chine et l'Afrique sont entrées dans le nouveau siècle main dans la main.
Avec le FCSA, la coopération entre la Chine et l'Afrique a progressé de manière globale et rapide sur les quinze dernières années, consolidant une communauté sino-africaine au futur et aux intérêts partagés. La confiance politique s'est également renforcée. Les dirigeants chinois ont effectué 149 visites dans les pays africains et leurs homologues africains ont fait 379 déplacements en Chine. La Chine et l'Afrique ont toujours montré compréhension et soutien sur leurs intérêts fondamentaux et leurs préoccupations majeures, et la coopération pragmatique a porté ses fruits. La collaboration s'est renforcée dans les secteurs traditionnels (agriculture, santé et éducation), mais la Chine a également élargie activement la coopération dans les secteurs émergents, comme la finance, les sciences et les technologies, et la protection environnementale. Elle s'est engagée à aider l'Afrique dans la construction de ses infrastructures, le développement de ses ressources humaines et la poursuite d'un développement indépendant et durable. Entre 2000 et 2014, la valeur des investissements directs non-financiers de la Chine en Afrique a été multipliée par plus de 60 et le volume des échanges commerciaux, par plus de 20. La Chine est le plus grand partenaire commercial de l'Afrique depuis 2009 et contribue à plus de 20 % dans sa croissance économique. Les liens culturels continuent de s'affermir, avec l'augmentation des échanges de personnel dans plusieurs secteurs. La coopération pour la paix et la sécurité a aussi fait de grandes avancées. Le gouvernement chinois a désigné son représentant spécial aux Affaires africaines et la Chine a participé à seize opérations onusiennes de maintien de la paix en Afrique. Plus de 2 700 casques bleus, policiers et membres du personnel militaire chinois, se trouvent actuellement dans sept zones de mission à travers le continent. Tous ces efforts ont contribué à la paix et au développement en Afrique.
Grâce à ces efforts conjoints, le FCSA est devenu une institution phare, dynamique et attractive. Fer de lance du développement des relations sino-africaines, c'est une initiative largement reconnue dans la coopération internationale. Plusieurs raisons expliquent cela :
La sincérité, l'amitié et l'égalité
C'est une tradition dans les relations sino-africaines, ainsi qu'un avantage politique dans les mesures diplomatiques chinoises. La Chine a toujours respecté l'initiative africaine dans ses échanges et sa coopération avec les pays africains. Elle se montre attentive à leurs opinions et à leurs préoccupations. Elle fait également preuve d'empathie et s'abstient d'imposer des conditions politiques ou des exigences abusives. La décision d'élever la 3e Conférence ministérielle du FCSA en 2006 à Beijing et la 6e Conférence ministérielle du FCSA cette année à Johannesburg au rang de sommet, résulte de la consultation et de la suggestion des pays africains. Elle reflète le respect mutuel et leur égalité.
Le respect des promesses, le pragmatisme et l'efficacité
Le FCSA se tient tous les trois ans. Depuis son établissement, le gouvernement chinois a initié une série de mesures pragmatiques, pour soutenir le développement africain et favoriser la coopération. La Chine a toujours tenu ses promesses et fait de son mieux pour aboutir au meilleur résultat possible. Son objectif consiste à fournir un soutien concret pour le développement autonome et durable des pays africains. Depuis 2008, l'économie chinoise a été confrontée à une pression à la baisse, à cause de la crise économique et financière internationale, mais aussi de sa restructuration économique interne. Malgré tout, la Chine a tenu ses engagements dans le cadre du FCSA. Du fait des nouvelles circonstances et des exigences des deux parties, la Chine planifie de nouvelles mesures pour renforcer, sur les trois prochaines années, la coopération gagnant-gagnant et le développement commun avec l'Afrique.
Avancer avec le temps dans un esprit de créativité
Le FCSA est la première plateforme institutionnelle de dialogue et de coopération en son genre, établie par la chine avec d'autres pays en développement. De plus, le Sommet de Beijing du FCSA était la première Conférence au sommet d'une telle ampleur organisée par la Chine et celui de Johannesburg sera le premier co-organisé par la Chine à l'étranger. Le mécanisme de consultation à plusieurs niveaux établi dans le cadre du FCSA a inspiré la mise en place d'une dizaine de forums subsidiaires. Ils sont le fruit de la sagesse collective de la Chine et des pays africains et représentent une coopération novatrice. Depuis le lancement du FCSA, la Chine et l'Afrique se sont efforcées d'étendre leurs domaines de coopération, d'en explorer les modèles potentiels et nouveaux, et de mobiliser de nouveaux participants et de nouvelles ressources pour s'assurer de sa vigueur et de sa vitalité. Ce sommet imprimera un nouvel élan à leur coopération gagnant-gagnant et à leur développement commun. L'industrialisation et la modernisation agricole en Afrique s'intensifieront et la coopération sino-africaine sera renforcée dans tous les domaines.
La direction politique et une coordination effective
Les dirigeants chinois ont toujours attaché un grand prix aux relations sino-africaines et aux affaires du FCSA. En 2013, lors de son premier voyage à l'étranger en tant que chef d'État, Xi Jinping s'est rendu en Afrique. Il a formulé le concept dit « sincérité, pragmatisme, amitié et franchise » sur la relation avec l'Afrique et une approche correcte de la justice et des intérêts. Conformément aux nouvelles exigences de la coopération, Xi Jinping présidera le Sommet de Johannesburg conjointement avec le Président d'Afrique du Sud, Jacob Zuma. Le Comité de suivi chinois du FCSA, constitué de plus de 40 institutions membres, est en charge de la coordination avec les départements du gouvernement chinois pour faire avancer la coopération. Les gouvernements de la Chine et des pays africains, ainsi que le Comité de suivi et les corps diplomatiques africains en Chine, doivent maintenir une bonne coordination et un contact étroit. Le Comité de suivi joue un rôle crucial dans la mise en œuvre des décisions et la coopération pragmatique dans tous les domaines.
Les transformations profondes et complexes de la situation internationale apportent de grandes opportunités et des défis pour le développement de chaque pays. La Chine continue ses réformes de façon globale et son industrialisation est arrivée à maturité. Elle possède de nombreuses industries attractives et ses capacités de réserve peuvent se déployer à l'étranger. Elle est par ailleurs résolue à aider les pays africains à réaliser un développement indépendant et durable. L'Afrique possède, malgré une industrialisation naissante, d'importantes ressources naturelles et humaines, ainsi qu'un marché potentiel formidable. Les capacités de réserve des économies industrialisées lui permettraient de promouvoir son industrialisation et sa modernisation. La Chine et l'Afrique sont à des étapes différentes de développement avec des industries complémentaires. Après des décennies de changement graduel, la coopération sino-africaine devrait bientôt connaître une transformation qualitative. La Chine et l'Afrique, chacune avec ses avantages comparatifs et uniques, ont embrassé une opportunité historique de développement.
Les relations sino-africaines sont à un nouveau point de départ et les dirigeants africains et chinois vont se retrouver au Sommet de Johannesburg, pour renouer leur amitié, discuter de la poursuite de la coopération et chercher un développement commun. Cela permettra de dresser une nouvelle feuille de route, d'apporter une nouvelle vigueur et d'ouvrir un nouveau chapitre dans la coopération gagnant-gagnant et le développement commun de la Chine et de l'Afrique. Cet événement historique renforcera leur solidarité et guidera leur coopération future.
Le Sommet de Johannesburg permettra d'amener les relations sino-africaines vers de nouveaux paliers, d'évaluer de manière exhaustive leur définition dans le développement et les politiques étrangères de chacun, de corriger leur positionnement stratégique et de leur donner une nouvelle substance. La Chine saisira cette opportunité pour formuler une nouvelle version de sa politique africaine, exposant les dernières idées et mesures du Président Xi Jinping et guidant le développement futur des relations sino-africaines.
Le Sommet de Johannesburg permettra : de renforcer la qualité et l'efficacité de la coopération ; de discuter de l'alignement des stratégies respectives de développement ; de relier étroitement le développement de la Chine avec celui, indépendant et durable, de l'Afrique ; et de dévoiler les nouvelles mesures pour une coopération sino-africaine pragmatique. Celles-ci permettront à leur tour : d'orienter l'ajustement et la coopération des capacités industrielles ; de donner au marché un rôle directeur ; de faire des entreprises des acteurs majeurs du marché ; de revaloriser l'investissement de la Chine en Afrique et leur commerce bilatéral ; de promouvoir l'industrialisation et la modernisation agricole de l'Afrique ; et de concrétiser les avantages et le potentiel de développement respectifs de la Chine et de l'Afrique.
Grâce au Sommet de Johannesburg, la coopération sino-africaine bénéficiera encore davantage aux populations. Les nouvelles mesures se concentreront sur la résolution de deux problèmes entravant le développement Africain : la faiblesse des infrastructures et le déficit des compétences. Elles donneront la priorité à l'établissement d'un système industriel durable et indépendant, d'un système de sécurité alimentaire et d'un système de prévention et de contrôle des maladies. Elles insisteront sur la résolution de trois problèmes majeurs de subsistance : l'emploi, la nourriture et la santé. Tout cela, pour que la coopération mutuellement bénéfique entre la Chine et l'Afrique bénéficie à leurs populations.
Le Sommet de Johannesburg fera avancer la coopération sino-africaine pour le bien commun. La coopération gagnant-gagnant entre la Chine et l'Afrique est une partie intégrante de la coopération Sud-Sud et joue, avec le développement commun, un rôle directeur et exemplaire. Ensemble, ils permettront de renforcer l'influence globale des pays en développement, de promouvoir la coopération Sud-Nord et de rendre le système de gouvernance mondiale plus équilibré et plus équitable, contribuant à la mise en place d'un nouveau type de relations internationales basées sur la coopération gagnant-gagnant.
La coopération sino-africaine est bien accueillie par les populations et a porté ses fruits. La Chine et l'Afrique mettront en œuvre les résultats de ce Sommet et saisiront l'opportunité d'engager, ensemble, une nouvelle ère de coopération gagnant-gagnant et de développement commun.
Je souhaite au Sommet de Johannesburg du FCSA de rencontrer tous les succès possibles.
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