Qu'est-ce qui rend les femmes heureuses ? Le pouvoir, l'argent, l'amour ou le sexe ? D'après une enquête menée en Chine par Yueji Self, un magazine mensuel traitant de la psychologie féminine. Environ 22,5 % des personnes interrogées ont privilégié l'amour comme principale source de bonheur, contre 2,2 % pour le sexe, et seulement 0,6 % pour le pouvoir. Ana Margarida Carvalho, étudiante cap-verdienne à l'Université normale de Pékin, et Wu Jia, une interprète free-lance, débattent des facteurs qui contribuent au bonheur des femmes.

La quête du bonheur 

Quand nous prenons de l'âge, ce qui nous rend heureuses change aussi. Dans la vie réelle, nous comprenons peu à peu que nous sommes des individus reliés entre eux par un réseau social. Mon expérience m'a appris que ce réseau a des conséquences directes sur le bien-être.

Pour certains, le bonheur est une chose quotidienne, tandis que pour d'autres c'est un état impossible à réaliser. Il est évident que nos besoins influencent la perception que l'on s'en fait. Alors, que nous faut-il pour être heureuses ?

Cela peut prendre toutes les formes, allant de l'éducation, du travail et de l'avancement, au sentiment de sécurité. Mais plus généralement, j'ai l'impression que le bonheur est lié à la santé. Je connais un grand nombre de gens qui ont été témoins de décès inutiles, arrivés trop tôt. Le stress psychologique auquel les femmes sont confrontées du fait d'obligations culturelles est trop important. Si l'on considère que la santé est le premier facteur de bonheur, la première chose à faire est d'être confirmé dans cette impression par un docteur. Un certificat de bonne santé, c'est un plus pour le mental. Quand nous sommes en bonne santé, nous pouvons réaliser beaucoup de choses, nous pouvons avoir une bonne qualité de vie et réaliser nos rêves.

À part ce facteur crucial pour le bonheur, l'autonomie est également un préalable pour la satisfaction. Si nous pouvons décider seules de ce qui est bon pour notre vie personnelle et professionnelle, les préjugés concernant la féminité tomberont d'eux-mêmes.

 Dans les pays africains en développement, la vie quotidienne d'une femme est caractérisée par des situations malheureuses et des choix dictés par d'autres concernant ses besoins et ce qu'elle doit faire de son temps. Cette construction sociale peut changer néanmoins grâce à l'éducation.

La conséquence de ce changement pourrait être la réussite professionnelle. Un travail rémunéré rend possible l'indépendance financière. Un manque d'indépendance peut avoir pour conséquence la domination, les mauvais traitements et le sentiment d'abandon. Un nombre incalculable de femmes se taisent et acceptent d'être malheureuses pour l'éducation de leurs enfants, ou pour éviter de devenir un fardeau pour leurs parents. D'autres pensent tout simplement qu'elles n'ont pas d'autre choix.

En fin de compte, le bonheur n'est pas une notion hors de portée. Il se trouve à l'intérieur de nous-mêmes, dans notre équilibre physique et mental, qui influence notre autonomie et la place que nous occupons dans nos relations. C'est pourquoi le bonheur nécessite que l'on soit très attentif.