En janvier dernier, le livre récemment publié Quiet: The Power of Introverts in a World That Can't Stop Talking a provoqué un débat public sur les types de personnalité. Son auteur, Susan Cain, fait valoir que nous vivons dans une culture ayant un préjugé défavorable à l'égard des introvertis. Dans les dernières décennies, selon elle, « l'idéal extraverti » a transformé les lieux de travail.

Au lieu d'adopter un visage sérieux, souvent calme et réfléchi, les introvertis sont encouragés à agir comme extravertis - des types assurés, ouverts qui aiment le travail d'équipe, se créent un réseau de connaissances et pensent à haute voix. Cela, selon Cain, conduit à un « énorme gaspillage de talent, d'énergie et de bonheur ». Palesa Temaswati Mthethwa, un écrivain sud-africain indépendant et graphiste à la Beijing Institute of Fashion Technology, et Yu Yanjuan, la rédactrice en chef du Student English Times basé à Beijing, présentent leurs propres interprétations du point de vue de Cain.

L'Extraversion globalisée

par Palesa Temaswati Mthethwa

Dans notre monde, les gens sont désignés par beaucoup de mots : dur, faible, noir, blanc, féminin, masculin, jeunes et vieux. Dans les années 1900, on ajouta à cette liste les termes « introverti » et « extraverti ».

Au cours du début du 20e siècle, le célèbre psychologue Carl Gustav Jung a popularisé le terme « introversion » et « extraversion », comme deux extrémités d'une échelle sur laquelle nous nous plaçons tous. Ceux qui sont plus sur le côté introversion de l'échelle, a-t-il expliqué, se concentrent davantage sur l'activité intérieure que le monde extérieur, tandis que plus de personnes sur le côté extraversion se comportent dans le sens inverse.

Je relève certainement plus du côté extraversion de l'échelle. Ayant grandi comme enfant unique, j'ai toujours cherché l'attention des autres. Cela m'a rendue plus grégaire, et j'avais tendance à m'estomper quand j'étais seule. Je trouvais mon énergie en étant entourée par les autres. La personnalité est importante, surtout quand il s'agit de la communication, qui est la clé des relations fructueuses au travail, à l'école ou en amour. La société américaine favorise l'extraversion, et puisque l'Amérique fait rêver beaucoup de gens, le monde a adopté cette tendance.

Quand je suis arrivée en Chine, de nombreux Chinois que j'ai rencontrés semblaient introvertis. La plupart étaient timides avec les étrangers, et même s'ils pouvaient parler anglais, ils parlaient à voix basse.

À l'heure actuelle, après quatre ans, la Chine a changé. Les gens ont commencé à adopter les étrangers, et sont pétillants et ouverts - en d'autres termes, extravertis! Les entreprises ont investi dans la promotion de plus de visages étrangers, l'enrôlement des professionnels étrangers pour aider les employés locaux avec les techniques de présentation et l'étiquette nécessaire pour attirer les clients. Le pays a rendu compte que la connaissance d'une langue est une chose, mais d'avoir une personnalité qui peut vraiment impressionner les autres est important pour une entreprise prospère.

Être un extraverti peut-il servir dans la société moderne ? Oui, mais si vous êtes un introverti cela ne signifie pas que vous ne réussirez pas. De toute façon, nous faisons tous semblant de l'être pendant quelques minutes. Contrairement à la croyance commune, de nombreuses personnalités ayant du succès sont introverties, notamment les virtuoses d'affaires Bill Gates et Warren Buffett, ainsi que les acteurs-réalisateurs comme Clint Eastwood et Woody Allen.