Selon un rapport récemment publié par le Séminaire académique de la santé de Chine, plus de 70 % de la population chinoise souffrent du syndrome de fatigue chronique. La fatigue chronique, également appelé « sous-santé » en Chine, est un état entre bonne santé et la maladie. Cet état se manifeste d'une façon variée : fatigue physique, douleur, étourdissements, mal de tête, manque d'appétit, insomnie et autres troubles du sommeil, dépression, anxiété et saute d'humeur.

Dans les grandes villes, les pressions venant du travail et de la vie sociale sont des déterminants majeurs de savoir si une personne développe le syndrome. Jonathan Gandari, un coordonnateur de l'éducation médicale au College of Health Sciences à l'Université du Zimbabwe, et le docteur Tang Wei, qui travaille à l'Académie des sciences sociales de Shanghai, partagent leurs points de vue sur la fatigue chronique.

Pas de santé sans santé mentale

par Jonathan Gandari

Travailler à un hôpital m'a permis de réaliser que je ne suis pas le seul à être affecté par la fatigue chronique au Zimbabwe. Je suis assis devant un ordinateur pendant de longues heures, avec peu ou pas de repos ou d'exercice pendant la journée.

En mars, après avoir assisté à un séminaire d'une semaine, j'été épuisé. Mon épuisement s'est transformé en inquiétude. J'ai commencé à développer un mal de tête et de la fatigue.

Mais travailler dans un hôpital me permet de me renseigner auprès des médecins au sujet de mon problème. Les médecins qui m'ont reçu m'ont expliqué que la fatigue chronique est courante au Zimbabwe. Beaucoup de gens qui travaillent dans la capitale, Harare, viennent à l'hôpital avec des symptômes liés à l'anxiété, la dépression et la panique.

Mes visites à l'hôpital pour fatigue chronique m'ont forcé à poser plus de questions. J'ai découvert que, chez les adultes, jusqu'à 40 % des personnes souffrant de fatigue chronique éprouvent des symptômes un an après avoir consulté les médecins. En un mois, on estime que les troubles dépressifs et anxieux affectent 15,7 % des femmes dans les zones urbaines.

Une étude menée par le docteur Melaine Abas, un conférencier invité au Département de psychiatrie à l'Université du Zimbabwe, souligne que contrairement aux hommes dont la fatigue chronique est liée au travail et à l'argent, pour les femmes, les coupables sont des crises comme les relations conjugales, les décès, l'infertilité ou une grossesse inattendue.

Au Zimbabwe, peu de personnes consultent les professionnels de santé mentale. Les médecins généralistes sont généralement consultés d'abord, mais les patients passent plus tard à des fournisseurs de soins de santé traditionnels quand la fatigue devient chronique. Leurs perceptions sur la maladie et les coûts financiers sont la clé dans ce processus de prise de décision.

Les symptômes de fatigue chronique peuvent être assez universels. Selon Abas, des découvertes similaires dans d'autres pays suggèrent le cycle vicieux de la pauvreté, la dépression, la maladie, le handicap, les coûts accrus pour la santé, les soins inadéquats et l'appauvrissement comme les causes principales de la fatigue chronique. Elle souligne que les stratégies de prévention pour la fatigue chronique doivent inclure des politiques visant à augmenter l'égalité entre les sexes, éliminer la pauvreté et renforcer les réseaux de soutien social pour tous les travailleurs, ouvriers et employés de bureau à la fois.

Pour moi, j'ai décidé de faire du sport pour éviter la fatigue chronique. La natation est particulièrement relaxante.