Selon l'« Enquête sur le bonheur des Chinois 2011 » publiée en novembre 2011, les Chinois les plus contents sont les chefs d'entreprise, les patrons et les dirigeants d'institutions gouvernementales, suivis par les chercheurs, les enseignants, les médecins, les avocats, les professionnels des médias et de l'informatique. Toutefois, les fonctionnaires sont beaucoup moins heureux, et viennent derrière les travailleurs indépendants dans ce classement. Les agriculteurs et les travailleurs d'origine paysanne sont les plus négatifs quant à leur avenir.

L'enquête, qui a été conduite dans 287 villes auprès d'une population âgée de 20 ans à 60 ans et travaillant dans plus de dix sortes de professions, a été menée conjointement par la revue chinoise Xiaokang et l'Université de Tsinghua.

Zaheer Cassim, un Sud-Africain qui possède une entreprise de production vidéo à Johannesburg, et Song Meifeng, rédactrice pour le bureau pékinois de Norstar Media & Communications Inc, donnent leur point de vue sur le bonheur au travail.

Sans patron, pas de problème

 En tant que journaliste freelance et vidéaste travaillant à domicile, je suis tous les jours excité à l'idée de me réveiller pour développer mon entreprise. Le plaisir d'obtenir un nouveau client, de terminer un projet et d'envoyer une facture me fait donne la sensation d'avoir remporté une médaille d'or aux Jeux olympiques.

Je ne peux pas avoir la garantie d'un salaire mensuel, mais avoir le contrôle de ma propre vie est plus important pour moi que l'argent.

La plupart de mes amis employés par de grandes entreprises travaillent de longues heures et sont des esclaves de leurs smartphones. Ils se plaignent de ne pas avoir le temps parce que leurs employeurs espèrent qu'ils terminent les tâches destinées à deux ou trois personnes. Lorsque le jour de paie vient, ils se plaignent de ne pas être suffisamment récompensés. S'ils reçoivent de grosses rémunérations, c'est au détriment de plus de temps consacré au travail.

Comme eux, payer les factures est également une préoccupation pour moi. Vu cette économie mondiale incertaine, même les gros clients ont besoin de plus de temps pour payer leurs dettes. Les petites entreprises comme la mienne doivent être extrêmement prudentes maintenant. Il peut être extrêmement tentant de commencer à dépenser l'argent qui vous est dû mais qui n'est pas encore dans votre compte bancaire.

Le poids d'être son propre patron a également tendance à vous coller toute la journée. Je perds le sommeil quand j'arrive à la fin d'un projet. Quand aurais-je mon prochain contrat ? Que puis-je faire pour obtenir plus de clients ? Des questions comme celles-ci me tourmentent dès que ma tête touche l'oreiller.

Les gens qui travaillent pour d'autres n'ont pas ce souci. Malgré un mois calme, le chèque de la paye sera toujours dans le courrier. Il y a dix ans, j'aurais peut-être envié ces gens, mais aujourd'hui personne n'est certain de son travail.

Les dirigeants d'entreprises du monde entier qui cherchent à économiser des points de pourcentage sur leurs stock-options détruisent les familles de la classe moyenne en licenciant des milliers d'employés. En Afrique du Sud, tout comme dans le reste du monde, les cadres supérieurs ont encore des salaires et des primes illogiques, tandis que les masses en bas luttent pour joindre les deux bouts. Ça me fait me demander pourquoi les gens ne luttent pas contre les structures économiques capitalistes qui remplissent les poches des politiciens quand ils prennent le pouvoir.

Beaucoup de gens regardent en arrière et souhaitent avoir choisi une profession différente. Je ne peux pas dire si je me sentirai de cette façon dans l'avenir, mais je sais qu'à l'heure actuelle, je ne changerais rien à ma vie. Je travaille pour le meilleur patron du monde : moi-même !