L'amitié en question
par Palesa Temaswati Mthethwa
J'ai beaucoup d'amis depuis mon enfance. Mon premier souvenir de meilleure amie était quand j'avais onze ans et que je venais d'emménager dans une nouvelle ville. J'étais la « nouvelle venue », et loin d'imaginer que la personne qui me brimait alors deviendrait mon autre moitié et ma meilleure amie! Nous avons tout partagé ensemble depuis ma première étreinte avec un garçon, nos premiers régimes ou encore mon premier baiser. Elle était devenue ma sœur spirituelle, la personne qui m'a convaincu que j'étais belle, même avec un appareil dentaire.
Il s'est toutefois avéré que je ne pouvais pas la garder dans ma vie pour toujours. Durant mon enfance j'ai dû déménager à de nombreuses reprises et l'époque du lycée est arrivée rapidement, de même qu'une nouvelle ville, une nouvelle l'école et de nouveaux amis. À ce stade, je n'avais plus de meilleure amie, juste des amis. Pendant mon adolescence, j'ai su à un moment donné qu'il me faudrait retrouver un ami intime et j'ai rencontré mon réel premier petit ami en 2003. Outre le côté agréable du romantisme de notre relation, il s'est avéré être mieux qu'une amie. Les nuits blanches et les manucures manquaient, mais ce que je ressentais alors était bien plus fort qu'une banale soirée pyjama. J'étais heureuse de découvrir les avantages d'avoir un ami et une amie dans la même relation. Mais plus tard, je me suis retrouvée de retour à la case départ sans petit copain ou amies et j'ai compris que j'avais réellement besoin d'une amie à qui parler. Les ruptures sont souvent difficiles et sans une amie à qui confier sa peine le chagrin se fait plus intense.
Avec cette toute nouvelle sagesse, j'ai réalisé que les femmes avaient besoin de cette hormone de bien-être que procure le temps passé avec des amies ; l'ocytocine. Étant amenée à voyager souvent, j'ai trouvé très difficile de créer des liens avec les autres, sachant à quel point il est difficile de rencontrer des personnes qui nous correspondent, en particulier lorsque la relation peut donner lieu à des situations de conflits entre filles, avec potins et coups bas en ligne de fond. Chaque fois que je pense à me confier à une amie, je me pose cette question: « Ais-je vraiment envie que son mari, sa sœur, son ami et tout le monde dans sa vie l'apprenne? ». L'idée seule suffit à me tendre! Cela signifie que pour moi, l'amitié est sujette à changements, tout comme les saisons.
Le terme « confident » est très sérieux et suppose des attentes particulières qui, de ma propre expérience, ont toujours fait défaut. Par conséquent je ne sais pas vraiment ce que ce mot signifie pour moi, et pour l'instant, celui d'« amie » fera très bien l'affaire. |