
Miguel Quintas
Le 27 mai dernier dans l'après-midi, quatre étudiants africains de l'université de Tianjin, qui se rendaient faire du shopping, se sont portés au secours de trois étudiants chinois de l'Université de technologie du Hebei, tombés dans une rivière. Ces quatre jeunes Africains, Miguel Quintas, José Soares, Mauro Costa, originaires de l'Angola et Patrick Miguel du Cap-Vert, tous détenteurs d'une bourse d'études du gouvernement chinois, sont arrivés en Chine il y a près d'un an. Miguel Quintas a accepté de raconter à CHINAFRIQUE cet incroyable sauvetage et de parler de ses études en Chine.
Racontez-nous ce qu'il s'est passé l'après-midi où vous avez porté secours à trois étudiants chinois?
Cet après-midi-là, Patrick, José, Mauro et moi étions en route pour aller faire du shopping. Nous passions à proximité d'une rivière lorsque nous avons aperçu quelqu'un se débattre dans l'eau. Patrick et moi nous sommes jetés à l'eau et avons sauvé deux garçons l'un après l'autre, avec l'aide de José et Mauro restés sur la rive. L'un d'eux nous a avertis qu'il y avait encore une autre personne dans l'eau, mais nous ne l'avons pas trouvée. Nous sommes allés chercher de l'aide et avons finalement pu retrouver le dernier garçon. Malheureusement, celui-ci s'était déjà noyé.
Suite à cet incident, l'arrondissement de Nankai à Tianjin et l'université de Tianjin ont loué votre acte courageux et vous avez fait la une des médias. Cela a-t-il eu un impact sur votre vie quotidienne ?
Aujourd'hui, beaucoup de monde nous reconnaît grâce aux reportages, nous n'aurions jamais imaginé cela. Il y a quelques jours, dans une librairie, un employé m'a reconnu et m'a offert un livre. Une autre fois, alors que j'achetais des pommes, le vendeur m'a reconnu et a refusé de me faire payer. Cette sympathie me fait chaud au cœur, mais je souhaite avant tout que notre geste puisse inspirer de nombreuses autres personnes à tendre la main à ceux qui sont en danger ou en difficulté. C'est selon moi le plus important.
Pourquoi avez-vous choisi la Chine pour poursuivre vos études ?
Quand j'étais en Angola, j'entendais souvent parler du développement rapide de la Chine. J'étais donc curieux de connaître la recette du développement de votre pays, qui ne dispose pas de riches ressources. D'ailleurs, à Luanda, ma ville natale, il y a beaucoup de Chinois. Lorsqu'un bâtiment doit être construit, ils s'installent sur le chantier et ne repartent qu'à la fin des travaux. J'admire beaucoup leur ardeur au travail. Tout cela m'a convaincu d'aller en Chine pour poursuivre mes études.
Vous êtes en Chine depuis près d'un an et venez de terminer des cours préparatoires à l'université de Tianjin. Vous êtes-vous habitué à la vie en Chine ?
Cette année, je suis essentiellement resté à Tianjin pour apprendre le chinois, ainsi que d'autres matières. Ici, la vie est très facile et les professeurs font preuve de gentillesse et de patience. Mis à part le problème du décalage horaire, je me suis habitué rapidement à la vie en Chine, y compris à la cuisine que je trouve délicieuse. Je suis un peu triste en pensant à mon prochain départ.
Vous allez partir pour Beijing pour commencer, en septembre prochain, vos études de licence en génie des communications. Pourquoi avoir choisi cette discipline ? Avez-vous des projets pour après vos études de licence qui dureront quatre ans ?
J'aime beaucoup tout ce qui se rapporte à l'électronique. J'ai choisi cette discipline, car une fois diplômé, je pourrai trouver un emploi qui sera non pas ennuyeux, mais source de plaisir puisque c'est ma passion. Je ne sais pas encore si je poursuivrai ou non des études de maîtrise après la licence. Si je souhaite trouver un travail, alors j'espère pouvoir retourner en Angola pour servir mon pays. |