Lors du Forum économique mondial qui s'est déroulé au Cap, en Afrique du Sud, début mai 2011, le Panel pour le progrès en Afrique a publié son Rapport sur les progrès en Afrique (RPA), consacré au pouvoir de transformation des partenariats de développement.
Présidé par l'ancien secrétaire général de l'ONU Kofi Annan, le rapport soutient que tous les acteurs, dont les gouvernements, les organisations internationales, le secteur privé et la société civile peuvent faire davantage pour faciliter l'expansion de modèles de partenariats prospères et que cela est dans leur intérêt. Il rappelle également qu'il reste beaucoup à accomplir pour convaincre tous les intervenants des bénéfices inhérents aux partenariats de développement.
Selon Kofi Annan, l'importance de ce type de partenariats devient évidente. Il s'est appuyé sur le rapport pour souligner l'impact significatif de partenariats fructueux, avant de définir des mesures concrètes pour favoriser le lancement, le renforcement et la multiplication de ce genre de modèle.
Néanmoins, si les partenariats comportent d'importants avantages, ils ne sont pas des solutions miracles aux problèmes que connaît l'Afrique.
À cet égard, Kofi Annan a insisté sur le fait que les partenariats, quelle que soit leur nature, ne peuvent pas se substituer à une bonne gouvernance, à de solides institutions ou à un véritable leadership politique. Au contraire, ils reposent sur ces aspects mêmes de stabilité pour atteindre leur pleine efficacité.
M. Annan a ensuite souligné qu'en dépit de son bon taux de croissance de 5,5 %, l'Afrique souffre d'un manque de volonté politique se traduisant par la faiblesse de la création d'emplois et de la lutte contre la pauvreté.
Il est également revenu sur les révolutions en Afrique du Nord, disant que pour des dirigeants, rester 30 ans au pouvoir relevait « de la plus haute arrogance ».
Ce désir de s'accrocher au pouvoir coûte que coûte, au lieu de privilégier le développement de l'économie, est à l'origine de l'image négative du continent.
Les partenariats ne peuvent pas endosser la responsabilité d'amener le progrès. Cette responsabilité revient aux dirigeants africains et aux donateurs internationaux.
Les donateurs doivent impérativement tenir les engagements financiers qu'ils ont pris vis-à-vis du continent africain, et il revient aux dirigeants africains et de mettre en œuvre les moyens nécessaires pour traduire les richesses du continent en des résultats tangibles pour les citoyens.
En dépit de ces observations, le rapport réaffirme l'immense potentiel économique de l'Afrique. Les aspects qui profiteront au climat d'investissement du continent sont la hausse de la catégorie des consommateurs urbains et la croissance de la riche classe moyenne. On estime que le PIB collectif de l'Afrique devrait atteindre 2 600 milliards de dollars en 2020 et que les dépenses de consommation avoisi-neront les 1 400 milliards de dollars.
Parallèlement à cela, le rapport souligne l'importance de régler le problème de la « mauvaise qualité » de la croissance africaine. Il explique que cette « mauvaise qualité » est due au fait que le continent extrait et exporte des matières premières vers les pays étrangers, sans que cela ne crée d'emploi ou développe le commerce entre pays africains.
Les autres points préoccupants sont : les secteurs autres que celui des ressources naturelles et de l'industrie sont sous-développés à travers l'Afrique ; le commerce entre les pays africains reste trop limité pour inciter à la diversification de l'économie ; la croissance économique actuelle n'a qu'un impact positif limité sur l'emploi et le niveau de revenu.
Les partenariats favoriseront l'accroissement des ressources, de la capacité et de l'expertise, qui permettront à l'Afrique d'atteindre le prochain niveau de son développement.
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