En juin, le ministre des Affaires étrangères de Kadhafi, Abdul Ati al-Obeidi, a fait une déclaration selon laquelle le leader libyen se prépare à tenir des élections. Les conditions mentionnées par la déclaration étaient que l'ONU annule la zone d'exclusion aérienne, et que le soutien diplomatique et matériel soit retiré au Conseil national de transition (CNT). Dans ces conditions, Kadhafi est prêt à entamer des négociations avec le CNT pour la tenue d'élections libres dans six mois.
Saif al-Islam, le fils de Kadhafi, est allé plus loin en déclarant que l'Union européenne, l'Union africaine (UA), les Nations unies et même l'OTAN pour-raient encadrer les élections afin de garantir leur transparence.
Mais Jalal Gallal, le porte-parole du CNT, a répondu en disant que le gouvernement Kadhafi avait perdu sa légitimité et qu'ils ne négocieraient pas avec lui. D'après Gallal, la seule solution est le départ de Kadhafi, lequel n'y est clairement pas résolu.
L'UA et les dirigeants africains en visite en Libye pour essayer de jouer les intermédiaires sont revenus les mains vides d'une solution acceptable pour les deux parties. Si ces observateurs ayant des liens étroits avec la Libye ne peuvent pas trouver une voie vers la paix, est-ce que l'intervention des pays occidentaux pourra forcer Kadhafi à partir ? Il semble que non.
En reconnaissant le CNT rebelle « seul représentant légitime » du peuple libyen, l'Allemagne est devenue le 13ème pays à le faire. La France, l'Australie, la Grande-Bretagne, la Gambie, l'Italie, la Jordanie, Malte, le Qatar, le Sénégal, l'Espagne, les Emirats arabes unis et les États-Unis avaient déjà déclaré qu'ils considéraient le CNT comme la solution pour l'avenir.
À la suite de la défection de plus de 50 diplomates de haut-rang et d'officiels du gouvernement Kadhafi, le président mauritanien Abdel Aziz, chef de l'équipe de médiation de l'UA en Libye, a appelé officiellement Kadhafi à se retirer, déclarant que son départ était devenu nécessaire. Ce message direct pourrait marquer un tournant dans le conflit en cours, à mesure que la pression contre Kadhafi s'accentue de toutes parts.
On sait bien que la Libye a pendant longtemps aidé à financer le Libéria, la Sierra-Leone, l'Ouganda, le Tchad, le Mali et le Zimbabwe, mais malgré la coopération étroite que la Libye entretenait avec ces pays, ces derniers reconnaissent également que Kadhafi doit partir.
Néanmoins, le gouvernement de Kadhafi est encore considéré en Afrique comme le symbole du combat contre le renouveau du colonialisme occidental. Pour ses sympathisants, la Libye est de-venue le ligne de front de la résistance des pays africains à l'ingérence occidentale, plutôt que l'endroit où l'ONU a autorisé une zone d'exclusion aérienne destinée à protéger les civils libyens des abus du régime de Kadhafi.
La Chine a toujours eu pour position de souhaiter qu'une solution politique soit trouvée et que le peuple libyen puisse déterminer l'avenir du pays. La Chine a évité de se joindre aux appels internationaux demander à Kadhafi de partir. Malgré tout, tout en restant à l'écart du conflit libyen, la Chine a rencontré un dirigeant rebelle en juin, ce que les analystes estiment être une tentative pour mieux connaître le mouvement rebelle. Mais, comme le rappelle He Wenping, directrice de l'Institut des études ouest-asiatiques et africaines de l'Académie chinoise des sciences sociales, la rencontre en le chef du conseil rebelle et l'ambassadeur de Chine au Qatar est « loin d'être une reconnaissance diplomatique ».
Malgré la pression massive exercée sur le pouvoir déliquescent de Kadhafi, il n'a toujours pas bougé. L'heure tourne en Libye, et aucune solution valable n'a toujours été trouvée.
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