Ce mois-ci, la jolie ville côtière de Xiamen s'affaire à présenter ses attractions touristiques aux visiteurs africains venus participer au Congrès Chine-Afrique sur la coopération et l'investissement, qui se tiendra en marge de la 15ème Foire internationale de Chine pour l'investissement et le commerce (CIFIT).
Les dirigeants politiques et les hommes d'affaires chinois seront présents à ce congrès pour rencontrer les responsables africains de la promotion de l'investissement. A bien des égards, l'Afrique semble être l'endroit où il faut investir à l'heure actuelle.
L'ancien Secrétaire général des Nations unies, Kofi Annan, avait déclaré par le passé : « La rentabilité de l'Afrique est un des secrets les mieux gardés de l'économie mondiale. » Il voyait juste. L'Afrique sub-saharienne (Afrique du Sud mise à part) devrait générer une croissance réelle de 5,9 % d'ici 2016, d'après le FMI.
Côté chinois, l'investissement à destination de l'Afrique devrait atteindre 50 milliards de dollars en 2015, soit une augmentation de 70 % par rapport à 2009, en raison des besoins du pays en ressources naturelles, d'après le Standard Bank Group.
L'énergie positive imprégnant le monde des affaires est confrontée à l'image négative de l'Afrique, Corne de l'Afrique. L'ONU a déclaré qu'un enfant sur trois dans la région souffre de sévère malnutrition, et que le camp de Dadaab dans le Nord du Kenya est désormais le plus grand camp de réfugiés au monde, avec plus de 400 000 personnes venues y trouver refuge.
Il ne fait aucun doute que l'Afrique a besoin d'une aide internationale et régionale immédiate pour venir à bout de cette tragédie. L'ONU estime qu'il faudra 2,5 milliards de dollars pour régler le problème humanitaire de la Corne de l'Afrique et éradiquer la famine en Somalie.
Mais pour trouver une solution à long terme et durable aux problèmes de famine et de sécurité alimentaire, il devient clair que l'investissement est la solution clé.
Emile Frison, directeur général de Biodiversity International, estime que le monde doit rechercher des solutions plus durables à la famine et voit l'investissement dans l'agrotechnologie comme la solution : « Nous avons besoin de soutenir l'endurance et la durabilité des fermiers et pasteurs de la région en investissant dans la recherche pour le développement, de manière à ce que les populations pauvres, non seulement dans la Corne de l'Afrique, mais partout ailleurs, puissent faire meilleur usage de la biodiversité, qui est un des biens les plus considérables qu'ils ont à leur disposition. »
Outre l'agriculture, l'investissement peut aider à injecter des fonds dans les institutions scientifiques africaines pour développer les sols, la gestion de l'eau et des cultures à meilleur rendement adaptées aux conditions locales, à créer des marchés, à construire de l'énergie hydroélectrique et, encore plus important, à bâtir des infrastructures tels que des routes, des ponts, des systèmes d'irrigation et des chemins de fer.
La Chine s'investit activement dans la construction d'infrastructures sur le continent. Ainsi, un contrat a été signé avec la République démocratique du Congo pour construire plus de 3 000 km de routes et de voies ferrées, 32 hôpitaux, 145 centres de soin et deux universités.
Cette approche globale de l'investissement a poussé le Premier ministre kenyan, Meles Zenawi, à dire que la pénétration de la Chine sur le marché africain a eu un impact majeur sur la mise en œuvre d'infrastructures sur le continent.
« Sans infrastructures de qualité, le transport de matières premières, des produits ou des engrais est entravé de manière sévère », déclare M. Zenawi.
Investir en Afrique permet en dernière mesure d'améliorer la vie des populations. L'investissement accroît également leur dignité et contribue à diminuer leur dépendance à l'aide qui les enchaîne éternellement aux donateurs.
Le Congrès de Xiamen donnera aux participants l'occasion d'avoir une compréhension plus profonde de l'environnement de l'investissement et des politiques des pays africains, et de partager leurs expériences à travers des études de cas. Cette occasion encouragera la coopération future entre la Chine et l'Afrique, qui au bout du compte aidera à prévenir les famines sur un continent plein de promesses.
LE RÉDACTEUR EN CHEF
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