Au moment où la Libye tourne une nouvelle page de son destin sans son précédent leader, Mouammar Kadhafi, la légitimité du Conseil national de transition (CNT) n'est désormais plus mise en cause.
Les Nations unies ont mis toutes leurs forces en jeu pour soutenir les anciens rebelles libyens, annonçant le CNT va désormais occuper le siège de la Libye dans l'organisation mondiale et que seront levées certaines sanctions imposées au précédent gouvernement.
Le vote de l'Assemblée générale des Nations unies, à 114 voix pour et 17 voix contre et 15 abstentions, montre clairement que le monde attend que la Libye relance son économie et que la paix soit restaurée dans ce pays meurtri par la guerre.
La Chine est un des pays appuyant le CNT, reconnaissant le Conseil comme l'autorité dirigeante du pays.
La période à venir est cruciale pour la Libye et nombreux sont les analystes politiques qui se demandent si la prochaine étape du chemin de la reconstruction sera mieux servie par une coopération multilatérale ou au contraire par une approche unilatérale menée par une poignée de pays occidentaux.
La Chine est intimement convaincue que la reconstruction de la Libye doit être réalisée par l'ONU, étant donné que l'organisation a appuyé l'intervention de l'OTAN au début du conflit. La Chine s'est engagée à jouer un rôle actif dans la reconstruction post-conflit armé de la Libye.
Le CNT a déclaré ouvertement que les alliés (Grande-Bretagne et France) ayant contribué à renverser Kadhafi recevront un traitement « préférentiel » en ce qui concerne les intérêts économiques de la Libye.
Ce n'est pas un problème pour la Chine, puisque le CNT a confirmé qu'il honorerait tous les marchés et les contrats qui avaient été passés avec le précédent gouvernement libyen. Ce message est un signal fort adressé à la communauté internationale, et donne confiance aux investisseurs étrangers pour continuer à mener une coopération stable et fiable.
La Chine n'a jamais été un important importateur de pétrole libyen. Avec 150 000 barils par jour l'an passé, la Chine n'était que le 11ème importateur de pétrole libyen.
Les intérêts chinois sont liés aux projets d'infrastructure liés au pétrole et au gaz naturel. La confirmation par le CNT de tenir les engagements passés précédemment signifie que la Chine peut être assurée de poursuivre ses opérations et même de devenir un débouché plus important pour les vastes réserves pétrolières libyennes.
Pour permettre d'écouler ces réserves et assurer une transition douce vers un nouveau gouvernement en Libye, il est vital pour le CNT d'être reconnu par l'Union africaine (UA), qui l'avait auparavant dédaigné. Les membres de l'UA étaient ouvertement partagés entre les pro- et les anti-CNT et l'organisation est allée généralement contre l'opinion internationale.
Les pays menant la charge contre la reconnaissance du CNT étaient l'Afrique du Sud, l'Ouganda, la République du Congo, la Mauritanie et le Mali, groupe qui a essayé de négocier un accord entre Kadhafi et le CNT.
Lors d'une réunion en Afrique du Sud mi-septembre, l'UA a reconnu le CNT comme gouvernement légitime de la Libye, à la condition qu'il forme un gouvernement de coalition. La déclaration émise à l'issue de la réunion indiquait clairement que le CNT devait inclure des membres du gouvernement Kadhafi dans le gouvernement de transition.
Avec l'ONU assurée de jouer un rôle de premier plan dans la prochaine étape et l'UA en phase avec l'opinion internationale, bien que sous certaines conditions, il faut espérer que le pays fera de grand progrès dans la reconstruction post-guerre et que le peuple libyen aura sa part des intérêts économiques de leur pays.
LE RÉDACTEUR EN CHEF |