Dans le contexte de la 17ème Conférence des parties (COP17), qui doit se tenir à Durban, en Afrique du Sud, et que certains appellent déjà la « Conférence des parties de l'Afrique », il est désormais impératif que l'Afrique parle d'une seule voix. C'est à la seule condition de s'exprimer avec une voix forte et persistante que l'Afrique peut espérer influencer un accord mondial pouvant se concrétiser à l'issue de cette conférence sur le changement climatique, un accord qui doit prendre en main le développement économique et les programmes de réduction de la pauvreté sur le continent. Et ce programme nécessite d'être suivi de près.
Les écologistes extrémistes ont appelé l'Afrique à déclarer la guerre aux changements climatiques. Peut-être voient-ils la « guerre » comme la méthode adéquate pour lancer une offensive impitoyable pouvant attirer l'attention du monde entier. La méthode de cette guerre consiste à envoyer un avertissement mondial sur le réchauffement climatique, à proposer des programmes de mitigation des changements climatiques, et à chercher une approche réunissant les gouvernements, le monde des affaires, les organisations de la société civile et les Africains eux-mêmes.
La menace pour l'Afrique s'exprime de nombreuses manières. Le continent souffre déjà des conséquences dévastatrices des changements climatiques et du réchauffement climatique de manière très dangereuse. Les températures élevées, la montée du niveau de la mer, l'insécurité alimentaire, la rareté de l'eau, les migrations croissantes, la pauvreté, les catastrophes dévastatrices liées au climat et l'appauvrissement des ressources énergétiques sont tous des effets néfastes sur lesquels nous sommes bien documentés. Et tandis que certains voient dans la sécheresse dans la Corne de l'Afrique des connotations politiques, cet événement tragique démontre clairement que le monde en développement est beaucoup plus vulnérable à l'impact du changement climatique que les pays développés.
Un des plus grands obstacles au développement de l'Afrique est la pénurie d'énergie, directement liée au changement climatique. Cela doit être pris en compte, sinon tous les Africains vivant en dessous du seuil de pauvreté seront confrontés à une privation d'énergie des plus sévères. Ce peut être résolu par le passage à des sources d'énergie durables. Pour cela l'Afrique doit recevoir la technologie des pays développés pour faire des progrès dans ce domaine. Les pays industrialisés sont invités à aider à résoudre la crise de la faiblesse énergétique en Afrique. Les Objectifs du Millénaire pour le développement sont très clairs sur les enjeux qui doivent être surmontés dans le monde en développement. Les données de la Banque mondiale montrent que seulement 31 % de la population africaine a accès à l'énergie. Au rythme actuel de l'électrification, même en 2050 la plupart des pays africains n'auront pas encore réalisé l'accès universel à l'électricité.
En s'attaquant au problème de l'accès à l'énergie, certains pays d'Afrique pourraient exploiter d'importantes sources potentielles de bio-carburant. De plus, développer l'énorme potentiel hydroélectrique de l'Afrique, dont moins de 5 % est utilisé, présente également un ensemble unique de défis et d'opportunités pour une région où l'investissement mondial et la technologie mondiale peuvent se révéler très utiles.
Comme la plupart du carburant utilisé en l'Afrique est à base de bois, la déforestation est un sujet d'inquiétude énorme. La protection des forêts est essentielle pour réduire les émissions résultant du déboisement. Les forêts tropicales de l'Afrique, comme celles du bassin du Congo, apportent une contribution majeure à la protection du climat mondial.
Dorénavant l'Afrique ne peut combattre seule le changement climatique. Des systèmes doivent être mis en place pour surveiller et promouvoir la sensibilisation aux impacts du changement climatique, des mesures efficaces sont nécessairement basées sur une recherche précise et les décideurs africains doivent reconnaître l'importance pour l'Afrique de s'engager activement dans les négociations mondiales sur le changement climatique.
En fin de compte beaucoup des effets du changement climatique en Afrique sont le résultat des nations développées qui utilisent le continent comme un réservoir de ressources, où beaucoup a été pris et peu redonné. Les engagements pris lors des conférences sur le changement climatique par les pays développés ne doivent pas seulement être des paroles frappantes faisant la une des journaux ; ils doivent être suivis d'effet. La conférence des parties de l'Afrique mérite ça.
LE RÉDACTEUR EN CHEF
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