L'Afrique a survécu à une année de grand changement. Le plus notable a été la transition qui affecte l'Afrique du Nord, où des vagues de protestations ont entraîné des changements de régime en Libye, en Tunisie et en Égypte. La poussière retombée, l'ancien leader libyen Mouammar Kadhafi mourrait dans un drain d'eaux pluviales et l'ancien dirigeant de l'Égypte Hosni Moubarak, frêle et anxieux, reposait sur un lit dans une salle d'audience, pour le procès devant déterminer son existence.
La frustration du statu quo en Afrique du Nord, et plus particulièrement de la jeunesse, qui en général est bien éduquée, mais manque d'emplois, a débordé et a capté non seulement l'imagination de l'Afrique, mais du monde. À leur façon, les mouvements urbains actuels « Occupy » trouvent leurs racines dans les changements en Afrique.
Confrontés à des décennies de corruption, la hausse des prix alimentaires et meurtris par les difficultés économiques, les dirigeants qui se considéraient toujours comme sacrés se sont réveillés brutalement. La Libye, l'Égypte et la Tunisie tournent désormais une nouvelle page de leur histoire politique. Des changements sont apportés et les gens qui ont effectué ces changements exigent de faire les comptes. Peu importe qui est au pouvoir dans ces pays, les mêmes questions devront être abordées. Les changements structurels dans les politiques économiques et sociales sont indispensables pour améliorer le niveau de vie de tous les citoyens et pas seulement pour remplir les poches d'une élite. Les nouveaux dirigeants de ces pays savent maintenant qu'ils vont connaître le même sort que leurs prédécesseurs, si ils ne tiennent pas leurs promesses, ce qui est suffisamment incitatif pour faire les choses correctement.
Un air d'optimisme flotte dans l'air en Afrique alors que les 16 élections présidentielles tenues en 2011 et les changements de régime d'Afrique du Nord augurent bien du développement démocratique de l'Afrique.
Cet optimisme a également filtré à travers les perspectives pour l'économie africaine. Le Fonds monétaire international (FMI) a indiqué en octobre 2011 que l'année s'annonce encourageante pour les économies sub-sahariennes. Le rapport du FMI note que l'économie de la région est appelée à s'accroître de 5,25 % en 2011, affirmant que sa projection de croissance pour 2012 est de 5,75 % à cause d'une augmentation exceptionnelle de la production dans un certain nombre de pays.
Mais malgré ces riantes perspectives, des défis nous attendent. Le FMI dit que 2011 est une année de contraste pour le continent puisque d'un côté la croissance demeure aussi importante qu'elle l'a été pendant de nombreuses années pour de nombreux pays africains, et que d'autre part, les développements mondiaux et nationaux en 2011 ont révélé la nature fragile de la conjoncture économique en Afrique sub-saharienne. La hausse des prix alimentaires mondiaux et du carburant est à l'origine des perturbations dans la région, en particulier parmi les populations urbaines pauvres. Cette situation est aggravée par la famine en Afrique orientale, et le déplacement de près d'un million de personnes originaires de Somalie en Éthiopie et au Kenya.
Réfléchissant sur 2011, la transition en Afrique à travers les gens induit des changements de régime et les perspectives économiques positives sont certainement les blocs de construction nécessaires vers une vie meilleure pour tous en Afrique.
LE RÉDACTEUR EN CHEF |