Il y a six mois, le docteur et
ministre de l'Intérieur sud-africain Nkosazama Dlamini-Zuma a
échoué à remporter la présidence de l'Union africaine (UA) face à
Jean Ping. À l'époque, aucun des deux candidats n'avait obtenu la
majorité des deux tiers.
Le deuxième tour du vote en
juillet était disputé, mais Dlamini-Zuma a finalement remporté
l'épreuve après quatre tours pour rassembler 37 votes, soit trois
de plus que la majorité nécessaire, devenant ainsi la première
femme et la première Sud-Africaine à obtenir ce poste.
Même si certaines factions de
l'UA accusent l'Afrique du Sud d'avoir employé des moyens
d'intimidation et même d'avoir acheté certaines voix pour obtenir
la majorité, la majorité des membres sont satisfaits que le vote
qui a menacé de diviser l'organisation a trouvé une
conclusion.
Dlamini-Zuma a déclaré qu'elle
n'était pas seulement la candidate de la communauté de
développement de l'Afrique australe, mais également celle de
l'autonomie des femmes. Elle a expliqué que les femmes devaient se
battre pour obtenir la victoire : « On n'obtient rien
sans rien ».
Son élection est également
conforme à la politique de parité mis en place par la commission de
l'UA.
Aux critiques qui ont avancé
que l'Afrique du Sud avait violé la règle tacite selon laquelle la
première économie du continent ne devait pas se lancer dans la
course et laisser cette responsabilité aux plus petits pays,
Dlamini-Zuma a répondu que ces accusations étaient
injustes.
« Il est injuste de dire
qu'on ne peut contribuer à l'UA que si l'on est un petit
pays », a-t-elle déclaré.
L'Afrique du Sud considère sa
contribution comme une grande victoire diplomatique pour le pays et
le continent. Après l'ingérence internationale dans les conflits
libyens et ivoiriens, on attend de Dlamini-Zuma qu'elle renforce la
capacité de l'Union africaine à diriger les affaires
africaines.
Avec l'émergence de l'Afrique,
l'Afrique du Sud va émerger elle aussi, ce qui signifie que
Dlamini-Zuma va faire d'une pierre deux coups.
Elle prend la direction de l'UA
au moment où l'organisation est confrontée à des problèmes
importants. Parmi les dossiers en bonne place à l'ordre du
jour : la question de l'envoi de troupes armées pour combattre
les rebelles en RDC, le soutien au plan des pays ouest-africains
pour combattre les militants islamistes au Nord du Mali, et la
gestion des protestations qui s'étendent dans tout le
Soudan.
Après l'annonce de la victoire
de Dlamini-Zuma, le président du Bénin et actuel président de l'UA,
Thomas Boni Yayi a déclaré: « Désormais nous avons une
présidente en la personne de Madame Zuma, qui va présider à la
destinée de notre organisation. »
Le destin de l'UA et de
Dlamini-Zuma sont maintenant inextricablement liés pour le future
proche.
Les résultats de Dlamini-Zuma
en tant que première dame africaine dépendront de la manière dont
elle garantira que sa nomination bénéficie à l'ensemble des
citoyens africains et dont elle gèrera ses relations futures avec
les dirigeants des pays membres de l'UA.
LE RÉDACTEUR EN CHEF
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