Les récents rapports des médias occidentaux blâmant la Chine pour le flot de médicaments antipaludiques contrefaits envoyés en Afrique ont une nouvelle fois mis en lumière un problème majeur de santé sur ce continent.
Le paludisme reste la principale cause de décès chez les enfants de moins de cinq ans en Afrique subsaharienne, pour un préjudice estimé à 12 milliards de dollars de perte de productivité chaque année.
Les contrefaçons de médicaments antipaludiques provoquent des décès à travers le monde et contribuent à la résistance aux médicaments - menaçant des milliards de personnes. Selon une étude de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), un tiers des médicaments utilisés dans le monde pour lutter contre le paludisme sont de mauvaise qualité.
Ce problème grave aux proportions gigantesques sévit particulièrement en Afrique, notamment en Tanzanie et en Ouganda, où l'on rencontre le plus de cas de paludisme dans le monde.
Charys Nuhu Ugullum, chef par intérim de l'Agence tanzanienne pour l'alimentation et les médicaments, a déclaré au Global Times chinois que, malgré l'inspection rigoureuse des médicaments contre le paludisme, les contrefaçons représentent encore 20 % de part de marché, et que la plupart d'entre elles proviennent d'Afrique ou sont importées illégalement depuis d'autres continents.
Les médicaments chinois entrent sur le marché africain par le biais des programmes nationaux d'aide à l'étranger ou par voie commerciale. Ceux destinés aux marchés publics doivent être certifiés par l'OMS et être strictement conformes aux procédures de contrôle et d'examen des exportateurs et importateurs. Mohamed Ali, directeur du programme de lutte contre le paludisme en Tanzanie, a déclaré au Global Times que, dans le secteur public, le seul moyen de faire rentrer dans le pays des médicaments contre le paludisme fabriqués en Chine est de passer par les marchés publics de l'OMS et du Gouvernement tanzanien. Dans le secteur privé, les revendeurs locaux importent des médicaments certifiés par l'Agence d'État pour l'alimentation et les médicaments.
L'Afrique étant le plus grand marché pour les fabricants de médicaments contre le paludisme, Su Li, vice-présidente de Guilin Pharmaceutical, affirme que le ce marché a longtemps été accaparé par des entreprises étrangères en raison de critères d'admission élevés pour les fabricants. Cette dernière estime que les prix bas et la bonne qualité des médicaments chinois ont contribué à atténuer la pénurie de médicaments abordables en Afrique. Face à de tels enjeux, les entreprises chinoises peuvent désormais contester la domination du marché par les autres entreprises étrangères.
Le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Hua Chunying, a réfuté le mois dernier les allégations selon lesquelles les producteurs chinois seraient responsables de la contrefaçon des médicaments, assurant que la Chine attachait une grande importance à leur innocuité et ajoutant que l'exportation des médicaments chinois était conforme aux pratiques internationales.
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