Une organisation doit certainement avoir fait quelque chose de méritoire pour pouvoir fêter son 50ème anniversaire. L'Union africaine (UA) vient de passer ce cap en mai et peut constater que le dernier demi-siècle a permis à l'Afrique de devenir indépendante et d'enregistrer des bénéfices en matière de coopération politique et économique entre les pays du continent.
La réussite de l'économie africaine repose sur l'équité, l'intégration, la préservation du capital naturel et la création d'emplois décents, en particulier pour la jeunesse et les femmes, qui représentent une immense population. À ce titre, les pères fondateurs de l'UA seraient sans le moindre doute fiers que leur organisation soit actuellement dirigée par une femme. C'est probablement le plus haut fait de l'UA sur le chemin vers l'égalité des genres.
Désormais, le temps est au changement de paradigme, puisque le nouvel enjeu est de faire de l'Afrique un continent puissant, pacifié et tenant son rang sur la scène internationale.
L'UA assume ses responsabilités et continue à jouer son rôle de moteur de l'émergence du consensus sur le continent, en tout premier chef dans le domaine de la bonne gouvernance, où l'organisation se montre ferme avec les pays qui connaissent des changements anticonstitutionnels de pouvoir.
Elle en a donné la preuve quand, pour la première fois de son histoire, elle a réuni 455 millions de dollars auprès de ses pays membres pour épauler la MISMA (Mission internationale de soutien au Mali sous conduite africaine). Ce geste s'est révélé crucial pour la résolution de la crise dans ce pays d'Afrique de l'Ouest et pour l'avancement de l'unité entre les pays de l'organisation.
Le jubilé d'or est pour l'UA l'occasion de préparer son futur. Par son engagement pour la réalisation des aspirations africaines à la paix, à la bonne gouvernance, au développement, à l'unité et à la renaissance du continent, l'UA donne toutes les raisons d'être optimiste.
L'intégration régionale est la condition nécessaire pour une renaissance africaine et un gage pour les 50 prochaines années d'existence de l'UA. Le continent ne peut prospérer que si ses pays se montrent capables de coopérer et de faire preuve de respect réciproque. L'Afrique ne peut pas être traitée comme un continent unique où toute solution s'applique de manière uniforme partout.
L'accélération de l'intégration africaine, qui était un des buts pour refondre l'OUA en UA, mérite toujours la plus grande attention. Cela est loin d'être terminé et le sentiment d'unité entre les nations doit prendre racine pour que le continent fasse sienne la ligne de conduite « des solutions africaines au problème de l'Afrique ». Plus que des mots, c'est la manière dont l'UA affrontera les défis de l'intégration, de l'instabilité régionale, de la pauvreté et des inégalités qui pèsera.
LE RÉDACTEUR EN CHEF |