Les 51 chefs d'État africains qui ont assisté à la Cinquième Conférence internationale de Tokyo sur le développement africain (TICAD V) le mois dernier ont prouvé une fois de plus que l'Afrique était considérée comme une destination de choix pour les investisseurs du monde entier. La TICAD V a pris fin avec l'adoption de la Déclaration de Yokohama 2013 et du Plan d'Action 2013-17 de partenariat entre le Japon et l'Afrique.
La poussée des investissements en Afrique n'est pas nouvelle, mais doit certainement beaucoup à la montée en puissance de la Chine et de son partenariat avec l'Afrique. Le Forum sur la Coopération sino-africaine (FCSA), créé en octobre 2000, a été conçu pour renforcer les relations bilatérales, en dépit des médisances occidentales accusant le FCSA d'être un déguisement pour « recoloniser » le continent.
Le développement de l'Afrique ne peut se réaliser que grâce à des investissements internationaux dans les infrastructures, les ressources humaines et la diversification économique, pour contribuer de manière significative à l'éradication de la pauvreté sur le continent. Dans cette optique, les investissements chinois visent directement ces domaines et cette contribution est fondée sur un partenariat mutuel.
La tendance actuelle des échanges Sud-Sud est également un signal clair que les économies émergentes d'Asie et du Moyen-Orient sont le moteur de la demande de matières premières. Selon McKinsey, les liens commerciaux entre l'Afrique et l'Europe sont passé de 51 % à 28 % entre 1990 et 2008, alors que dans la même période, les liens commerciaux de l'Asie ont doublé, atteignant 28 %.
Cette demande mondiale de matières premières donne également plus de pouvoir de négociation aux gouvernements africains. Cela signifie qu'ils peuvent utiliser leurs ressources pour négocier de meilleures conditions. Le FMI prévoit une croissance économique au sud du Sahara de 6,1 % en 2014, bien plus que la moyenne mondiale de 4 %. L'Afrique est donc une destination de choix pour les investissements en ce moment. Cette tendance est confirmée par les investissements directs étrangers (IDE) comme le montre l'enquête d'Ernst & Young qui note une hausse des IDE en Afrique de 5,6 % en 2012. Fait intéressant, une part des IDE provient des pays africains eux-mêmes, lesquels réalisent qu'investir dans leur propre espace est essentiel pour leur développement.
Alors que le secteur des ressources en Afrique attire toujours la majorité des nouveaux investissements étrangers, il faut noter que ces capitaux bénéficient maintenant aux secteurs créateurs d'emploi que sont le tourisme, le textile, les services bancaires et les télécommunications.
Les investissements japonais, comme ceux de tout autre pays, sont accueillis favorablement en Afrique, et la Chine a toujours déclaré qu'elle était prête à travailler avec la communauté internationale pour contribuer au développement économique de l'Afrique.
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